La Loi d’Evolution Universelle s’imposa au Père, le jour où il constata que le Cosmos et le Monde étaient un ensemble prestigieux en marche vers un éternel devenir, et qu’Il vit dans le filigrane de la Nature, ce qu’il a appelé « le visage de l’Eternel », alors le Père comprit que le Cosmos et le Monde suivaient un développement ascendant : une marche en avant, disait-il…
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Paul Chauchard : Pascal et Teilhard
Ainsi, nous avons en Pascal et Teilhard deux scientifiques croyants qui, s’ils distinguent ce qui est de science et ce qui est de foi, repoussent les conclusions concordistes, se refusent à séparer leur vie en deux, cette rupture que confessait si malheureusement Pasteur. Pas de fidéisme, de vague sentimentalité religieuse tombant facilement sous la critique matérialiste. Ils ont rencontré le vrai Dieu et vivent de la foi dogmatique catholique, mais ils ont su voir que la conception scientifique et la conception religieuse s’accordaient parfaitement, que la foi était une position plus logique pour un scientifique que l’athéisme.
Paul Chauchard : Le mythe d'un (certain) teilhardisme
Il n’y a pas de teilhardisme, il n’y a qu’un témoin qui nous dit l’accord de la science et de la foi et qui objectivement replace l’amour au cœur du monde. Combien il est proche de celui qui, en ces temps de Concile, a fondé l’œcuménisme, non d’emblée sur les définitions dogmatiques nécessaires, mais d’abord sur l’amour, le pape Jean XXIII, plus soucieux de réformation adaptée des vérités chrétiennes que de solennelles condamnations.
P. Chauchard : L'Optimisme dramatique de Teilhard est l'espérance chrétienne
Innombrables sont les passages où Teilhard tire le bien du mal, sans nier celui-ci pour autant. Madeleine Madaule insiste avec raison, à mon avis, sur la parenté entre Teilhard et Pascal ou les existentialistes. Relisons « le Milieu Divin » : « Le Monde à certains jours, nous apparaît comme une chose effroyable : immense, aveugle, brutal. Il nous ballotte, nous entraîne, nous tue, sans faire attention… A chaque instant par toutes les fentes, la grande Chose horrible fait irruption, celle dont nous nous forçons à oublier qu’elle est toujours là, séparée de nous par une simple cloison
Maryse Choisy : Teilhard et l'Inde
Teilhard veut « psychiser » la matière, car la forme supérieure d’existence et l’état final d’équilibre pour l’étoffe cosmique est d’être pensée . Il veut donc sauver la pensée du monde et par là donner un sens nouveau au monde. Il veut rapporter la terre à Dieu et ainsi donner une valeur à la terre. Dans ce dépassement, sans le savoir, il rencontre les Oupanishads.
Jean-E. Charon : L'Esprit est dans la matière
Quand nous regardons à l’œuvre chaque cellule de notre corps, nous ne pouvons pas nous empêcher d’être émerveillé devant le savoir qui est déployé, pour construire notamment notre corps depuis les deux cellules initiales du moment de la fécondation, jusqu’à l’être achevé, avec tous ses organes et ses potentialités. Ne doit-on pas dire que c’est encore là l’Esprit qui opère, puisque les actions au niveau cellulaire font apparaître un savoir que physiciens et biologistes, avec tout leur « esprit », seraient encore bien loin d’être capables de reproduire ?
Maurice Lambilliotte : Teilhard prophète de l'évolution
Je transcris, sans rien changer, quelques notes jetées en hâte sur le papier, dès mon retour à mon hôtel : « Sa jeunesse, sa beauté, sa vivacité d’esprit, sa joie rayonnante, écrivais-je, sont quelque chose qu’on ne peut imaginer si on ne l’a vécu ». L’impression que m’avait faite cet aristocrate racé qui, à ce moment, avait 73 ans, était vraiment une impression de jeunesse, de beauté physique, d’ardeur et de rayonnement. J’aurais pu y ajouter la simplicité, la cordialité, le sentiment qu’il engendrait d’une véritable communion d’esprit et de cœur tandis qu’il nous parlait. Son information sur l’état du monde était prodigieuse. Ses jugements aigus et pénétrants. Connaissant la semi-clandestinité où il se tenait volontairement d’ailleurs, je m’attendais à lui trouver un peu d’amertume. C’est un homme joyeux qui nous entretenait. Un homme à la fois si haut par sa vision du cosmos, et si près de la réalité. Une intelligence profonde et, à la fois, délié ; un homme vif, plein d’esprit, riant parfois d’une remarque, d’un mot lancé dans la conversation, enchaînant et découvrant en un éclair des horizons vastes et insoupçonnés. Sa pensée naissait sous nos yeux. Et cette pensée jaillie, expression claire, lumineuse et simple, d’une évidence et d’une conviction, nous imposait irrésistiblement l’émouvante approche d’un verbe authentique. C’est que derrière le savant et le philosophe, il y avait en Teilhard de Chardin un poète, mais au sens étymologique du terme, un créateur…
le docteur Guy van Renynghe : L’énergie humaine
Dans la vision cosmique de Teilhard, l’Univers est issu d’une seule et même énergie psychique. Il distinguait l’énergie tangentielle ou l’aspect matériel des choses et l’énergie radiale ou force psychique qui induit la construction d’éléments plus complexes. De l’ambivalence de l’énergie première, il résulte que toute matière porte une part de psychisme ou de conscience, tout en admettant des degrés différents dans le monde inanimé et vivant. Teilhard poursuit en écrivant que matière et conscience évoluent suivant la loi de complexité-conscience. La qualité de conscience augmente avec la complexité du cerveau qui chez l’homo sapiens permet la pensée réfléchie.
Hubert Cuypers : Le sens de la mort
Nous ne connaissons la mort que par celle d’autrui. Il n’empêche que l’évidence de notre existence entraîne, pour chacun de nous, un sentiment d’immortalité directement lié à la fin qui nous attend. Nous acceptons la mort physique, mais, comme le remarque Echeverria, « pour montrer aussitôt qu’une telle mort n’existe que pour ceux qui nous survivent dans le temps, tandis que pour nous-mêmes elle n’est, ni ne peut être un cesser d’exister, une mort. Ou, pour user d’une formule : dans la mort je ne meurs pas; c’est le temps qui meurt en moi. »
Rémy Chauvin : L'Homme et le Cosmos dans une genèse commune
Il y a actuellement deux possibilités dans la manière de considérer l’homme et le cosmos. Elles sont à peu près équivalentes. « La première est de considérer l’extrême petitesse de l’homme sur le plan de la mesure et il est certain que l’homme en face d’une galaxie n’est pas très gros… Mais il est gros par rapport à l’atome… en sorte que l’on a pu dire que l’homme constitue un moyen terme entre le plus petit et le plus grand. » Dans ces conditions, certains esprits peuvent être tentés de croire que la vie humaine est bien puérile et bien passagère et « qu’un beau jour, avec l’égalisation de l’entropie, elle disparaîtra définitivement et que tout sera comme si l’homme n’avait jamais existé ». On peut avec autant de droit concevoir, comme le faisait le Père Teilhard, qu’il n’y a pas deux infinis seulement, mais un troisième, celui de l’infiniment complexe l’Homme. « L’Homme dont le cerveau mystérieux a en quelque sorte créé le cosmos en le mesurant, en l’organisant, en le rendant conscient. »