Une logique à trois termes, entretien Stéphane Lupasco et Chrisitne Hardy

Nous sommes dans un univers phy­sique et biologique ; nous avons également en nous une matière psychique. Il se peut que l’anti-univers soit une dominante biologique sur un dominé physique, alors qu’ici nous sommes une dominante physique sur un dominé biologique. On peut donc imaginer un troisième univers qui serait l’équi­libre des deux autres dans un état précisément de semi-actua­lisations, et de semi-potentialisations, physiques et biologiques. Il serait constitué de deux matières, mais comme dans le cerveau ou dans le noyau atomique, il se tiendrait dans un état d’équi­libre. Ce serait donc un troisième univers essentiellement psy­chique.

La redécouverte de l'alchimie dans les chromosomes, entretien Étienne Guillé et Christine Hardy

On pense qu’au cours de l’évolution, l’ADN fonctionnait d’abord avec ces sept métaux, et que peu à peu, par manque notamment d’argent, de mercure, d’or, il s’est adapté, à des prix très élevés (en ce sens que beaucoup de cellules sont mortes, cela nous le savons pour d’autres raisons) à fonctionner avec des métaux voisins, c’est-à-dire des métaux ayant des propriétés voisines comme par exemple zinc, cobalt, manganèse. Mais ce qui est important, c’est que ces sept-là provoquent dans la molécule d’ADN des variations extrêmement caractéristiques et différentes les unes des autres.

Nouveau regard, nouvelles pratiques, entretien Léon Geerinckx et Christine Hardy

L’aspect spirituel se distingue, par rapport au matériel, par son aspect global. La locomotive est un phénomène tout à fait global. Or le spirituel pourrait devenir une matérialisation globale et serait ainsi infiniment plus profitable à l’homme. L’aspect spirituel, c’est donc l’agencement des choses globale­ment, et l’aspect matériel, localement. Mais, en fait, le matériel et le spirituel sont fondamentalement la même chose ; seul, un degré de complexification, de complétude, les sépare.
Pour revenir à la médecine, les 80 % viennent du fait que la conscience, qui est l’élément agissant de cette médecine, se trouve du côté contrôle. On ne pourrait pas mettre 100 % car il y a des gens qui naissent avec un karma génétique et ce n’est pas de leur faute s’ils sont débiles.

Pour une stratégie de l'innovation, entretien Rémy Chauvin et Christine Hardy

j’ai toujours été attiré par des trucs assez bizarres qui n’attiraient pas tout le monde. C’est peut-être pour cela que je me suis intéressé à la parapsychologie d’ailleurs, mais je me suis occupé aussi d’insectes et j’ai étudié des choses assez mystérieuses, enfin dans ce temps-là, dans ma jeunesse qui est fort lointaine, à cette époque, c’était mystérieux : c’était les comportements sociaux des animaux…

Jacques Ardoino : L'éducation minuscule ou la pédagogie à fonds perdu

Hors de ces péripéties, tenant lieu d’essentiel, l’éducation se contente du statut médiocre que lui assignent nos sociétés. Sans doute pour être finalement plus « domesticatrice », selon l’expression de Paolo Freire, l’économie attend d’elle des tâches ancillaires, serviles, autrement dit : une fonction « domestique ». Il n’y a pas et il n’y aura sans doute jamais de « Prix Nobel » de l’éducation. Il y a peu de politiciens de métier, ayant quelque talent, prêts à consacrer du temps et de l’énergie à ce travail herculéen. Peu importe si, parallèlement, le gâchis social s’accroît, au fil des décennies ; si les problèmes éducatifs rebaptisés pour la circonstance : « problèmes de civilisation » (délinquance, violence, toxicomanies, prosti­tution, etc.) s’accumulent et sont confiés, pour être commémorés plutôt que traités, à des commis ad hoc (M. « Drogue », Mme « Prostitution », etc.) ; si des pays technologiquement avancés comme le nôtre se retrouvent finalement en état de désalphabétisation croissante.

