Vijnana Bhikshu : L'essence du yoga

Le yoga est l’arrêt des opérations de la pensée. Cet arrêt permet au Connaisseur (Purusha) de s’établir (consciem­ment et définitivement) dans son essence véritable et illimitée. Cette définition est commune aux deux sortes de yoga, celui de la cognition positive et celui de la cognition négative qui seront expliqués plus loin. Un arrêt quelconque de la pensée, dont la durée relève de l’état de conscience ordinaire, ne peut donner la Délivrance par laquelle l’être est réintégré définitivement dans son essence véritable. Un tel arrêt, en effet, ne détruit pas les imperfections qui constituent le germe d’une nouvelle naissance (dans un état conditionné) pas plus qu’il ne détruit les impressions latentes (sanskâra) que laissent les opérations de la pensée. C’est pour­quoi un arrêt de cette nature n’entre pas dans la définition ci-dessus.

Michel Triet : Meurtre à l'étouffée

Par une suite d’expériences directes, voici une mise en relief de peurs incarnées. Michel Triet est un artiste peintre : son œil sait observer la nature en œuvre. Au travers de son texte il souligne à quel point un exemple banal de prédation d’insectes peut réveiller chez les spectateurs la peur jusqu’à l’horreur.

Vaghaspati Mishra : Introduction au Sankhya

Comment obtient-on cette perception du pur Purusha distinct de tout autre chose ? Réponse : Par la connais­sance discriminative du manifesté, du non-manifesté et du Connaisseur. La connaissance du manifesté précède celle du non-manifesté qui est sa cause. Tous deux étant subordonnés à un autre (principe), le Soi est connu comme étant cet autre.

Joël Thomas : La Croix : Quatre directions pour exalter le centre

[…] la croix est loin d’être l’apanage du christia­nisme : partout dans le monde, et depuis fort longtemps, la croix est associée à ce que l’on s’accorde à considérer comme trois autres symboles fondamentaux, le cercle, le carré et le centre ; elle intègre leurs valeurs et les inscrit dans une dynamique de l’évolution ontologi­que ; c’est donc avant tout un symbole énergéti­que, d’une « charge » et d’une richesse peu communes, puisque les civilisations et les mouvements spirituels les plus divers peuvent se reconnaître en lui ; il prend alors, dans chaque situation, une coloration particulière, mais sa valeur fondamentale est inchangée, et on ne sera pas étonné de le retrouver, dans la cosmo­logie des Bantou, associé au symbolisme de la spirale…

Joël Thomas : La spirale, symbole de la vie et du temps

En quoi la spirale est-elle un symbole aussi remarquable et aussi efficace ? C’est tout d’abord qu’elle introduit une dimension supplé­mentaire par rapport à la symbolique du cercle et du cycle : sa grande supériorité est de pouvoir transcrire la notion de mouvement et, partant, d’évolution. Sur la roue zodiacale, le printemps revient chaque année ; mais les printemps, l’un après l’autre, sont différents, et leur point de coïncidence est purement formel : ils sont sé­parés par l’épaisseur du temps écoulé, ce temps qui transforme le cycle en spirale. C’est pourquoi la spirale est sans doute le meilleur symbole de la vie, et de son corollaire, le temps. Elle nous rappelle que tout ce qui est manifesté se trouve à la fois en mouvement et en inachèvement…

Roger Mehl : Le protestantisme : A l'écoute de l'Écriture sainte

Le protestantisme, né de la Réforme du XVIe, ne se pré­sente, dans l’histoire religieuse de l’Occident, ni comme une religion nouvelle ni même comme une forme nouvelle de christianisme. Il se veut réforme de l’Église d’Occident, réforme profonde dans son chef et dans ses membres. Aucune pensée schismatique ne préside à la naissance du protestantisme. Il s’insère dans une longue tradition de réforme de l’Église qui remonte au XIIIe siècle. Parmi ses ancêtres, certains furent condamnés par l’Église, d’autres ne le firent pas : hussites et vaudois, Savonarole, Pic de La Mirandole connurent des persécutions, mais saint Bernard, dont on n’est plus à souligner la parenté avec Luther, malgré ses attaques contre « l’envahissante et déjà lourde monarchie du Saint-Siège », vécut calmement dans l’Église…

René Allar : L'initiation de Ramanuja

Toutes les « voies » hindoues, celles de l’amour (bhakti) comme celles de la connaissance (jnâna), sont des voies initia­tiques. En présence des preuves d’incompréhension que les Occidentaux ne cessent de donner à ce sujet, on ne saurait assez insister sur ce point qui conditionne toute étude sérieuse de l’Inde et de sa civilisation. Des manœuvres intéressées s’ajoutent ici à l’ignorance pure et simple mais la vérité conserve tous ses droits : la tradition vêdique n’est pas un amalgame de cultes religieux et de systèmes philosophiques augmenté de quelques sciences rudimentaires ; elle n’est pas davantage cela avec, en plus, comme d’autres le prétendent, un complément ésotérique ; la tradition vêdique est dans son essence et dans tous ses développements, par le fond aussi bien que par la forme, une tradition initiatique.

le docteur Rosy Bruston : Une thérapie de la réconciliation

Quand moi je vois nos élèves qui sont bouleversés parce que il y a telle ou telle chose qui se passe, qui revient, moi je leur dis : « c’est un bienfait. Soyez contents, nous allons l’enlever, l’éliminer. Dîtes-vous que c’est un grand service que l’inconscient vous rend sinon vous allez vivre empoisonnés par toutes ces histoires. À quoi ça sert de penser toute sa vie que quand on avait tel âge il s’est passé ceci et cela. À quoi ça sert ? Votre inconscient vous dit mais enlève-le, allez désencom­bre-toi, purifie-toi, aère-toi, renouvelle-toi ».