Si l’on ne s’attache qu’à étudier le fonctionnement des constituants de notre personnalité ordinaire, autrement dit de l’ego impermanent et imparfait, on manque le but d’une pratique spirituelle et on ne pourra jamais atteindre l’aspect supérieur que l’on porte en soi et qui n’est que Être, Conscience et Félicité. D’un autre côté; si on ne veut que rechercher ardemment cet aspect supérieur en négligeant l’étude de soi et de ses tendances indésirables, on ne pourra aller bien loin et l’on sera toujours appesanti par tout ce qui est non transformé en soi-même.
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Gabriel Monod-Herzen : Le couple humain et le couple divin
Il est curieux de constater que pour les Hindous qui ont pourtant un sentiment religieux très développé, l’humanité n’est pas faite pour adorer Dieu, quoiqu’ils le fassent tout de même en donnant par exemple à l’enfant un Guru, choisi en dehors de la famille pour éviter l’influence familiale. Le but final dépasse infiniment l’âme humaine, c’est la transformation du monde. C’est la manifestation du Divin dans le monde, c’est la naissance d’une vie divine sur la terre qui, du point de vue hindou, est la seule solution. Et ceci est parfaitement clair chez Sri Aurobindo.
Salim Michaël : Le but est dans le présent
Dans un travail spirituel, le but et le présent sont, en réalité, indissociables ; pour l’aspirant, chaque instant doit devenir le but, sinon, il risque de se donner toutes sortes de justifications, de rêver d’un but situé dans un futur éloigné et, entre-temps, de n’effectuer, sans en avoir conscience, qu’une pratique spirituelle tiède qui n’aboutirait à rien.
Gabriel Monod-Herzen : Le vital et l’équilibre matériel-spirituel
Aujourd’hui la question posée est celle du vital. Je vais répondre du point de vue indien et puis, vous me poserez des questions. L’idée que l’âme soit distincte du corps ne leur vient pas. Le corps et la conscience sont deux parties d’une même unité, on ne peut pas les séparer, ils forment l’unité humaine de l’individu. La partie corps, nous la connaissons très bien, même mieux que les Indiens. Tandis, qu’à leur avis, nous ne connaissons que mal la partie conscience.
Gabriel Monod-Herzen : Maitrise ou harmonie?
Dans le domaine du vital, celui des sentiments sous toutes ses formes, depuis la simple douleur jusqu’à l’intuition artistique, vous avez des expériences à faire. Il est inévitable que vous vous trompiez un certain nombre de fois. L’avenir vous le montrera. Le vital a ce qu’il doit avoir. Ce qui devrait être le fond de l’éducation, mais comment l’enseigner ? — c’est d’apprendre à l’utiliser. En Europe c’est dans le domaine artistique que l’on trouve la réponse le plus souvent. Vous avez des êtres qui ont un vital très puissant, ils peuvent avoir des tas de défauts, mais ce sont de véritables artistes. Ils auront un point où le vital chez eux, atteindra un niveau supérieur. Ce n’est pas la manifestation du vital qui est mauvaise, c’est l’usage qu’on en fait.
Gabriel Monod-Herzen : Sentiment & Raison
D’après Sri Aurobindo, les difficultés dans la pratique du yoga sont les mêmes pour les orientaux et les occidentaux, mais ils diffèrent dans leur attitude mentale. Ainsi les occidentaux lorsqu’on présente un schéma de vie qui débouche sur quelque chose de supérieur à leur personnalité, c’est-à-dire de nature spirituelle, désirent tout de suite avoir des explications de ce qu’il y a avant, après, en-dessous, au-dessus, etc. Tandis qu’un oriental est juste le contraire : Il est plein de cœur, de sentiment, il a des rêves magnifiques, mais cela reste à l’état de nuages qu’il admire, qu’il regarde, qu’il aime, mais qu’il ne peut que rarement justifier dans la pratique.
Gabriel Monod-Herzen : Commencer sur le chemin
On demanda à Sri Aurobindo : « Avez-vous suffisamment de bons disciples ? » A quoi il a répondu : « Je n’en sais rien ! Il y a des gens qui échouent dix fois et qui réussissent la onzième fois et il y en a qui font des merveilles dix fois et qui échouent à la onzième ». Ce qui signifie que chacun a des difficultés qui ont à peu près pour chacun de nous la même valeur, mais qu’on ne peut pas comparer les unes aux autres. Il ne faut pas se déprécier, se décourager. On ne peut pas demander à une personne de ressembler à une autre et de suivre le même chemin.
Ma Suryananda Lakshmi : Le Temps de la Passion
Je suis toujours émerveillé de voir combien dans la Bible aucun mot n’est superflu et combien tous les détails sont importants, instructifs, pour peu que l’on sorte de l’histoire pour entrer dans leur signification spirituelle.
Gabriel Monod-Herzen : Les étapes de la vie
On doit être capable d’avoir un idéal, c’est-à-dire, justement parce que nous sommes mobiles, de chercher à se dépasser soi-même. En occident nous parlons de progrès et même de progrès spirituel, nous voyons une route et puis… un fauteuil ! Ce qu’il y a de magnifique, c’est qu’il n’y a pas de fauteuil, le but, c’est le chemin. Vous pouvez toujours avancer, rien ne vous arrêtera que vous-même. La libération de nous-mêmes que nous pouvons obtenir, c’est celle de pouvoir choisir et de ne pas nous laisser entraîner par des impulsions du passé.
Gabriel Monod-Herzen : Communication et engagement
Vous avez passé votre vie à vous fabriquer une personnalité à laquelle vous tenez beaucoup, d’autant plus que vous avez bien réussi. Vous n’admettez pas qu’on y touche. C’est encore la superstition de l’âge et de l’expérience acquise. C’est faux ! Tout le monde est éperdument jeune. On est à n’importe quel âge en position de pouvoir changer. Si nous croyons que nos habitudes, nos souvenirs sont nous-mêmes, nous allons devenir de plus en plus rigides. La moindre observation, la moindre des choses… Regardez les disputes entre automobilistes !