Pierre d'Angkor : La réincarnation: Comment la comprendre

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Si l’Église a condamné Origène, illustre Père Grec, qui croyait à la préexistence des âmes et aux vies successives de l’homme, c’est parce que cette croyance allait à l’encontre du dogme catholique de la résurrection de la chair au Jugement dernier. Ce dogme de la résurrection des corps défunts au jugement dernier, étranger au judaïsme ancien, était d’origine iranienne ou chaldéenne. Les Hébreux semblent l’avoir rapporté de leur captivité de Babylone et la croyance n’est en réalité qu’une grossière matérialisation de la vérité ésotérique. La « renaissance » en la chair, belle et poétique notion, devint par une incompréhension de barbares, la résurrection de la chair ; la résurrection périodique de l’âme en un corps nouveau, qui pouvait s’inspirer par analogie de la loi cyclique universelle, de la renaissance périodique de la végétation dans la nature entière, devint l’idée absurde de la résurrection au jugement dernier des corps morts détruits, décomposés et retournés aux éléments primordiaux. Et la vie du siècle futur — vita venturi saeculi — c’est-à-dire la renaissance de l’homme dans la marche du temps, dans le cours des âges, fut interprétée dans le sens métaphysique de la renaissance des corps des défunts dans la vie éternelle, idée plutôt saugrenue.


Gabriel Monod-Herzen : Le paradoxe alchimique

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Il existe, ou plutôt il existait, un paradoxe alchimique. Depuis le 1ier quart du XVIIIe siècle en France et un peu plus tard en Angleterre, l’Alchimie était scientifiquement et moralement condamnée par les plus hautes autorités intellectuelles comme un tissu de superstition exploitées par des escrocs, et nulle voix ne prenait sa défense. Mais on constatait en même temps que cette doctrine fausse et ses pratiques avaient obtenu, après mûr examen, parfois l’adhésion et en tous cas le respect d’esprits aussi élevés et désintéressés que ceux de Saint Albert le Grand ou d’Arnaud de Villeneuve. En même temps, on voyait les Alchimistes accepter de souffrir la torture plutôt que de révéler leurs secrets : on comprend mal comment une pure supercherie pouvait obtenir de telles preuves d’estime et de dévouement.


Pierre d'Angkor : Evolution et libération

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Sans entrer dans aucune considération de métaphysique religieuse, je me bornerai à répondre : Si le départ n’est pas divin, autrement dit, s’il n’y a inconscience au départ, qu’est-ce qui explique le surgissement et l’épanouissement de la conscience à l’arrivée ? Comment la matière ou l’énergie brute pourrait-elle jamais évoluer l’intelligence, si celle-ci n’eût pas été préalablement involuée en elle ? Comment l’ordre surgirait-il du chaos, si l’Esprit n’y présidait derrière le voile ? « Spiritus ferebatur super aquas », nous dit la Bible. Peut-on croire aussi que la voie de l’évolution qui, au stade de l’homme, crée des egos toujours plus différenciés soit la même que celle de la libération qui représente une direction contraire ? Comment admettre en effet, que l’évolution en l’homme d’une conscience individualisée et différenciée, c’est-à-dire poussée dans une direction séparatrice toujours croissante, ne doive se compléter, être équilibrée par une voie de retour vers l’Unité originelle, non pas avec le résultat d’une « noyade », comme le dit notre auteur, mais en vue d’une communion spirituelle que cette Unité seule rend possible ?


Gabriel Monod-Herzen : Notre science est-elle moderne ?

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On entend souvent qualifier la science de « Moderne », comme s’il existait une distinction, voire une opposition, entre la science d’aujourd’hui et celle d’hier, or il ne peut pas s’agir de la science du Moyen-âge ou de l’Antiquité, qui étaient l’une et l’autre construites sur des bases différentes de celle de notre science actuelle. Faut-il alors placer la limite entre anciens et modernes au XVIIIe siècle avec Lavoisier, au XIXe avec Pasteur, au XXe avec Planck et Einstein ?


René Fouéré : Krishnamurti et la liberté à l'occidentale

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Des penseurs, des philosophes occidentaux, déjà anciens ou assez récents, tels Bossuet et Henri Bergson, attribuant à l’individu humain une sorte de solitude spirituelle totale, l’ont estimé capable d’une liberté psychologique ou métaphysique reposant sur une indétermination absolue. D’une liberté qui serait comme une sorte d’éclair, imprévisible et créateur, jaillissant du présent intemporel, de l’inconnu de l’être.


