Jacques Brosse : La mort cette inconnue

La mort redevient tout simplement l’exacte résultante de toute notre vie, nous mourons comme nous avons vécu. Et l’on sait que le bouddhisme fait l’économie d’un juge extérieur qui absout ou condamne, qui récompense ou qui punit ; il n’y a pas d’autre juge que nous-mêmes qui décidons de notre destin, pendant cette vie, mais aussi après la mort…

Jean E. Charon : Qu'est-ce que l’esprit?

De même, des musiciens, en se groupant pour jouer ensemble, accroissent à travers le jeu de la symphonie leur conscience musicale individuelle, ou celle de leurs auditeurs (et non la conscience musicale d’un ensemble nommé orchestre, qui n’est naturellement pas capable de conscience à lui seul). Il y a donc comme un rebondissement des effets spirituels obtenus par le tout vers l’Esprit de chacune des unités spirituelles constituant ce tout, de telle sorte que chacun des éons de mon corps mémorise et interprète chacune des expériences vécues minute par minute par la totalité de mon corps.

Raymond Ruyer : L'immortalité électronique

Jean Charon retombe dans un « réductionnisme » micro-matérialiste, transposé, et rebaptisé « spiritualiste ». Il retombe dans le système pseudo-spiritualiste d’Anaxagore, et dans ses « atomes qualitatifs », déjà réfuté par Socrate. Comme Anaxagore il proclame : « Comment le grain de blé pourrait-il sortir de la terre si la terre ne contenait déjà des atomes-grains de blé ? … Comment le sang des animaux pourrait-il se former si le blé — et par conséquent la terre nourricière — ne contenait pas des atomes de sang ? Comment du non-cheveu le cheveu proviendrait-il ?

Raymond Ruyer : L'Immortalité est inutile : avoir vécu suffit

Je crois qu’il est vain de penser à une survie, à une immortalité personnelle sous quelque forme que ce soit. Je ne finis pas de m’étonner que tant d’hommes, et tant de civilisations, appellent « espérance », la croyance en une survie personnelle, alors qu’ils devraient parler plutôt du cauchemar que promet une telle croyance. Cauchemar, le Scheol des Hébreux, d’où une sorcière, éventuellement, peut vous tirer, d’où elle peut vous faire monter pour quelques instants…

M. Van Pé : Hypothèse

Dès sa prise de conscience d’être, l’homme se sentit dangereusement infinitésimal dans l’immensité de son environnement et, conséquemment craintif de tout ce qui échappait soit à sa compréhension, soit aux limites de son propre pouvoir. Immédiatement, le roulement du tonnerre lui fut menace d’une puissance supérieure à lui-même, l’éclair dans l’orage lui fut frayeur d’une autre puissance; la manne, terrestre, par contre, lui devint céleste; le soleil levant le blé lui fut sujet d’adoration; sujet d’émerveillement lui fut la pluie rafraîchissant la terre…

Léon-Jacques Delpech : Mort et survie

L’homme a découvert son image le jour où il s’est penché sur un calme miroir d’eau. Que la notion de miroir eût permis à l’homme de découvrir sa personnalité comme le veut Lacan, c’est discutable mais elle est une des bases de la notion de double. Notions que d’innombrables écrivains parmi lesquels Dostoïevski et quantités d’autres dont on trouvera l’historique soit dans le livre de Ranke, soit dans celui de Stocker. Une notion corrélative est celle d’ombre, puis enfin celle de jumeaux comme celle de sosie. De toutes ces sources convergentes on a été conduit à admettre que l’homme porte en lui un ou plusieurs doubles…

André Dumas : La frontière vie-mort

La parapsychologie contemporaine, en poursuivant l’examen du « paranormal », a abouti à des constatations qui débouchent, elles aussi, sur la notion de zone-frontière entre les perceptions du conscient par les voies sensorielles, et la connaissance directe par le subconscient au moyen de mystérieuses voies extra-sensorielles.

Jean-Louis Siémons, biophysicien, Dr es Sciences : Actualité des mythes de la mort chez Platon et Plutarque

Pour retrouver les témoignages du passé, on se tourne volontiers de nos jours vers la tradition orientale, riche en descriptions précises des approches de la mort (particulièrement dans diverses Upanishad de l’Inde, qui semblent avoir inspiré bien des textes ultérieurs, jusqu’au Bardo Thödol). Cependant, sous ce rapport, notre fonds occidental est loin d’être négligeable, comme on peut s’en rendre compte simplement en retournant aux auteurs grecs, comme Platon et Plutarque.

Jean-Louis Bernard : Dramaturgie de la mort dans l’Égypte

En Égypte, ce qui frappe, c’est l’existence de la momie. On retrouve l’usage de la momie au Pérou, au Mexique, aux Iles Canaries chez les anciens Guanches, une population qui a survécu jusqu’au Moyen Age ; on la trouve aussi au Tibet, mais dans ces cas exceptionnels. On la trouve en Chine également avec d’ailleurs des recettes parfaites. Pourquoi les momies et qu’est-ce qu’une momie ? La momification est à la fois une chirurgie macabre qui s’accompagne d’un rite. C’est surtout une opération contre nature. C’est pourquoi beaucoup de religions l’ont interdite, par exemple Zoroastre. Zoroastre assimile le corps à un cadavre, à un démon, à un démon parce qu’autour d’un cadavre subsiste un élément psychique qui ne peut se muer qu’en démon, l’« ombre ».

Parapsychologie : Psychokinésie et Communications avec les morts ? Par André Dumas

Il serait dangereux de vouloir, avec des messages venus de l’au-delà, créer des systèmes philosophiques, car les messages sont relatifs à l’époque et au pays où vivaient ceux qui les donnent et qui ont gardé l’empreinte des enseignements qu’ils ont reçus dans leur jeunesse. Ce sont des reflets du monde terrestre qui signifient que le monde de l’au-delà est encore proche de nous et possède la même mentalité que nous. Les messages de ce genre n’ont aucune valeur révélatrice philosophique, les vivants pouvant en dire autant, même parfois mieux.