Le lecteur d’épopées, ou de ces fables sublimes que sont les mythes, ne manquera pas d’être frappé par les sentiments contradictoires qui l’animent, lorsqu’il est confronté à ces univers imaginaires : mélange d’attraction (pour des personnages séduisants ou admirables) et de répulsion (pour des monstres, physiques ou moraux); sentiment de bien-être, de communion, de tendresse, ou au contraire impression d’un clivage considérable, d’une distance entre l’idéal et le monde vécu; crainte d’un Père archétypal, rigoureux et sévère, montrant des voies escarpées, presque inaccessibles, ou amour d’une Mère rayonnant le bonheur et rendant tout facile par sa simple présence. Cette approche très peu rationnelle, qui nous attire et nous dérange en même temps, nous la retrouvons dans l’univers des contes de fées, et nous verrons que la thématique mise en œuvre est, dans les trois cas, sensiblement comparable.