Le paradis est l'enfer du sage, entretien avec Faouzi Skali

Le cœur ne désigne pas seule­ment le cœur organique mais aussi le centre subtil de l’être, celui qui reçoit la connais­sance et donc Dieu. Un texte dans lequel Dieu parle rappelle : « ni mon ciel, ni ma terre ne peut me contenir mais je suis tout entier conte­nu dans le cœur de mon servi­teur ». Mais on parle aussi de l’œil du cœur. Dans tout le langage coranique, l’intelligence est l’intelligence du cœur, y compris dans le discernement. Alors que dans le monde moderne le mental, le cœur et le domaine spirituel sont séparés.

L'Esprit dans la Matière, entretien Jean Charon et Christine Hardy

En fait, Newton n’était pas aussi rationaliste qu’on voudrait le faire croire : il a écrit autant sur l’alchimie et sur le divin que sur l’optique et la gravitation. Ainsi, il distinguait deux sortes de lumières : la lumière phé­noménale qui faisait l’objet de son optique et la lumière nou­ménale qui devait jouer un rôle dans la pensée et dans les phé­nomènes du vivant, un rôle fondamental, donc. Or il est très curieux de voir ce que l’on formule maintenant dans le cadre d’un rapprochement entre l’esprit et la physique : que précisé­ment dans les particules qui sont porteuses d’esprit, c’est-à-dire les électrons, cet esprit lui-même est porté par la lumière. Les électrons que l’on étudie en physique ont des caractéristiques spirituelles, et cela parce qu’ils sont de véritables micro-univers, tout semblables à notre immense univers, mais enfermant un espace et un temps particuliers où les phénomènes évoluent en allant vers l’ordre, au lieu d’aller vers le désordre, comme c’est le cas dans notre univers observable.

Le tissu relationnel humain, entretien Christine Hardy et Fritjof Capra

L’esprit n’est pas une substance ou une force, mais un ensem­ble de processus caractéristique des êtres vivants. Dans cette optique, l’esprit existe bien avant le système nerveux et le cer­veau. Même une cellule montre un certain phénomène de menta­tion, une certaine activité mentale que l’on peut définir assez rigoureusement dans le cadre de la théorie des systèmes. En fait, cette activité mentale est l’essence même de la vie. Chaque fois que l’on rencontre des structures vivantes, elles manifesteront cette activité mentale. Bien sûr, ce n’est pas une activité mentale complexe comme lorsque nous parlons, c’est très primitif au début, mais cela croit en complexité et on abou­tit à l’esprit humain.

Pourquoi la science est née dans l'Occident chrétien ? Entretien avec Pierre Chaunu

En définitive, tout ce qui est fondamen­tal se passe une fois dans l’histoire de l’humanité. Le XVIIe siècle, dans sa nova­tion, est à l’instar de ce qui s’est produit il y a quelque dix mille ans. Là aussi avait émergé quelque chose de fondamental. Cette fois là, la chose s’était produite dans un coin qui est à cheval entre la Syrie, le Liban et éventuellement un petit morceau du plateau d’Anatolie. C’est là que l’on a fait pousser le premier grain de blé. Encore une fois, c’est dans cette chré­tienté occidentale, selon un axe qui passe du Nord de l’Italie au Sud de l’Angleterre, un petit peu à droite et un petit peu à gauche, que s’est produite cette rupture définitive. Or, cette émergence radicale est en relation profonde avec deux traits substantiels de la pensée chrétienne. La pre­mière c’est l’idée de Création. Je dois cons­tater que lorsque la science est née, elle est née dans un monde où existait cette idée étrange. La Création, c’est elle qui permet la constitution d’une connaissance qui ne soit pas globale ni ontologique, bref une connaissance qui n’ait pas la prétention d’expliquer la racine de l’Être.

Élisabeth Andrès : L'enseignement de demain

L’éducation doit s’appuyer sur les vertus communes des enfants, leur faculté d’émotion, d’enthousiasme, d’amour (on ne peut séparer en eux intelligence, curiosité et affectivité), leur faculté d’intérêt non pas sous la forme d’une réussite codifiée, préalablement définie, visiblement ren­table, comme l’exige l’adulte, mais dont le critère est d’avoir compris quelque chose et d’y trouver du bonheur.