Mais le moi est un objet qui n’est jamais : objet, qui n’est jamais devant mes yeux, mais qui se trouve derrière, derrière mes yeux. Chaque fois que je me fais une image ou un concept de moi, je dois savoir que ce n’est pas moi, que cet objet n’est qu’un objet de remplacement, une indication. Le moi ne peut pas se découvrir par observation ou calcul, et pour définir le moi, nous dirons : « c’est ce qui, en moi, ne peut être connu que par moi ». C’est cela que je dois connaître. Ce moi est un objet qui s’oppose à tous les autres, à tous les autres objets et les autres personnes, même à tout ce qui en moi est objet. Mon corps est un objet qui peut être connu par un autre, mieux que par moi. Mon corps fait partie de moi, mais n’est pas moi, car je suis une unité qui n’est pas la somme des parties, une unité intérieure et vivante, indivisible. Mais il y a une sensation de mon corps qui ne peut être connue que par moi. Cette sensation-là n’est étudiée par aucune science physiologique, psychologique ou autre. C’est mon corps intérieur. Il en est de même de mon personnage, c’est une façade, un masque que les autres connaissent…
Étiquette : Vie intérieure
le Professeur Gabriel Monod-Herzen : Morphologie

Nos ancêtres parlaient des « humeurs » et distinguaient aussi plusieurs espèces d’individus. Les médecins de l’époque s’en servaient très bien. La chose a été oubliée, puis réétudiée. M’étant toujours intéressé à la psychologie, j’ai vu qu’il y avait un rapport entre la psychologie et la forme, c’est-à-dire que la forme que nous avons, correspond plus ou moins bien à certains modes d’expression.
Frédéric Lionel : La liberté principe
Aussi longtemps que le mécanisme de la pensée n’est pas exploré et que ne sont pas perçus les impulsions, aspirations ou réflexes, tant instinctifs que psychologiques ou spirituels, l’homme est manié par sa pensée qui détermine son action, au lieu de la manier en toute connaissance de cause. Inconscient d’une dépendance qu’engendre la mécanique de la pensée, laquelle se manifeste par des réactions aux diverses sollicitations, il ignore qu’il n’est pas libre. Or, la Liberté Principe est non seulement l’essence de toute chose, mais encore l’indispensable assise d’une expression juste, physique, psychologique ou spirituelle.
Madeleine Groffier : Le visage béni de l'épreuve
Ce continuel arrachement aux illusions dont il s’éprend amène l’homme en face des grands problèmes et, lorsqu’enfin il se rend compte que cette poursuite du désir dans le manifeste ne crée en lui que vide, écœurement et souffrance, il commence peu à peu à aspirer vers autre chose, vers une autre forme de bonheur et à chercher, derrière l’apparence des épreuves et des joies passagères, un objet digne de son désir.
Ma Suryananda Lakshmi : La révélation de Dieu en l'homme
Ce loisir de Dieu se trouve à toutes les pages de la Bible, comme il se trouve dans les Védas, dans les Upanishad, comme dans tous les textes sacrés que nous possédons. « Tu m’as fait infini » continue le poète, « tel est Ton plaisir ». Nous oublions que nous sommes infinis, que nous sommes éternels, nous sommes nés de l’infini, faits de l’éternité lumineuse. Le grand éducateur Pestalozzi qui vivait en Suisse à une période très troublée comme la nôtre et qui s’est tellement occupé des enfants pauvres et des orphelins, disait : « Pour permettre à l’humanité de se sortir de ses problèmes, il faut ennoblir l’homme ». Or, ce « surabondant loisir », c’est un de ces moments où l’homme a la possibilité de s’ennoblir intérieurement, de retrouver son origine, de savoir qui il est en réalité et d’essayer de le devenir, chacun à sa manière.
Salomon Lancri : Temps modernes et spiritualité
Le divin est l’aimant qui attire irrésistiblement le mystique. Mais en celui-ci l’amour pour tous les êtres augmente en même temps que sa spiritualité. Il va de soi que l’être spirituel est un bienfait pour le monde. Et, d’autre part, comme le fait remarquer Shri Aurobindo, il n’est pas nécessaire de pratiquer un yoga quelconque pour aider l’humanité.
Henri Hartung : Karlfried Graf Durckheim
Formé par des maîtres zen lors de son séjour au Japon, Dürckheim a transmis à de nombreux Occidentaux, particulièrement Allemands, Français et Hollandais, la méthode Zazen. C’est là son irremplaçable contribution à l’éveil spirituel contemporain. Mais, d’abord, qu’est-ce que le ZaZen? Za signifie s’asseoir. Za-Zen, c’est la méditation assise du Zen. Pour le maître Dogen-Zenji, l’assise est l’essence même du Zen : « seulement » s’asseoir… mais en étant strictement attentif à sa posture, à sa respiration et à ses pensées. Justement pour dépasser celles-ci et retrouver l’état d’esprit originel de la « pensée sans pensées », le vide, point de rencontre entre l’homme et l’Absolu. Selon une autre formule de Dürckheim, « le but de la méditation Za-Zen est la grande expérience appelée Satori. Elle est l’état de l’homme parvenu jusqu’à l’ETRE, retourné à l’ETRE, libéré à la vie par l’ETRE ». Aussi, toutes les indications données par Dürckheim peuvent-elles se résumer à deux aspects : d’une part, méditer régulièrement, avec une posture juste et un contrôle précis de sa respiration afin d’autre part d’éprouver, d’abord, la transcendance immanente en se fondant dans l’ETRE et de devenir conforme, ensuite, à Celui-ci. RIEN que cela, mais justement TOUT cela.
Marie-Magdeleine Davy : Le parapsychologue et la sagesse

