Il y a actuellement deux possibilités dans la manière de considérer l’homme et le cosmos. Elles sont à peu près équivalentes. « La première est de considérer l’extrême petitesse de l’homme sur le plan de la mesure et il est certain que l’homme en face d’une galaxie n’est pas très gros… Mais il est gros par rapport à l’atome… en sorte que l’on a pu dire que l’homme constitue un moyen terme entre le plus petit et le plus grand. » Dans ces conditions, certains esprits peuvent être tentés de croire que la vie humaine est bien puérile et bien passagère et « qu’un beau jour, avec l’égalisation de l’entropie, elle disparaîtra définitivement et que tout sera comme si l’homme n’avait jamais existé ». On peut avec autant de droit concevoir, comme le faisait le Père Teilhard, qu’il n’y a pas deux infinis seulement, mais un troisième, celui de l’infiniment complexe l’Homme. « L’Homme dont le cerveau mystérieux a en quelque sorte créé le cosmos en le mesurant, en l’organisant, en le rendant conscient. »
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André Cailleux : Connaissance scientifique et filiation
Ces connaissances sûres et efficaces qui lui viennent du passé et d’autrui, le chercheur devra les assimiler, les intégrer dans son présent, les faire siennes. Ce qui était social et extérieur deviendra pour lui personnel et intérieur. Comment et par quel mécanisme, et à l’aide de quelle forme de structure ? C’est ce que nous allons nous demander, en examinant de plus près, le fonctionnement des cerveaux humains, en face de la nature.
André Ligneul : L’idée d'évolution et la philosophie
La réflexion philosophique, à propos de l’idée d’évolution peut se faire à plusieurs niveaux. Elle peut être d’ordre « épistémologique ». L’idée est alors considérée comme « hypothèse » et la question est alors : « Que valent les preuves expérimentales fournies à l’appui de sa validité ? » On peut aussi la prendre comme « théorie » et la question devient « Quelle est sa valeur heuristique ? est-elle facteur de découverte ? Fait-elle mieux comprendre les faits découverts ? » Car une « théorie » peut faire comprendre plus en profondeur un ensemble de faits et de lois…
George Magloire : L'unité de la vie
Le dynamisme qui soulève la matière est l’Amour. L’univers dès lors n’est pas une énormité angoissante. Il n’est pas absurde. Il est une montée vers l’esprit, une Noogenèse, une histoire qui possède un sens et nous dirons avec le chrétien Pierre Teilhard de Chardin, une histoire qui possède un visage et un cœur.
Guy van Renynghe : A la Recherche d'une Intégration Psychobiologique
Le dilemme de l’âme a pu se formuler ainsi : si nous acceptons que les activités mentales sont des manifestations de l’âme, les modifications de ces activités, par une stimulation électrique du cerveau, reviendraient à manipuler l’âme par l’électricité ce qui est illogique puisque l’âme est incorporelle par définition. Si d’autre part, nous privons l’âme des toutes les fonctions mentales dont nous pouvons démontrer la dépendance par rapport à la physiologie cérébrale, nous la réduisons à une abstraction incorporelle, difficilement saisissable par l’esprit relativement pauvre de l’homme.
Jean Delépierre : Mystique personnaliste Occidentale, Mystique cosmique Orientale
Pour éclairer la discussion, il faut songer d’abord à la distinction d’H. Bergson, dans «Les deux sources de la religion et de la morale». L’auteur y parle d’une religion «statique» qui vise à nous sécuriser en bouchant les trous de notre ignorance et en calmant nos inquiétudes. Puis il lui oppose la religion «dynamique» : celle qui convient à l’homme adulte ; c’est-à-dire à tout qui accepte l’existence avec sa plénitude et sa fragilité, sans recourir à des consolations extérieures. La religion dynamique ouvre cet homme à ce «toujours au-delà de lui-même» qu’est la Réalité suprême ; elle le fait vivre en communion continue avec elle.
Maryse Choisy : L'amour dynamique de l'histoire et son sens nouveau chez Teilhard
Pierre Teilhard ignorait totalement Vivekananda. Je lui soumis le texte qui suit, extrait du Bhakti yoga, en lui disant : « Voyez comme cet homme vous ressemble et vous imite, combien ce texte a des accents teilhardiens! » Il écouta attentivement : « N’est-il pas évident que cet univers n’est qu’une manifestation de l’Amour ? Qu’est-ce qui fait que les atomes s’unissent aux atomes, les molécules aux molécules et que les planètes se précipitent l’une vers l’autre ? Qu’est-ce qui attire l’homme vers la femme et la femme vers l’homme, les animaux vers les animaux et qui attire en quelque sorte le monde entier vers un Centre ? C’est ce qu’on appelle l’Amour ». « …l’Amour, unique force motrice qui soit dans l’Univers. » « … Chose curieuse à dire c’est au nom de ce même amour que le voleur vole et que le meurtrier tue. Dans ce cas l’esprit reste le même, la manifestation seule est différente. » Et le texte se terminait par : « L’Amour cette force de l’Univers sans laquelle l’Univers tomberait en pièces en un instant. » « Cet Amour est Dieu. »
André Monestier : Teilhard et Aurobindo
Toute la philosophie d’Aurobindo repose sur le principe de l’Évolution telle que la conçoit Teilhard, c’est-à-dire œuvre de Dieu, marche de l’Univers en genèse vers un but : Dieu. Sri Aurobindo décrit « un Être transcendant, indéfinissable, hors du temps et de l’Espace, qui seul rend le Temps, l’Espace et l’Univers possibles ».
Paul Chauchard : L'amorisation : un fait, un devoir
Dans le vivant, on peut parler d’un niveau biologique automatique et inconscient de l’amour de soi, cette force d’harmonisation et d’intégration qui pousse au maintien de la vie soit dans les régulations internes (sagesse du corps) soit dans les comportements instinctifs défensifs, un amour de soi qui est amour de l’espèce, se prolongeant dans les automatismes de la reproduction, l’amour au sens sexuel. Cet amour biologique est d’autant plus développé que l’être est plus complexement organisé, mais il se manifeste déjà chez les unicellulaires dont le comportement est un vrai psychisme inférieur. Viaud n’a-t-il pas montré que dans les tropismes, il y avait une part affective, la fuite devant le désagréable qu’il appelle du nom significatif de pathie ? Cet amour de soi inconscient se manifeste plus encore dans le développement où il s’agit de la construction et de la réalisation de soi.
Maurice Lambilliotte : L'Homme en mutation - Évolution et Mutation
La mutation autour et au delà du mental que nous entrevoyons ici, ne s’inscrit donc pas nécessairement dans le sens d’un appauvrissement de l’homme, ni dans celui d’une ablation de ses facultés, mais bien dans celui d’une libération à l’égard de la tyrannie de nos constructions mentales et de leur prétention à une connaissance ou à une situation de nous qui leur est interdite, en raison même de leur processus de dualisation. Libération, intérieure cela va sans dire à l’égard aussi de notions comme celles d’espace et de temps, qui ne sont non plus que de simples projections mentales au départ d’une connaissance sensorielle, sans autre valeur que celle d’un reflet, d’une équation mouvante avec un immédiat, effacé presque aussitôt qu’apparu.