On pourrait dire que, dans et par son action instantanée, la conscience intemporelle du libéré, qui est aussi énergie, engendre le futur. Un futur qu’elle fait arriver — pour elle-même comme pour autrui — mais qu’elle n’attend pas, dont elle ne ressent pas le « besoin » car elle est déjà tout entière là. Dans l’ordre vital, au regard de sa perception totale des choses, le futur ne peut être pour elle qu’un présent auquel elle fait face quand, chronologiquement survenu, il est là. Elle n’espère pas en sortir agrandie et ne redoute pas d’être, par sa venue, diminuée.
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René Fouéré : Les amours et l'amour – conditionnement et prise de conscience
Non seulement l’amour, tel que nous le connaissons, conduit à l’attachement, mais encore notre esclavage à l’égard d’autrui ou l’esclavage d’autrui à notre égard sont communément pris pour mesures de l’existence, de la force, de l’authenticité de l’amour. L’attachement dont nous sommes l’objet de la part d’autrui a d’autant plus de prix à nos yeux qu’il nous flatte, qu’il témoigne de la valeur qu’on nous attribue. Ce qui est très rassurant pour ceux d’entre nous qui sont assez attentifs pour se rendre compte qu’en profondeur ils ne se sentent jamais tout à fait sûrs d’être quelque chose. Au regard d’une notion pure de l’amour, d’un amour qui serait lumière, offrande et dévouement inconditionnels, il serait inconcevable qu’on pût se réjouir d’enchaîner autrui, de le rendre dépendant de soi, esclave de soi ! Un tel « amour » carcéral, qui ferait injure à la liberté, à la plénitude de l’autre, à son rayonnement, à son épanouissement, ne serait pas digne de ce nom.
Robert Tournaire : Le problème scientifique de la Conscience
Souvenir… Dans un jardin de Bretagne où j’étais en vacances courant après les éclats du soleil et une libellule, j’ai cassé la tige d’une rose-trémière. Devant la tige brisée, devant cette blessure mortelle, mon chagrin fut immense. Afin de l’adoucir, mon père m’expliqua que les plantes n’avaient pas, à proprement parler, de système nerveux et que la rose-trémière n’avait pas souffert. Le lendemain, dans le jardin de notre maison, un jeune garçon qui venait jouer avec moi, m’apporta, parmi les mêmes éclats de soleil, une fleur de rose-trémière et me dit : « Tu es mon ami… » Ensemble nous avons construit avec des branches de noisetier un grand cerf-volant polychrome. Ma joie, mon émotion furent immenses. Tout le problème de la conscience, du psychisme, de la conscience réfléchie est là. D’une part une plante mutilée mais qui n’a conscience ni de sa blessure ni de sa mort; d’autre part un homme, un enfant auquel la conscience réfléchie lui procure grande joie parce qu’un autre être lui a dit : « Tu es mon ami… »
Robert Tournaire : La conscience et la vie
Le Professeur Robert Tournaire ne retient pas l’expression de révolution biologique pour caractériser ce qu’il considère comme le plus prodigieux moment de la connaissance humaine. Il préfère une expression telle que « La naissance d’une nouvelle biologie ». Dès l’exergue, Robert Tournaire souligne combien ce nouveau savoir est — en même temps — signifiant pour l’Homo, mais toujours magnifiquement fascinant.
Robert Tournaire : Essai sur le sens de la Vie, au seuil du deuxième millénaire
Il serait vain d’essayer de construire une étude exhaustive du sens de la vie humaine, sans se poser les mêmes questions sur le sens du cosmos et de l’espèce humaine. En d’autres enceintes et peut-être devant vous, j’ai eu maintes fois l’occasion d’expliquer que l’homme était lié beaucoup plus qu’on ne le pense généralement à son cosmos. J’irai même jusqu’à dire que le sens d’une vie, d’une étoile, d’une galaxie ne correspond rigoureusement à rien. Il y a une interdépendance universelle. La conscience a un substrat universel comme la gravitation. Un philosophe, le Professeur Swedenborg, n’a pas hésité à déclarer que la terre était un homme; on pourrait ajouter que le cosmos c’est la vie.
Patrick Lebail : Le temps et l’espérance
Vous êtes ici, sur votre chaise, en cet instant où vous jetez un regard sur vous-mêmes. Il est 21 heures. Votre passé est derrière vous : revivez votre arrivée en bas de l’escalier, sa montée, le passage du couloir, le moment où vous avez choisi votre chaise. Quant à votre futur immédiat, c’est moi-même qui m’en trouve chargé pour une heure. Vous voici donc posés entre votre futur et votre passé. Vous êtes « en situation » entre les temps révolus et les temps à venir, comme serait situé au milieu d’un élastique bien tendu le nœud que vous y auriez fait.
Jean Klein : Du désir à la joie sans objet
Il est important d’observer que tout désir tend vers un état de non-désir. L’objet convoité, ne l’est qu’en vue de l’état de contentement qu’il procure. Celui-ci, tout passager qu’il soit, est celui d’un non-désir total, suprême félicité, qui est la nature véritable de l’homme. Toute autre convoitise n’est qu’une compensation. Le contentement n’est pas dans l’objet, il est en nous.
Robert Linssen : Résumé de La connaissance véritable selon Krishna Menon (Sri Atmananda)
Tous les objets s’évanouissent dans la Connaissance véritable. Ils ne sont par conséquent rien d’autre que « conscience ».
Robert Linssen : Le Nirvana
Le Nirvana est l’état d’émerveillement qui s’empare de ceux qui, ayant brisé leur « moi », parviennent au seuil d’une vie nouvelle s’écoulant au rythme d’un amour tellement émouvant que l’univers entier semble se réjouir dans le cœur de celui, qui étant devenu comme rien EST TOUTES CHOSES. Mais l’accès de ces cimes exige de notre part une transparence de cristal. Il s’agit pour nous d’atteindre l’état de la plus parfaite spontanéité. C’est ici que les mots nous trahissent. Car en fait, la spontanéité est peut-être tout, sauf un état.
Alfred Herrmann : De la survie et de la réincarnation
Le problème de la survie et de la réincarnation est angoissant. Que se passe-t-il après la mort ? Nous n’essayerons pas de répondre à cette question qui échappe à notre pouvoir de concevoir et de raisonner mais nous nous efforcerons de la placer dans un cadre logique et de formuler à son sujet des hypothèses vraisemblables et aussi dignes de créance que possible. Du temps où les hommes étaient de vrais croyants, convaincus d’une manière profonde et inébranlable de tout ce qui leur était enseigné par les religions et les prêtres, aucun problème ne se posait à leur esprit. La vie dans l’au-delà, copiée sur la vie terrestre, leur paraissait naturelle et même heureuse.