Iwan Khowsky : L'anarchie spirituelle

Mais lorsque l’on vit dans un monde où l’on ne voit autour de soi que de la souffrance, la misère, la guerre presque perpétuelle qui existe et qui couve toujours partout, lorsque l’on voit les exploiteurs et les exploités physiquement et moralement, lorsque l’on se rend compte que ceux-là mêmes qui se croient heureux sont si vides, si creux dans leur bonheur, on devient révolutionnaire.

J. Achelle : Le problème de l’éducation

Ne voit-on pas des parents qui, au nom de leur autorité paternelle, non seulement empêchent leurs enfants de suivre leur vocation, mais leur imposent une carrière tout-à-fait différente. Alors il peut arriver qu’un adolescent brise les liens qui l’attachent à la famille, renie ses parents, et part au petit bonheur. Avec enthousiasme bien souvent vers la misère, mais parfois vers le triomphe et le bonheur. La Vie a été la plus forte et l’enfant a été, malgré tout, obligé de suivre la voie qu’elle lui avait tracé. Pauvre enfant, que n’eût-il réalisé si ses parents l’avaient aidé !

J. Achelle : De l'état social moderne (Krishnamurti et le problème social)

De tout temps l’homme a essayé d’échapper à la peur. Malheureusement, au lieu de la regarder courageusement de face, d’en examiner les causes et les éléments, afin de s’en rendre maître, il a rusé et il a créé, au cours des temps d’innombrables entraves, qui devaient soi-disant lui assurer la sécurité. D’abord la sécurité contre la faim, le froid et le besoin sexuel, par la possession de nourriture, de logement, de femmes ; puis la sécurité après la vie par les religions et leurs innombrables dogmes. Ce droit illicite de propriété auquel l’homme a donné le plus d’extension possible et qu’il appelle un droit, un instinct naturels, pour en justifier la jouissance, a créé la force « Capital » qui est le dictateur le plus formidable, le maître le plus dur, par lequel l’homme puisse se laisser exploiter, mais qui flatte son égoïsme et son orgueil. L’autorité religieuse, d’autre part, a créé, dans le but de mieux exploiter, quantité de superstitions et de pratiques plus ridicules les unes que les autres…

Maurice Schaerer : Krishnamurti

Pour trouver la vraie valeur d’une pensée, d’un acte, d’un désir, Krishnamurti ne donne aucun étalon de valeur, ne donne aucune doctrine, aucun idéal à poursuivre ; il renvoie l’individu à lui-même, il le fait seul juge par son sentiment de ses actes et de ses aspirations. « Si vous êtes capable d’aller au fond et de discerner ce qui est faux, l’esprit n’est plus un champ de bataille d’idées contradictoires, vous trouvez la vraie contemplation, la joie de la pensée s’éveille. »

Momies ou Individus? Par Ludovic Réhault

Substituer un système à un autre et s’y conformer, ce n’est pas changer, mais passer d’une servitude à une autre, puisqu’après comme avant, notre mentalité reste la même. Tant que nous aurons au cœur la même puissance de haine, la même avidité et la même crainte, le monde restera alerté, hérissé de barrières, semé d’embûches et d’embuscades, et il continuera à être périodiquement dévasté par la guerre. Ce qu’il importe de faire, ce n’est donc pas d’opérer des substitutions ou des conversions, mais d’abord de cesser d’être des machines, mues par des systèmes auxquels nous sommes reliés et asservis par l’habitude, l’avidité, la peur, la loi, comme par des courroies de transmission, et qui ont fait de nous des « Roblots » inhumains.

Krishnamurti : Être Libre

L’ardent désir de sécurité, se manifeste entre autres, par la volonté d’avoir un compte substantiel en banque, une bonne position, par le désir d’être considéré comme « quelqu’un » dans la ville que l’on habite, par la lutte que l’on affronte pour obtenir des titres, des grades, et tant d’autres stupidités qui n’ont aucun sens Réel. Ensuite, quelques-uns d’entre vous, ne sont plus satisfaits par la sécurité physique, et cherchent une sécurité d’une forme plus subtile. C’est encore de la sécurité, mais simplement un peu moins évidente, et vous l’appelez spiritualité. Mais je ne vois pas de différence entre les deux.

le docteur Thérèse Brosse : Yoga, science subjective d'une énergétique de l'Homme Intégral

En dépit de ces différents niveaux qui participent à la structure humaine, une unité fondamentale est préservée dans la complexité croissante des mécanismes nerveux hérités du règne animal grâce à une intégration hiérarchisée. Les éléments successifs ne sont pas surajoutés, ils sont « intégrés » progressivement en unités successives elles aussi. La loi de l’évolution biologique est la loi de l’unité par intégration. Si le Vishnou Purana nous en décrit le mécanisme dans sa doctrine des « tattvas », la physique énergétique nous informe de même que la logique même de l’énergie a constitué par emboîtements ce phénomène d’intégration anatomique qui aura pour corollaire fonctionnel la loi de subordination préservant elle aussi l’unité dans le dynamisme.

Salomon Lancri : L'apprentissage de la sagesse

Tous ceux qui sont familiers avec l’enseignement de Krishnamurti ne peuvent manquer d’être frappés par la similitude de cet enseignement avec ces conceptions des Bouddhistes. Ce que recommande Krishnamurti et qu’il appelle la vraie méditation n’est autre, somme toute, que l’attention parfaite des Bouddhistes. Seule une lucidité constante peut mener, dit-il, à la découverte du Réel, qu’il nomme l’Amour et qu’il définit comme « une forme différente de vie, de mouvement, qui est au-delà du temps »

Robert Linssen : Krishnamurti: "la pensée n'est pas l'intelligence"

KRISHNAMURTI insiste également sur l’importance d’une perception directe et globale très différente de celle qui nous est familière. Pour être adéquate et parfaite l’attention implique des conditions qui sont rarement prises en considération. Pour être adéquate, la perception requiert à la fois une qualité d’intelligence et un élément d’affectivité de qualité supérieure. L’élément affectif, au sens où l’entend Krishnamurti, est dégagé du sentimentalisme et des impulsions qui nous sont familières. Pour Krishnamurti, l’élément affectif n’est pas séparé de l’intelligence. Pour cette raison il a utilisé pendant plusieurs années l’expression d’ «esprit-cœur ».