Le dilemme de l’âme a pu se formuler ainsi : si nous acceptons que les activités mentales sont des manifestations de l’âme, les modifications de ces activités, par une stimulation électrique du cerveau, reviendraient à manipuler l’âme par l’électricité ce qui est illogique puisque l’âme est incorporelle par définition. Si d’autre part, nous privons l’âme des toutes les fonctions mentales dont nous pouvons démontrer la dépendance par rapport à la physiologie cérébrale, nous la réduisons à une abstraction incorporelle, difficilement saisissable par l’esprit relativement pauvre de l’homme.
Catégorie : V-Z
Frans Wittemans : Krishnamurti et l'Idée Religieuse
Avec la venue de Krishnamurti a commencé une période nouvelle dans l’histoire du monde au point de vue religieux, car il s’élève avec la plus grande autorité contre pareil sentiment qui, dit-il, n’a établi que confusion entre les hommes. « Chaque religion a eu son propre dieu, son ciel et son enfer. Dieu me garde d’ajouter quelque chose à cette confusion. Si vous me demandez ce qu’il faut entendre par Dieu, je vous répondrai que pour les uns c’est une puissance suprême; pour d’autres, l’intelligence suprême; pour d’autres encore, l’énergie créatrice. Pour moi, c’est la Vie Universelle, qui ne doit pas être adorée, mais dont nous sommes nous-mêmes les porteurs. »
Serge Young : Charles Morgan l'art et l'unité de l'esprit
Alors donc, il existe quelque chose en nous qui dialogue avec l’univers tout entier. Et notre solitude que nous croyons sans voix n’est qu’une solitude sans oreille. Quelque chose détient le secret que nous cherchons en vain. Et il suffit d’écouter, direz-vous ? Mais cela n’est pas si simple. La chair de l’homme a pris une importance extrême. L’homme est perdu dans cet univers des apparences qu’il a voulu à tout prix, concevoir et approfondir. L’homme qui se rue dans sa crainte d’être seul, les bras ouverts, dans sa soif d’étreindre les formes et les surfaces, alors que seule en lui quelque chose est là qui n’est séparé de rien ! La vie des aspects à laquelle il a donné crédit se boursouffle et l’entoure, le retient prisonnier sans parvenir à pénétrer en lui. Il est aveuglé par le temporel et le variable. Il se dispute avec des fantômes qui lui échappent. Il est semblable à celui qui, cherchant la porte de sa cellule, lui tournerait le dos et se heurterait en vain au mur opposé.
Jean Varenne : Haré Krishna, une upanishad inédite
Ce sont ces groupes de « fous de Dieu » (pour employer une expression de notre Moyen Age) que nous avons vus dans les rues de nos villes, vêtus de robes orange, le crâne rasé (sauf une mèche à l’occiput ), dansant et chantant au son de petites timbales. Ce qu’ils psalmodient, c’est le mantra (formule sacrée) de la secte qui n’est autre chose que les trois noms divins Hari (devenu, au vocatif, Haré), Râma, Krishna !
Jean Varenne : Questions à Jean Herbert l'introducteur en France de l'hindouisme
Eh bien, c’est tout à fait accidentellement que je suis arrivé en Inde au cours d’un voyage qui me ramenait d’Extrême-Orient en Occident. J’ai été orienté, sans savoir pourquoi (mais le hasard n’existe pas), sur l’âshram du Shrî Aurobindo. Avant d’y arriver, je n’avais même jamais entendu son nom et donc ne savais pas du tout qui il était. Or j’ai rencontré en lui un homme qui m’a passionnément intéressé et dont les œuvres m’ont paru et me paraissent encore de première importance dans le mouvement spirituel contemporain. A cette époque, j’avais déjà eu accès aux œuvres de Râmakrishna et de Vivekânanda. Il y avait là tout un ensemble qu’il m’a semblé urgent de faire connaître directement, c’est-à-dire en laissant la parole à ces maîtres eux-mêmes
Yvonne Nivarlet & R. Van Malder : Vivekananda
Comme l’avait prédit Ramakrishna, Vivekananda est un chef spirituel de l’humanité. Souvent les sages dont on parle, gardent quelque chose de mystérieux. Nous les voyons très hauts, lointains dans leur apogée. En suivre un dès sa jeunesse, c’est tracer à nous mêmes, un chemin possible.
Jean Varenne : La littérature française et l'Inde
À lire le gros ouvrage de Jean Biès, le public peut être tenté de penser, d’une part, que la France est la nation privilégiée dans le domaine des rapports entre l’Inde et l’Occident et, d’autre part, que notre littérature a été profondément affectée par ces contacts. Or ces vues sont fausses l’une et l’autre : il n’est que trop évident que c’est l’Angleterre qui joua le rôle principal au XIXe siècle, et l’on ne s’en étonnera pas en réfléchissant que c’était là pour elle un impératif majeur, car elle ne pouvait songer à administrer un pays dont elle eût ignoré la culture. Les traductions anglaises du sanskrit sont donc dix fois plus nombreuses que les françaises, et cent fois au moins celles des œuvres en langues indiennes modernes…
Karlfried Graf Von Dürckheïm : Liberté et Maturité
La vraie liberté de l’homme ne se réalise qu’en fonction du progrès de sa « maturation ». On pourrait essayer de définir cette dernière comme un « mouvement intérieur » dans lequel la Grande Vie devient de plus en plus consciente d’elle-même dans la conscience de l’homme. L’homme se sentira et deviendra d’autant plus libre que le développement de son esprit permettra à la Grande Vie, présente dans son « être essentiel », de se manifester en lui et par lui. La liberté intérieure exprime une présence de la Grande Vie dans la conscience de l’homme.
Ouvrir la porte à une nouvelle révélation, un entretien avec Graf Dürckheim
La différence qui existe entre l’enseignement religieux et l’ensemble des dogmes d’une part et l’expérience directe du divin que l’homme peut réaliser d’autre part est «marquée» par un choc qui fait éclater tout ce que l’intelligence avait établi.
Sentir intensément la Vie, c’est la comprendre Par Reynold Welvaert
La plupart des personnes sont conditionnées par des impulsions venant du milieu, ont des pensées conformes à certaines traditions. Elles ne réfléchissent, que très rarement aux causes de leurs actions et au sens de leur existence. Mais les revers de leur inaction, de leur paix illusoire viennent les secouer, alors leur égoïsme s’éveille, la crise s’allume, alors l’esprit de compétition et de lutte s’enflamme. Elles se laissent guider par des impulsions égocentriques, se contentent d’un examen superficiel d’une difficulté et préfèrent contourner ou éviter les obstacles, ne cherchant jamais à agir fondamentalement, elles recherchent l’évasion par des systèmes, des croyances en des « Maîtres » et en des « Instructeurs ». Leur existence n’en est pas plus riche, elle est comme le geai paré des plumes du paon.