Hazrat Inayat : La Connaissance

Les êtres humains ont un esprit, ils ont un corps et leur santé dépend entièrement de ce qu’ils y ont pris et en ont rejeté. Sinon l’homme ne serait pas capable de vivre; donc, il prend l’essence et se défait du reste. Encore, ce qu’on prend du monde angélique et du monde des génies n’en est que l’essence; l’essence de l’expérience. Celui qui se souvient de tout ce qui fut bon et mauvais dans le passé n’est pas à envier, car il a dû avoir de nombreuses expériences et remords et cela ne pourrait créer en lui qu’amertume. Oublier est le plus grand soulagement, c’est comme se baigner dans le Gange. Le présent a tant de beautés à nous offrir; si seulement nous ouvrons les yeux pour les regarder, nous n’avons pas besoin de regarder les beautés du passé. La beauté est toujours là.

La sorcellerie démystifiée? Entretien avec Louis Costel

Lorsqu’on ne réussit pas à faire face (lorsqu’on perd un enfant, qu’on a une série de malchances), il est tentant de fuir, de démissionner, de reporter la faute sur les autres. Ce sont des gens qui, s’ils n’ont pu garder une vie chrétienne vivante, ont conservé une certaine religiosité et qui, s’estimant coupables, se demandent : « Mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire au Bon Dieu ? » Et bien sûr, si le Bon Dieu n’est pas en cause, c’est le Diable qu’on accuse.

Michel Guillaume : Le manque d’Idéal

On entend de bien des côtés, formuler des reproches contre la civilisation que nous vivons — ou contre ce qui nous en tient lieu pour le moment. Parmi les défauts qu’on lui trouve il en est un qui revient avec fréquence: c’est le manque d’idéal. La société manquerait d’idéal, la jeunesse manquerait d’idéal, la vie telle que nous la vivons manquerait d’idéal.

Catherine Gana : Pour une santé intégrale

Qui peut trouver la pleine expression de lui-même ne peut être malade, même s’il a des problèmes de santé, car il porte non pas « sur lui », mais en lui-même, sa « trousse d’urgence », Il a su en remplir progressivement les petites fioles de valeurs immortelles, en cultivant son caractère, en cultivant son intérêt pour la vie, en tournant son attention vers autrui, il s’est offert la possibilité d’être moins occupé de sa personne et de laisser les forces de sa nature s’épanouir librement vers d’autres horizons, vers d’autres visions.

Michel Guillaume : Le maitre spirituel

[…] il faut avouer que la proportion des gens arrivés au point où ils ont réellement besoin d’un guide est faible relativement au nombre de tous ceux qui sont attirés plus ou moins vivement par la spiritualité. La plupart d’entre nous a d’abord besoin d’un entrainement sur le plan purement humain. La plupart d’entre nous doit d’abord accorder quelque peu sa vie personnelle son idéal, cultiver ses qualités morales, acquérir ce qui lui manque dans les vertus nécessaires pour aborder la portion proprement intérieure du voyage: endurance, espérance, patience infinie, oubli de soi, entr’autres.

Yves Albert Dauge : Une nouvelle race de gnostiques

Un signe certain du bouillonnement accéléré de la pensée gnostique est la multiplication des « recherches unitaires », aspects d’une quête fondamentale de l’Unité qui postule la complémentarité-convergence de tous les éléments du Logos, ou du Verbe. « Si vous savez Le reconnaître pour l’Unique, alors vous savez tout; mais si vous ne savez pas Le reconnaitre pour l’Unique, toute votre science n’est qu’ignorance », proclamait Kabir au XVe siècle.

Yves Albert Dauge : Éléments sous forme de dictionnaire pour un yoga du cœur

De même, pour se corriger d’un défaut, il ne faut pas se concentrer sur son éradication, comme s’il s’agissait de quelque chose qui puisse être retranché. Ce qu’on nomme défaut n’est autre que l’aspect négatif ou excessif d’un ensemble énergétique qui ne doit pas être mutilé, mais seulement modifié. Il suffit donc de développer son aspect positif, créateur, pour que disparaisse de lui-même, peu à peu, l’aspect contraire.

Pierre D'Angkor : Brève esquisse cosmogonique

Pour la vision des Sages, l’Être c’est le Tout existant, visible et invisible, à la fois un et multiple. L’Unité transcendante de l’Être — ce que nous nommons l’Absolu — se manifeste comme dualité opposée de forces constructives dont le brassage forme l’Univers. La relation entre ces deux pôles opposés est la Vie, la Conscience. Tout univers naît et meurt, commence et finit. Leur succession, régie par la loi universelle de Cause à effet, est éternelle. Chez tous les peuples de l’antiquité — Égypte, Inde, Grèce — le symbole de cette totalité fut le serpent enroulé qui se mord la queue. L’orbe du serpent est le symbole de l’éternité, la tête et la queue du serpent qui se rejoignent figurent au contraire le temps de chaque Univers successif, son commencement et sa fin…

Pierre d'Angkor : Le christ historique et la portes initiatique de sa biographie évangélique

Comment donc naquit cette histoire romanesque du 1er Adam pécheur et du 2ème Adam, le Christ rédempteur, considérés tous deux, non pas comme des figures symboliques de notre nature humaine, tiraillée entre ses deux pôles, l’âme et le corps, appartenant l’une, Jésus, au monde céleste, l’autre, Adam, au monde terrestre, mais comme personnifiant réellement l’humanité toute entière, entraînant après eux son destin de chute et de rédemption et divisant ainsi l’Histoire du Monde en deux parties, avec cette conséquence monstrueuse d’un monde antérieur au Christ et voué à la damnation éternelle (dixit saint Bernard de ceux qui n’appartenaient pas au peuple élu) et d’un monde postérieur au Christ et appelé au salut parce qu’il a reçu le baptême chrétien.

Pierre D'Angkor : Le problème de la foi

C’est un fait en tout cas que l’homme est un être religieux — on l’a constaté dans tous les temps — et qu’il le demeure en dépit des dénégations matérialistes que lui oppose sans cesse son mental analytique et diviseur. Si l’Absolu, l’Infini, répond à un besoin secret vital, essentiel, de lui-même, c’est donc qu’il est le fond de lui-même. La religion nous propose ici l’explication surnaturelle : Dieu a mis en nous ce sentiment profond pour nous amener à Lui . Plus logique, moins artificielle, nous apparaît l’explication naturelle. La Nature ne crée rien d’inutile. Si elle a mis en nous telle tendance, c’est que, de quelque façon, elle est à même de la satisfaire…