L'homme à l'écoute du cosmos, entretien Alfred A. Tomatis et Christine Hardy

Pour moi, je crois que nous sommes en train de développer délibérément une psychologie de la haine, qui est à l’inverse de la progression et ceci au bénéfice de quelqu’un. Ce quelqu’un, c’est une même synarchie qui dirige tout à l’envers. Les gens n’arrivent jamais à atteindre un plan assez haut pour se rendre compte que celui qui suscite les guerres militaires, de religion ou de partis fait partie d’une même synarchie. Et notre travail c’est de l’éviter. Plus vous chercherez une vérité, plus vous aurez cette synarchie aux trousses. Et nous devons être frappés d’humilité. Je pense qu’à tout moment nous devons nous rappeler que nous ne sommes rien : 80 % d’eau… et quelques sels minéraux. Mais nous devons aussi nous rappeler que nous sommes un rien qui écoute.

Mu Ku Do Ku Ka Ku Nen Musho

C’est différent de Ku, c’est la totale vacuité où il n’y a plus rien du tout, au-delà de la sainteté et de la folie. Dans Ka ku nen musho, il n’y a ni sol ni plafond, ni plancher ni toit. Pas de dessous, pas de dessus, ni vent, ni porte du sud, de l’est, de l’ouest, du nord. Pas de tapis, pas d’étage, pas de colonne. Il n’y a ni bien ni mal, ni haine ni amour. Cela fait complètement partie du ciel pur, sans nuage, bleu, immense, infini. Il n’existe aucun point de rencontre, tout est infini. Ainsi est Ka ku nen musho. Cela est l’essence du Zen, au-delà de la sainteté et de la folie.

docteur Laurent Hervieux : Yoga et psychosomatique

L’harmonisation des deux lobes est nécessaire et nous avons constaté le bienfait des asanas sur les problèmes découlant d’une mauvaise latéralisation voire d’une latéralisation contrariée par un système éducatif. Le but du yoga est d’élever l’être à des plans supérieurs en l’incitant à utiliser mieux son cerveau pour y développer la Conscience et la Liberté.

Vincent Bardet : Comment le Zen est entré dans ma vie

Je détenais la preuve expérimentale de l’existence du corps de vacuité, du corps de jouissance, dénommé également corps glorieux ou corps subtil (dont la faculté psi, étudiée par les parapsychologues, est l’une des fonctions) et enfin du corps physique, de peau et de chair, de nerfs et d’os, sans compter ses milliards de neurones. Et j’avais l’impression que le second « travaillait » le troisième pour le rendre réceptif à l’énergie du premier. Je pouvais dès lors décoder la plupart des messages considérés comme ésotériques, véhiculés par les traditions spirituelles de l’humanité. Surtout, j’entrais inconsciemment dans le sentier du bodhisattva (Être éveillé, engagé à sauver tous les êtres), respirant largement au sein du cosmos car, comme dit le poète : « Le vent se lève, il faut tenter de vivre. »

Olivier Clément : L'Église orthodoxe : L'Église des sept premiers conciles

Créé « à l’image de Dieu », l’homme est appelé à la « similitude », c’est-à-dire à une participation à la vie divine où son humanité ne s’abolit pas mais s’accomplit. La « grâce incréée », la « lumière thaborique », constitue, comme dit Maxime le Confesseur, « son origine, son milieu et sa fin ». La création de l’homme implique une sorte de retrait sacrificiel du Créateur dont la toute-puissance, culminant dans la surgie d’une autre liberté, se transforme en une vulnérabilité infinie car, disent les Pères, « Dieu peut tout, sauf contraindre l’homme à l’aimer ». Dans cet « espacement » mystérieux qui est celui de la liberté de l’homme et de l’amour divin crucifié, la grâce est cette « lumière de la vie », dont parle saint Jean, lumière que Dieu communique à l’homme pour peu que celui-ci, dans la liberté souveraine de la foi, découvre à travers le défiguré de Gethsémani, le Transfiguré du Thabor.

Anand Nayak : L'aurore des dieux en inde

Comment prie un hindou ? Que signifie pour lui prier ? Lorsqu’il se met en présence de Dieu, il ne se contente pas seulement de prier Dieu, mais de devenir un avec Lui : il baigne dans la gloire de Dieu, participe à la félicité divine ; il sent frissonner dans sa chair et dans son esprit l’énergie divine. Prier, c’est le sens du terme bhakti. Dieu est le Bhagavân, c’est-à-dire le bienheureux, celui qui jouit ; l’homme en prière est bhakta, celui qui prend part à Bhagavân ; la bhakti, c’est toute la relation entre le bhagavan et le bhakta, jouissance jusqu’à l’intime union.

Roland Rech : Zazen voie de l'autre rive

Les différents aspects de la pratique ne sont pas séparés. Il n’y a ni degré ni étape, et la pratique n’est pas un moyen, comme une échelle pour grimper jusqu’au ciel, ou un tabouret sur lequel on grimpe pour attraper un pot de confiture. L’esprit de tous les jours, la vie quotidienne sont la pratique de la Voie. Il n’est pas nécessaire de vouloir se couper du monde, de se séparer des autres. L’esprit du Zen, c’est la pratique avec les autres, au milieu de la souffrance du monde. La pratique elle-même crée une véritable métamorphose dans le corps et l’esprit du pratiquant et cette révolution intérieure influence tout l’environnement : quand l’esprit devient libre de ses attachements, tout l’environnement devient libre à son tour et chaque jour est un bon jour pour ceux qui pratiquent la Voie.

Pour le bien de tous les êtres

Deux moines voyageaient en bateau quand surgit une forte tempête. Le bateau fit naufrage. Le plus jeune des moines put s’agripper à une planche tandis que son aîné, sur le point de se noyer, lui demanda : « as-tu compris l’essence du Zen ? ». Alors le jeune moine, sans réfléchir lui lança sa planche. Il avait vraiment réalisé inconsciemment le non profit, le non égoïsme, essence du Zen Le conte dit que le Dieu de la mer, impressionné suscita une grande vague qui ramena les deux moines aux rivages.

lama Denis Teundroup : Amour et connaissance

Le bouddhisme du Mahâyâna met l’accent avec insistance sur la nécessité de l’union de l’Amour et de la Connaissance. Nous pouvons rappeler ici l’i­mage traditionnelle de l’oiseau avec ses deux ailes : la colombe de l’esprit a besoin de l’aile droite de l’amour et de l’aile gauche de la connaissance pour s’envoler au firmament de la Claire Lumière du pur-esprit. Mais si l’on proclame l’exigence de la conjonction de ces deux approches, selon les pratiques et les individus, l’accent est mis davantage sur l’une ou l’autre. Il y a des voies plus sèches, d’au­tres plus humides, des voies qui insistent davantage sur la con­naissance, d’autres sur l’amour, mais sans jamais les dissocier. Par connaissance, il faut comprendre la Connaissance Trans­cendante, la Prajnâpâramitâ.

Armand Abecassis : Les élans de la mystique juive

Qui proclame la « mort de Dieu », est inéluc­tablement conduit à la « mort de l’homme », et à la « dégradation du monde ». L’histoire contemporaine illustre dans une certaine mesure ce processus. L’équilibre d’une civi­lisation et sa force se mesurent à la manière dont elle affronte simultanément ces trois questions, mais, dans d’histoire de l’Occi­dent, il semble que l’on ait, tour à tour, dé­veloppé l’une ou l’autre comme dominante, comme si une hiérarchie était faite et qu’une urgence imposait de la développer au détriment des deux autres questions.