Beaucoup d’individus sourient ou ironisent quand il leur est parlé de ce qu’ils ne comprennent pas avec leur raison. Ceux-là ignorent que la raison est privée de prise sur le mystère. D’autres — ce ne sont plus les lecteurs mais les écrivains — dissertent avec aisance sur des réalités qui échappent aux sens extérieurs ; ils veulent alors montrer leur savoir et parfois leurs propos ne sont pas exempts de vanité. A cet égard le professeur, le savant, le scientifique ne sont pas plus clairvoyants que l’homme simple. Bien au contraire, dans certains cas, ils peuvent même se situer au-dessous, par manque d’une spontanéité capable de discerner la réalité de son ombre ou de ses reflets.
Marie-Magdeleine Davy : L'homme et l'univers (microcosme et macrocosme)

Aujourd’hui, nous oublions volontiers l’intime rapport entre le microcosme et le macrocosme. Même si l’homme moderne est tenté de minimiser ce lien, il n’en reste pas moins essentiel. La pensée exposée au XIIe siècle par Honorius d’Autun demeure toujours valable. Dans son ouvrage Elucidarium, Honorius situe l’homme à la jointure du monde matériel et du monde spirituel. Ainsi l’homme est relié à l’univers par son corps et son âme, c’est-à-dire par son animation. Quant à l’esprit situé à la fine pointe de l’âme, il prend ailleurs ses racines ; il plonge dans le divin. A la fois terrestre et céleste, condamné au flux du temps, à la mort, mais immortel grâce à son image divine, l’homme échappe à la mortalité dans la mesure où cette image devient en lui éveillée et vivante.
René Fouéré : On peut porter jugement sur un acte mais non sur son auteur
C’est saint Augustin et saint Thomas d’Aquin qui, à des siècles de distance, se sont accordés pour dire — dans l’esprit des préceptes rapportés au chapitre 5, versets 38 à 48, de l’évangile selon saint Mathieu — que nous devions détester le péché, parce qu’il est haïssable à Dieu, mais aimer le pécheur, parce qu’il est notre prochain. Sans pour autant me référer, ni vouloir obéir, à des textes ou à des commandements bibliques, je m’accorderais, en un sens, avec ces docteurs de l’Eglise quant à cette double attitude, si difficile à observer, qu’ils demandaient aux chrétiens d’adopter à l’égard de la faute commise et de son auteur.