La mort est retour à des structures relativement simples. Elle est nécessaire au renouvellement de la vie. Au printemps, la végétation neuve jaillit de la matière pourrie par l’hiver. Systole et diastole. Pourtant nous privilégions la vie sur la mort, la construction sur la destruction. La mort, dont je ne suis sans doute plus très loin, je l’accepte au nom de la vie qui doit se renouveler pour continuer. Je l’accepte parce que je veux avoir une forme, donc des limites. Pas plus que je ne m’offusque de ce qu’il y ait peu de distance entre mes pieds et ma tête, je ne prends ombrage d’une durée avant et après moi. Je l’accepte parce que je suis un adorateur de la vie, non de la mort. Parce que la vie n’est pas que succession et effacement mais qu’elle crée un être intemporel, la mémoire. Saint-Augustin a dit : être un instant en possession de la plénitude de soi-même, c’est ça, l’éternité. De la plénitude de soi-même, de sa structure.
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La réalité sensorielle. Libres propos de Michel Random
Il y a évidemment un fil d’or, un fil interne qui relie les propriétés de toutes choses, qui fait le pont entre le qualitatif et le quantitatif, le monde de la matière et celui de la pensée, entre l’événement instantané, la réalité soudaine, l’apparition spontanée et mouvante des choses, et l’espace-temps. Il existe ce fil qui est au-dehors et au-dedans, qui forme et informe, qui modèle et crée, qui partant de l’infiniment grand à l’infiniment petit, se manifeste avec la même cohérence, la même puissance d’obstination si l’on peut dire, ce fil qui ne lâche lui jamais prise, que rien ne peut entamer, qui a toujours été et qui probablement sera toujours. Et ce fil de toutes relations, ce fil enchanté, n’est autre que le vivant.
Dominique Casterman : La passion philosophique et la quête du sens
Comment ne pas voir que la nature entière est vivante, que tout est lié, que toutes les cellules, tous les atomes de notre corps sont des entités créatrices au même titre que l’intellect et l’esprit humain? Prendre conscience que le principe de notre conscience ne repose pas seulement sur notre corps, mais aussi sur le corps de l’univers dans son ensemble invite à cesser de vouloir maîtriser et exploiter la nature exclusivement pour nos propres fins…
Le voyage nocturne du soleil
Dans l’Egypte ancienne, le voyage au royaume des ténèbres — le monde d’en-bas — le royaume des morts, n’était pas le voyage ultime, mais un voyage à travers un monde intermédiaire. C’était la nuit, qui prend place entre le coucher du soleil et son lever, la mort, entre mourir et renaître, un monde des «devenir» et des «possibles», dans lequel se produisait le mystérieux renouvellement de la vie.
R. Linssen : L'acte de création pure et les créatures
La créature fascinée par l’étrange magie que suscite la découverte de son origine s’élance vers la traînée lumineuse de l’ACTE de création pure. Elle en pressent obscurément la présence souveraine. Brûlée par la flamme irrésistible d’un amour éperdu, elle s’apprête à chaque instant à bondir au seuil de l’insondable. Et parfois, enfin libérée de l’illusion de la conscience d’elle-même, elle plonge dans le Grand Océan sans NOM ni FORME dont l’infinie béatitude inonde les rives ultimes de l’âme.
Dr Swami Shankardevananda Saravasti : Vie ou mort
La mort est une nécessité biologique, mais qu’est-ce que la mort? Si un loup affamé tue et dévore un de ses congénères, celui-ci est absorbé par la communauté. Le loup est-il mort ou bien survit-il dans ses semblables? Lorsqu’un corps meurt et subit l’invasion des bactéries vivantes, peut-on le dire mort? Quand une bactérie se divise en deux cellules identiques à elle, est-elle vivante ou s’est-elle immortalisée en elles? Quand on transplante un cœur vivant, ou peut-être éventuellement un cerveau, une partie du donneur ne survit-elle pas dans le receveur ? Après une greffe du cerveau qui se réveillerait? Voilà les questions scientifiques, philosophiques, légales et morales qui se posent aujourd’hui pour définir la mort… et la vie.
Krishnamurti : Être Libre
L’ardent désir de sécurité, se manifeste entre autres, par la volonté d’avoir un compte substantiel en banque, une bonne position, par le désir d’être considéré comme « quelqu’un » dans la ville que l’on habite, par la lutte que l’on affronte pour obtenir des titres, des grades, et tant d’autres stupidités qui n’ont aucun sens Réel. Ensuite, quelques-uns d’entre vous, ne sont plus satisfaits par la sécurité physique, et cherchent une sécurité d’une forme plus subtile. C’est encore de la sécurité, mais simplement un peu moins évidente, et vous l’appelez spiritualité. Mais je ne vois pas de différence entre les deux.
Patrick Lebail : La vie selon la tradition
Dans le texte considéré nous trouvons un entrelacement de beaucoup d’éléments touchant à la voie, à la philosophie qui avait cours à ce moment-là dans les milieux intellectuels évolués. En Orient l’étude philosophique n’est pas académique, elle est spéculative. Il y a plusieurs Écoles donnant leurs solutions aux problèmes. Ce sont des échanges de vues, des sortes de tournois entre philosophes. Rien n’est gratuit dans la pensée d’Extrême-Orient.
Robert Tournaire : La conscience et la vie
Le Professeur Robert Tournaire ne retient pas l’expression de révolution biologique pour caractériser ce qu’il considère comme le plus prodigieux moment de la connaissance humaine. Il préfère une expression telle que « La naissance d’une nouvelle biologie ». Dès l’exergue, Robert Tournaire souligne combien ce nouveau savoir est — en même temps — signifiant pour l’Homo, mais toujours magnifiquement fascinant.
Robert Tournaire : Essai sur le sens de la Vie, au seuil du deuxième millénaire
Il serait vain d’essayer de construire une étude exhaustive du sens de la vie humaine, sans se poser les mêmes questions sur le sens du cosmos et de l’espèce humaine. En d’autres enceintes et peut-être devant vous, j’ai eu maintes fois l’occasion d’expliquer que l’homme était lié beaucoup plus qu’on ne le pense généralement à son cosmos. J’irai même jusqu’à dire que le sens d’une vie, d’une étoile, d’une galaxie ne correspond rigoureusement à rien. Il y a une interdépendance universelle. La conscience a un substrat universel comme la gravitation. Un philosophe, le Professeur Swedenborg, n’a pas hésité à déclarer que la terre était un homme; on pourrait ajouter que le cosmos c’est la vie.