Le sentiment de présence. Entretien avec Nisargadatta Maharaj (1981)

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Il est inutile de vous concentrer sur cette présence, elle est toujours là. L’essence de vos actions, peu importe les­quelles, est le corps-nourriture. Laissez le corps-nourriture faire son travail mais comprenez bien que ce qui effectue le travail n’est pas vous, vous êtes uniquement le sentiment de présence. Quels que soient vos efforts, physiques ou intellectuels, il s’agira essentiellement d’efforts du corps-nourriture. Pour vous il n’y a rien à faire. Tout ce qui doit se produire se produira de lui-même, accompagné de la conviction d’être totalement à l’écart du corps et de l’intellect.


Joe Bousquet, René Daumal et Carlo Suarès : Les Paralipomènes de la Comédie Psychologique

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Le seul critérium philosophique : l’expérience immédiate et la réflexion dialectique sur l’expérience, c’est-à-dire toujours la conscience, fille du doute. L’Expérience, c’est l’effritement du moi par un choc extérieur, qui l’avertit du déséquilibre où il se trouve par rapport à la réalité ; elle invite la conscience à établir l’harmonie en se déliant du moi, à vibrer selon le mouvement actuellement perçu. Elle est le coup de sonnette qui appelle le dormeur et que celui-ci, hélas, incorpore dans son rêve.


Émile Gillabert : La gnose et le devenir

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Il est opportun de rappeler que la gnose éternelle n’est pas une réflexion sur le futur et qu’elle ne voit pas le salut des hommes dans le devenir. Elle est connaissance et reconnaissance, par-delà le temps et l’espace, de ce que nous sommes réellement. Elle voit le salut dans un présent libérateur par une recherche intérieure et indi­viduelle.


Pierre Crépon : Les Évangiles gnostiques présentés

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Les textes gnostiques trouvés dans la biblio­thèque de Nag Hammadi montrent l’extrême diversité des éléments constituant le gnosti­cisme aux 3e et 4e siècles. La majorité de ces textes n’ont de chrétien que le cadre et ils ne renferment que des révélations stricte­ment gnostiques. D’autres, au contraire, se rat­tachent plus ouvertement à la tradition chré­tienne et les thèmes gnostiques y apparais­sent plus subtilement. Dans cette dernière catégorie entre, au premier titre, le célèbre Évangile selon Thomas, mais aussi d’autres textes moins connus tels que l’Évangile selon Philippe et l’Évangile de Vérité dont nous présentons ici des extraits.


Joëlle Sicart : La femme, initiatrice de l'homme

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Et si les héros des quêtes mythologiques et légendaires appartiennent toujours au sexe mâle, c’est aux femmes, en revanche, qu’est dévolue la mission d’impulser et de guider ces quêtes. De la merveilleuse pucelle jusqu’à la sorcière, car la femme est multiple et peut prendre tous les visages, ce sont elles qui animent l’homme, le mobilisent, lui insufflent l’énergie sacrée qui le pousse à agir. Et c’est encore elle, la femme, qui est la plupart du temps au terme de la quête. C’est en s’unissant à elle que l’homme acquiert le pouvoir qu’elle détient (car dans la tradition celtique, c’est la femme qui incarne le pouvoir et qui le délègue, pour qu’il l’exerce, à l’homme qui assure auprès d’elle sa fonction virile). Et c’est dans cette union aussi qu’il peut vivre, durant quelques instants, l’expérience du retour à la divinité initiale, avant-goût d’éternité puisque retour à l’état d’incréé qui ne s’inscrit pas encore dans le temps, but ultime de toute recherche spirituelle.


La voie gnostique selon Abellio

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L’illumination est comme le jeu de la lumière dans un cristal. La lumière jaillissante efface la structure du cristal, et c’est pourtant cette structure devenue invisible qui explique l’illumination. Mettre de l’ordre, c’est-à-dire dévoiler et fonder la structure absolue, c’est la loi de l’homme avancé d’Occident. Incarner ensuite cette struc­ture et la fondre en soi, c’est la loi de l’homme tout court. Par le couronnement gnostique, foi et raison cessent alors d’être prises dans une opposition linéaire, elles sont dépassées et intégrées ensemble dans ce qu’il faut rien considérer comme la réalisation de l’être.


Jacqueline Kelen : La femme oubliée…

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Quand on lit les mythes que nous ont légués les grandes civilisations, on s’aperçoit combien notre mémoire est oublieuse, ou partiale, car les religions et les mythologies les plus anciennes nous offrent des figures de femmes non point ignorantes, passives, mais au contraire initiatrices, femmes d’amour et de connaissance qui guident l’homme et l’éveillent à un autre plan. Pourquoi a-t-on oublié cette Tradition de la femme initiatrice, cette souveraineté spirituelle qui est la part féminine dans nombre de mythes et de légendes ? Pourquoi un tel silence, un tel gouffre d’oubli ? On sait que « mythe » et « muet » ont même racine : de là à faire taire la femme…


Raymond Oillet : Les grands thèmes métaphysiques de l’Évangile selon Thomas

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Aux hommes que la nostalgie de l’Être a mis en che­min, les mouvements gnostiques ont proposé des voies de retour à l’Un. Et donc de sortie du langage. La gnose se mêle toujours à l’Histoire, mais comme un courant sou­terrain, sans mélange… En s’adressant aux Juifs, ses contemporains, Jésus a dû aborder certains de leurs pro­blèmes spécifiques mais sans rien sacrifier de la qualité proprement métaphysique de son enseignement. C’est par la connaissance, et la connaissance de soi, que l’homme parvient à la connaissance du Père, à se trouver identique à Lui, à se sauver de l’emprise du monde et de la mort. Que cette gnose soit non-chrétienne paraîtra l’évidence même. En parler comme d’une hérésie est une erreur et une injure. Jésus a jeté un feu (log. 10). Si ce feu peut nous brûler, ne pourrait-il pas aussi nous délivrer de nos liens ?


Joël Robert : Sophia ou la Mère Divine

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[…] on retrouve toujours un récit qui explique comment les choses ont commencé, com­ment elles continuent et les possibilités de salut qui s’offrent à l’homme. Quelle que soit la version, le mythe assure une fonction de restauration dans une situation de désordre et d’aliénation. C’est toujours Sophia (ou Bar­bèlô) qui est impliquée dans. l’aventure de la dégradation du monde et de sa régénération. Les événements sont liés à la chute de Sophia et à son retour au Père. Mais cette histoire est en même temps celle de tout gnostique : le monde le met dans une situation aliénante d’où il cherche à sortir ; or le salut est dans le retour à l’Un dont il pro­cède. Du Père transcendant, inengendré, émane un monde divin qui a nom Plérôme ou Royaume, suivant les écrits. Il est constitué d’un certain nombre d’entités, générale­ment appelées éons. Le Plérôme est complet en lui-même. Le dernier éon, Sophia (ou Barbèlô) est victime de son éloignement de la Source, ce qui l’entraîne hors du Plé­rôme où elle devient la Mère du démiurge…


Christine Bartolomei : Le monde est une cage

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Tout contribue aussi à déresponsabiliser totalement le détenu : l’inactivité, le manque de responsabilité dans le déroulement de sa journée où tout est programmé à sa place, lui donne le sentiment de son inutilité et le culpabilise lorsqu’il sait que sa famille se débat à l’extérieur avec des problèmes inextricables du fait de son absence.