Jean Klein : Une attention ouverte

Remarquez ce geste automatique qui vous conduit à vous éloigner de vous-même. Sans pensée, sans représentation, vous êtes dans votre gloire. Libérez-vous à tout prix de ces coutumes néfastes instaurées par la société, vous agirez d’une façon positive pour la collectivité qui commence par vous-même ; mais voyez-le sur le vif, non en tant qu’idée, conviction, croyance et constatez que nous sommes toujours conditionnés par un centre, le moi.

L’accueil comme voie, entretien avec Jean Klein

Bien souvent, nous ne savons pas être ouverts, réceptifs aux pensées, aux sensations qui nous assaillent. Laissez-les venir, n’intervenez pas afin qu’elles se livrent à votre regard vierge. Cette écoute sans choix est détendue, paisible, nous voyons l’espace s’agrandir peu à peu. Hors de toute préhension, de toute mémoire. Le contenu de notre psychisme se révèle, s’actualise, nous contemplons d’une façon désintéressée nos agressions, nos fureurs, nos peurs, nos anxiétés. Tôt ou tard, elles se résorberont dans notre observation et la transformation, la transmutation se font dans cette résorption. Malheureusement, nous n’allons pas jusque-là, la personne se défend, elle n’approfondit pas complètement ces constatations, elle remet cette étude à plus tard, n’en ayant soi-disant pas le temps, sans vouloir comprendre le motif qui la guide. Cultivez l’observation, ne refusez pas une approche attentive, cet approfondissement vous rendra autonome.

Salim Michaël : Le spectateur et le spectacle

Si quelqu’un est déjà engagé dans une voie spirituelle (Yoga, Zen ou autre), il lui faut réaliser que la seule pratique de la méditation ne suffit pas pour lui permettre de franchir le portail du palais royal de son Etre Divin. Il doit aussi s’étudier et devenir conscient de la nécessité des efforts à fournir pour changer les tendances défavorables qu’il peut constater en lui et qui lui barrent la route vers son Moi Princier.

Robert Powell : De la réflexion

Que se produit-il quand la pensée arrive à son terme (comme par exemple, dans un sommeil sans rêve) ? Le penseur est-il toujours là ? La réponse est claire : on n’est jamais conscient d’autre chose que de la pensée. L’idée d’un penseur différencié de sa pensée est née de la mémoire et de la vitesse incroyable avec laquelle une pensée en suit une autre. Ce mécanisme est semblable à celui d’une projection cinématographique où la marche d’un homme en mouvement continu et intégré est en fait la juxtaposition d’une douzaine d’images représentant autant de moments de la marche.

Krishnamurti : L'homme et le moi

Je me rends bien compte de l’indifférence, de la majorité des hommes à l’égard de la Vérité: ils ignorent jusqu’à son existence. Ils sont comme des prisonniers qui seraient nés dans leur prison et qui ne savent pas qu’elle a une sortie, mais qui souffrent à cause de leur emprisonnement. La Vérité, qui est la Vie, ne supporte aucune limitation. Pour la découvrir, nous devons nous libérer; et pour nous libérer, nous devons être poussés, par le désir de comprendre, à trouver la cause de nos limitations. La certitude à laquelle nous parvenons alors est le résultat de nos propres luttes, de notre compréhension, de notre doute. Cette certitude, personne ne peut nous la donner.

Claude Tripet : Libération... aujourd'hui... maintenant

En effet, sous des noms divers : réintégration pour les philosophes du XVIIIe siècle, rédemption pour les Chrétiens, moksha pour les Orientaux, c’est le but final de la recherche de nombreuses philosophies et religions. Ce doit être notre seule préoccupation. La première question, qui se pose est la suivante : Nous libérer oui ! mais de quoi ? Qu’est ce qui nous attache ? Qu’est ce qui nous empêche de progresser ?

Tran Thi Kim Diêu : La transformation de soi - Une exploration dans l'inconnu

La transformation de soi dans le mental est effective et réelle quand elle n’est plus seulement un jouet intellectuel et quand elle cesse d’être un rêve à l’état de veille. En effet, une idée, tout comme un mot, n’est pas la chose à laquelle l’idée ou le mot doit correspondre. La faculté de projection du mental – qui cause l’objectivation – peut se saisir de l’idée de la transformation de soi, comme de toute autre, pour en bâtir une théorie intellectuelle qui va lui servir de jouet…

Robert Pagès : La méditation sauvage

Ce qui est plus digne d’intérêt encore, c’est que vous acquérez imperceptiblement, mais de plus en plus infailliblement, la conscience d’une autre réalité de votre être, obnubilée le plus souvent par sa réalité courante, habituelle. Vous devenez de jour en jour, de mois en mois, plus familier avec cette structure — dont je ne puis affirmer avec certitude qu’elle résulte de la cristallisation de vos efforts de présence à vous-même, ou qu’elle leur préexistait, que vous l’avez simplement dévoilée, — Ce qui ne soulève aucun doute par contre, c’est la totale nouveauté, la parfaite originalité de cette configuration intérieure, de ce complexe de présence et d’énergie potentielle — je ne sais comment le nommer!

Salomon Lancri : Quelques aspects du message théosophique

La théosophie enseigne en effet l’existence dans l’homme d’un Soi Supérieur, masqué par l’exubérance du soi inférieur. La personnalité doit s’ouvrir à l’influence de ce Maître intérieur pour qu’il y ait progrès spirituel. Ses vibrations doivent donc être mises en accord, autant que possible, avec cet « Hôte inconnu », suivant l’expression de Maeterlinck. Or, elle s’exprime non seulement par les pensées et les sentiments, qu’il y a lieu de contrôler; mais aussi par le corps physique, qu’il importe également de purifier.

Swami Hridayananda Sarasvati : Retour à la source

Ce titre, « Retour à la Source », donne l’impression que la source est éloignée et qu’il faut parcourir une grande distance pour l’atteindre. Ce n’est pas vrai. La source est partout; elle est en nous et autour de nous. Nous n’en sommes jamais séparés mais sommes toujours en continuité avec elle. Nous faisons partie de cette source. Dire « Retour à la Source » n’est qu’une façon de parler, car si l’on n’a pas conscience de la Vérité, on a l’impression que la source est éloignée de soi. Tant qu’on n’en est pas devenu conscients, on peut dire que l’on chemine vers elle. Ce cheminement est néanmoins différent de tout autre voyage car on ne peut rien emporter avec soi. En fait il faut tout abandonner. Il faut même s’abandonner soi-même. Ce que l’on appelle toute la journée le « moi », il faut l’abandonner afin d’arriver à la source ou devenir pleinement conscient de cette source.