Pierre d'Angkor : Religion et théosophie

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Si l’on considère depuis ses origines le passé religieux de l’humanité, l’on constate qu’elle s’est toujours trouvée divisée en deux grandes catégories opposées : les agnostiques et les croyants. Les grandes religions historiques qui se succédèrent eurent toutes leurs sceptiques, leurs incrédules. De nos jours, beaucoup de théosophes étaient des agnostiques, des esprits areligieux. Ils ne sont venus à la théosophie que parce que leur esprit philosophique a été écœuré par les insuffisances, ou effrayé par les dangers, que présente une science purement matérialiste, ou parce que leur attention a été attirée par des phénomènes parapsychiques ou paranormaux que la science officielle n’explique pas. Quant aux croyants des diverses religions, sous l’empire de leur raison critique, analytique et discursive, ils ne tardèrent pas à se diviser eux-mêmes, à s’opposer en sectes rivales, prétendant chacune être dans la vérité, sectes où le fanatisme aveugle apparaît toujours en rapport avec l’étroitesse et l’irrationalité des dogmes définis, la foi qui ne discute pas étant alors la condition nécessaire pour les faire accepter.


René Fouéré : Réincarnation indienne, survie et liberté

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Je dirais, en d’autres termes, que si, dans cette vie, je n’ai pas conscience d’avoir vécu auparavant et ailleurs ; d’être, sous une enveloppe corporelle différente, une nouvelle manifestation, une réapparition, d’un moi-même antérieur qui a vécu en d’autres circonstances et qui a repris présentement, dans ce nouveau décor, possession de ses anciens souvenir; si j’ai, au contraire, le sentiment que ma conscience actuelle de mon identité et mes souvenirs ne remontent pas au-delà de ma naissance en cette vie, je n’ai aucune raison de penser que, si je me réincarne de façon analogue dans un autre corps, pour vivre une autre vie, j’aurai alors le sentiment de me perpétuer, de retrouver, dans de nouvelles conditions, le personnage que j’ai conscience d’être ici et maintenant, avec ses souvenirs.


Robert Linssen : Le problème de la drogue

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Indépendamment du point de vue médical, de nombreux partisans du L.S.D. se situent à un point de vue mystique. Parmi ceux-ci citons l’écrivain Timothy Leary, auteur de Introduction to L.S.D.: the consciousness expanding Drug, décrivant la « révélation » du L.S.D. comme suit : « Vous vous êtes introduit au cœur de la formule d’Einstein, vous êtes pénétré du sens du quintessentiel de la nature de la matière, votre cœur bat en harmonie avec sa pulsation primordiale, cosmique. »
Richard Alpert déclare de son côté : « Le L.S.D. est une des clés de la sagesse (!) ; ma vie m’est apparue infiniment plus satisfaisante à partir de ma première expérience psychédélique… » Définir une drogue comme « clé de la sagesse » situe immédiatement l’auteur d’une telle affirmation et la nature des notions qu’il possède de la « sagesse ».


Robert Linssen : Le "Tout" et les parties

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Il semble à priori contradictoire d’opposer le tout à ses parties. C’est pourtant à notre optique « partielle » du monde que sont dues toutes nos erreurs et nos souffrances. Krishnamurti et le Zen nous présentent fréquemment l’activité mentale de l’homme comme une fonction d’isolement. Nous nous proposons de montrer, au cours des lignes qui suivent, comment cette fonction d’isolement est génératrice de tous nos problèmes. Elle est l’expression de l’avidité fondamentale du « moi » qui cherche à s’éprouver en tant que réalité distincte de l’Univers.


Rohit Mehta : Krishnamurti et l’éducation créatrice

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Dans l’éducation créative, l’intelligence prend la place de la médiocrité. La conformité et la sécurité produisent « la nébulosité du mental et du cœur. » Krishnamurti dit :
« Ce n’est que lorsque nous regardons en face l’expérience et ne cherchons pas à écarter les ennuis que nous gardons notre intelligence hautement éveillée ; l’intelligence hautement éveillée appelle l’intuition, laquelle est le guide réel de la vie ».