H. van der Hecht : Vivre plus intensément la théosophie avec Krishnamurti

Il émane de Krishnamurti, même en vidéo – à défaut de sa présence vivante que nous n’avons plus – une force et un rayonnement de sagesse qui touchent profondément. Il incite efficacement chacun à mettre de l’ordre dans sa vie intérieure, à trouver l’harmonie, à vivre véritablement. Il enseigne en interrogeant, en obligeant à trouver soi-même les réponses…

Léon Bensimon : Deux expériences intérieures en inde

Ce que nous éprouvons réellement dans les profondeurs de notre âme ne peut être reproduit d’une manière authentique par le moyen de l’écriture ou du discours. Ceci parce qu’il existe un monde des idées sans forme et c’est là qu’il nous faut pénétrer, si nous désirons saisir ce qui est derrière et au-delà des paroles. Là existe un plan dont la dimension n’est pas communément saisie par le mental, le rationnel, le mécanisme courant du cerveau avec ses possibilités actuelles limitées. D’ailleurs la voie de l’Intelligence n’est-elle pas de voir au-delà des mots ?

Pierre D'Angkor : Itinéraire 2: L'Unité

L’homme, lui aussi, est donc manifestation de l’Unité. Il est l’univers en raccourci, en miniature, le microcosme du macroscome. Toutefois, comme l’Unité absolue exclut toute autre chose qu’Elle-même, ses manifestations, macrocosmiques ou microcosmiques, ne sont possibles que par sa propre projection, sa réflexion, dirions-nous, dans une sorte de miroir illusoire que l’Inde nomme « Maya ». Ce miroir de l’Unité c’est l’Univers, qualifié d’irréel — non qu’il ne soit pour nous qu’un mirage : il est réel pour nous — mais parce qu’en regard de la seule Réalité éternelle, l’Unité absolue, il n’a qu’une réalité relative, passagère, illusoire.

Écrire sur Krishnamurti

Krishnamurti ne donne pas un enseignement « à comprendre intellectuellement » comme nous comprenons généralement les choses. Il doit être intensément senti et vécu. C’est cela qui est suprêmement important. J’expose ce que l’enseignement de Krishnamurti suggère dans des transformations récentes de ma conscience et ma sensibilité et ce, sans aucune prétention.

Robert Linssen : Manifeste du « vivant » (extraits)

Mais au risque de faire scandale — et c’est souvent utile — nous déclarons que — du point de vue spirituel et par contraste au VIVANT — la pensée dans son état actuel de fonctionnement fait figure de déchet, de matière fécale psychique (pour ne pas être inconvenant). Et ce sont ces résidus psychologiquement mal odorants que la plupart des psychanalystes, les adorateurs des symboles, remuent afin d’en faire ressurgir le VIVANT. Le processus qui, partant du VIVANT arrive au résiduel est irréversible. Les vrais alchimistes le savent fort bien.

Robert Linssen : La flamme de l'attention

Mais « qui » est attentif lorsque toutes les habitudes mentales, tous les choix, toutes les répulsions, tous les automatismes mentaux de l’ego sont absents ? Et d’où émane la prodigieuse intensité d’énergie qui se révèle lors d’un silence intérieur véritable (qui ne résulte plus d’une volonté de l’ego) ?

R. Linssen : La perception globale immédiate

A chaque instant, des pensées se présentent dans le champ de notre esprit. Elles se présentent sous forme de mots, d’images. Très souvent, ces pensées n’ont pas été choisies de propos délibéré pour répondre adéquatement aux circonstances. Ce sont les pensées que S. Freud et St. Zweig appelaient les pensées « intruses ». En bref, elles sont là. Elles sont là comme autant d’échos constants, automatiques, rapides du passé dont l’ombre portée masque la clarté du Présent

Robert Linssen : L'équilibre pensée-sentiment et la mutation

Comment déconditionner l’esprit ? C’est en cela que réside partiellement ce que Krishnamurti appelle une « impossible question » par le fait que la pensée qui tente d’opérer ce déconditionnement n’est elle-même dans son état actuel de fonctionnement que conditionnement et facteur de conditionnement. L’attention devrait s’appliquer à l’étude de la nature de la pensée elle-même.

André Niel : Krishnamurti Philosophe et Pédagogue

L’éducation se fait surtout par l’exemple, mais cet exemple a toujours été désastreux. Ici, Krishnamurti se montre impitoyable envers les méthodes officielles d’enseignement actuellement en vigueur dans tous les pays. Ces méthodes n’aboutissent qu’à fournir de bons robots de la pensée, d’excellents imitateurs, mais non des créateurs. Nos examens, nos concours sont des machineries inhumaines : ils ne servent qu’à produire les agents des corps disciplinaires dont l’État a besoin pour défendre le respect de ses Mythes et maintenir le règne de l’inégalité.

Robert Linssen : Que nous enseigne Krishnamurti ?

En premier lieu, le terme « discussion » n’est pas approprié au genre d’échange que souhaite Krishnamurti. Mais il est difficile de trouver d’autres termes. Les « réunion-discussions » dirigées par Krishnamurti ne peuvent en aucun point être comparées à celles qui se déroulent dans les cercles intellectuels. Dans une discussion ordinaire, chaque participant émet une « opinion », une « idée ». Il défend son point de vue, recherche des arguments, s’efforce d’aboutir à la conclusion précise que commande sa formation particulière et ses préférences personnelles. Le processus normal de la discussion est un processus rationnel, logique où s’exercent les ruses de l’activité mentale.