Jean Varenne : Haré Krishna, une upanishad inédite

Ce sont ces groupes de « fous de Dieu » (pour employer une expression de notre Moyen Age) que nous avons vus dans les rues de nos villes, vêtus de robes orange, le crâne rasé (sauf une mèche à l’occiput ), dansant et chantant au son de petites timbales. Ce qu’ils psalmodient, c’est le mantra (formule sacrée) de la secte qui n’est autre chose que les trois noms divins Hari (devenu, au vocatif, Haré), Râma, Krishna !

Jean Varenne : Questions à Jean Herbert l'introducteur en France de l'hindouisme

Eh bien, c’est tout à fait accidentellement que je suis arrivé en Inde au cours d’un voyage qui me ramenait d’Extrême-Orient en Occident. J’ai été orienté, sans savoir pourquoi (mais le hasard n’existe pas), sur l’âshram du Shrî Aurobindo. Avant d’y arriver, je n’avais même jamais entendu son nom et donc ne savais pas du tout qui il était. Or j’ai rencontré en lui un homme qui m’a passionnément intéressé et dont les œuvres m’ont paru et me paraissent encore de première importance dans le mouvement spirituel contemporain. A cette époque, j’avais déjà eu accès aux œuvres de Râmakrishna et de Vivekânanda. Il y avait là tout un ensemble qu’il m’a semblé urgent de faire connaître directement, c’est-à-dire en laissant la parole à ces maîtres eux-mêmes

Jean Varenne : La littérature française et l'Inde

À lire le gros ouvrage de Jean Biès, le public peut être tenté de penser, d’une part, que la France est la nation privilégiée dans le domaine des rapports entre l’Inde et l’Occident et, d’autre part, que notre littérature a été profondément affectée par ces contacts. Or ces vues sont fausses l’une et l’autre : il n’est que trop évident que c’est l’Angleterre qui joua le rôle principal au XIXe siècle, et l’on ne s’en étonnera pas en réfléchissant que c’était là pour elle un impératif majeur, car elle ne pouvait songer à administrer un pays dont elle eût ignoré la culture. Les traductions anglaises du sanskrit sont donc dix fois plus nombreuses que les françaises, et cent fois au moins celles des œuvres en langues indiennes modernes…

Karlfried Graf Von Dürckheïm : Liberté et Maturité

La vraie liberté de l’homme ne se réalise qu’en fonction du progrès de sa « maturation ». On pourrait essayer de définir cette dernière comme un « mouvement intérieur » dans lequel la Grande Vie devient de plus en plus consciente d’elle-même dans la conscience de l’homme. L’homme se sentira et deviendra d’autant plus libre que le développement de son esprit permettra à la Grande Vie, présente dans son « être essentiel », de se manifester en lui et par lui. La liberté intérieure exprime une présence de la Grande Vie dans la conscience de l’homme.

Sentir intensément la Vie, c’est la comprendre Par Reynold Welvaert

La plupart des personnes sont conditionnées par des impulsions venant du milieu, ont des pensées conformes à certaines traditions. Elles ne réfléchissent, que très rarement aux causes de leurs actions et au sens de leur existence. Mais les revers de leur inaction, de leur paix illusoire viennent les secouer, alors leur égoïsme s’éveille, la crise s’allume, alors l’esprit de compétition et de lutte s’enflamme. Elles se laissent guider par des impulsions égocentriques, se contentent d’un examen superficiel d’une difficulté et préfèrent contourner ou éviter les obstacles, ne cherchant jamais à agir fondamentalement, elles recherchent l’évasion par des systèmes, des croyances en des « Maîtres » et en des « Instructeurs ». Leur existence n’en est pas plus riche, elle est comme le geai paré des plumes du paon.

r.p. philippe vercoustre : Nécessité d'une conversion permanente

L’homme ne va pas à Dieu en lui par tout ce qu’il y a de clair, il y va par tout ce qui est obscur, il y va par des cheminements indirects… lentement à travers toute une vie s’opère quelquefois une conversion. Dieu est patient. Il faudra toute une vie au fier Rodrigue du Soulier le Satin pour fêter dans le dénûment et la pauvreté ses fiançailles avec la liberté.

Reynold Welvaert : L'effort et le non-effort

Rien n’est possible sans exercices, sans efforts et sans directives, telle est la conception courante que l’on a de la méditation. Ce point de vue correspond à des habitudes de penser et d’agir transmises de générations en générations. Il amène l’homme à imiter à se discipliner spirituellement suivant un modèle (proposé ou imposé) afin de réaliser un état de bonheur permanent.

Reynold Welvaert : L'incident

A notre époque nous voyons l’escalade de la violence allant de pair avec les conflits d’opinions. Personne ne fait attention à la source de cette violence. Aveuglés par l’ignorance, tout le mal est attribué aux adversaires et ainsi la violence continue. Conditionnés par des préjugés, des conclusions, nos attachements à des images donnent de l’importance au passé, aux pensées reflet de la mémoire. Ainsi il n’y a pas de réponse possible à ce niveau de la conscience.