Michel Random : Les maniéristes italiens

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Ici la présence des choses c’est ce qui est immuable, ce qui ne passe pas. C’est une absence à rebours, si je devenais immortel le silence plomberait aussi ma bouche, car à quoi bon parler. Aussi secrète que lui-même la peinture de Clerici reste une énigme. Quelque chose est indicible et indiscernable : la puissance de la mort elle-même. L’inachèvement, ce qui a été et qui n’est plus, le calme du regard qui, au-delà des formes apparentes, contemple l’immuable éternité. C’est dans la force paisible de ce regard que réside la vraie grandeur de l’homme.


Jacques Grinevald : Nicholas Georgescu-Roegen : Un économiste peu orthodoxe

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Dans le cadre de la science économique, dominée par le dogme mécaniste depuis ses origines pré-industrielles, l’innovation théorique de la bioéconomie de Georgescu constitue une combinaison inattendue et surprenante. Comme le souligne Michel Serres, « la production de concepts reste rare. » Elle survient, en l’occurrence, d’une indiscipline, d’une transgression méthodologique, d’une inter(ré)férence entre la thermodynamique et l’économie. La loi de l’entropie se trouve réinterprétée à la lumière du processus techno-économique de l’évolution humaine et celle-ci, dans le même temps dévoile son caractère entropique. Le changement de perspective affecte toute la philosophie des sciences, parce que c’est la séparation entre les sciences de la nature et les sciences de l’homme qui se trouve remise en question.


Dominique Castreman : L'unité transcendante des religions c'est d'abord un état d'esprit

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Les grandes traditions spirituelles, et aujourd’hui la science, évoquent l’existence d’une autre réalité que celle qui tombe directement sous le sens. Ces deux approches de la réalité nous acheminent aux confins des territoires objectivement observables, là où le sens de l’univers se déploie dans le vécu de notre conscience pour rayonner d’un sentiment intense d’unité intérieure et de participation cosmique.


le prof. Baldoon Dhingra : Pensée traditionnelle et Psychologie moderne

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La sagesse indienne enseigne qu’il y a un Moi divin et qu’il y a des « moi » égoïstes qui nous en cachent la vision. Le rôle de la sagesse est d’écarter les erreurs et les opinions fausses sur la réalité. Le but est la découverte de l’esprit cosmique, c’est d’établir un lien entre l’esprit individuel et l’esprit cosmique. Une idée centrale est de dégager l’esprit des contingences qui le troublent. Nous ne pouvons consacrer un temple qu’après l’avoir nettoyé. Avant de prendre conscience de l’immersion du moi individuel dans le moi universel, nous devons être conscients de sa séparation.


Guy Beney : Le temps du Psi

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L’étude de la dynamique psi ramène donc, là encore et paradoxalement à celle de l’articulation psychosomatique ; d’où l’actualité de cette réponse du Comte de Gasparin (en 1855) à ses détracteurs : « quand vous m’aurez expliqué comment je lève la main, je vous expliquerai comment je fais lever ce pied de table » (par PK).


Léon-Jacques Delpech : Les nouvelles épistémologies

| Catégories : Delpech L.-J., Marchais Pierre | Mots-clés : , , , , , ,

Pour Bachelard la science dans son histoire et dans ses processus de construction est l’affirmation de la dialectique. Une connaissance n’est qu’un moment sur l’axe du devenir. Au niveau de l’activité scientifique, l’homme est donc l’être de la dialectique. Il est dans le monde, mais il cherche à le réduire à l’expression qu’il en a. Son rapport au monde est dialectique, c’est-à-dire que le monde est sa représentation. Celle-ci est consécutive à sa façon de le penser, autrement dit aux moyens mis en œuvre, c’est-à-dire les cadres de l’intelligibilité.


Alfred Herrmann : L'Homme, la Biologie et les machines

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N’est-on pas obligé d’admettre que, par analogie, il doit exister un psychisme naturel, un psychisme de la nature, un psychisme cosmique, beaucoup plus intelligent au point d’être pratiquement omniscient, beaucoup plus puissant que le psychisme humain et très supérieur à ce dernier étant donné que grâce à un travail laborieux effectué pendant des millénaires et encore des millénaires, c’est ce psychisme cosmique qui a créé l’homme et le psychisme de l’homme.


Paul Arnold : Comment lire le livre des morts Tibétain

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A cet égard, il suffit de lire le début des chapitres du Bardo Thödol décrivant les divers états ressentis par l’agonisant puis par le « mort », pour s’apercevoir qu’on nous dépeint une expérience vécue par l’être et suivie par un observateur en état de transe. De cette faculté d’observation, les témoignages abondent dans la pratique de la méditation bouddhique. C’est ainsi que le maître tendaï suit dans son propre cerveau comme sur le petit écran les « expériences » imaginaires du disciple pendant les grandes épreuves pour connaître l’état d’avancement de celui-ci…


Dominique Casterman : Réflexion sur la réalisation intérieure

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L’homme réalisé transcende l’opposition conscient-inconscient par l’expérience directe, immédiate de lui-même et du monde. Il cesse d’opposer ce qu’il aime à ce qu’il n’aime pas, d’opposé l’homme universel à l’homme social. Il vit l’immédiate réalité de la source la plus intime de son être. Il est. Au lieu de se sentir gouverné par le monde extérieur sur lequel il projette ses pulsions intérieures non reconnues consciemment, l’homme réalisé s’éprouve comme le Sujet de ses pensées-sentiments et de ses sensations-intuitions. Pour être remonté jusqu’à la source de son être, il s’est libéré de l’emprise affective et de la tyrannie de l’intellect.


Yves Dauge : Trois miroirs de la sagesse

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Au départ, il y a les éveils prodigieux, les expériences fulgurantes, l’irruption des énergies divines à travers des personnalités pleinement réalisées. Il y a les Maîtres de sagesse, et l’invitation universelle à les imiter. Puis des disciples codifient le message, structurent une communauté, établissent des règles et des distances, s’interposant entre les hommes et la lumière. Divinisé, le maître s’éloigne ; il est remplacé par un clergé avide de puissance, qui s’approprie l’autorité et « cache les clefs de la connaissance ». L’église alors a éclipsé le Royaume : une religion — ou une secte — est née, déformation psychologique et sociale de l’unique Vérité, et un peuple domestiqué de fidèles, aliénant sa responsabilité au profit des hiérarchies, des dogmes et des rites, achève de dénaturer le Divin par son ignorance et ses passions. Cependant, au sein même des religions, la Gnose malgré tout persiste, se transmet, illumine, grâce à une petite élite de libres esprits ; régulièrement combattus et persécutés par l’orthodoxie officielle, ils lui évitent pourtant une complète pétrification.