En fait, Newton n’était pas aussi rationaliste qu’on voudrait le faire croire : il a écrit autant sur l’alchimie et sur le divin que sur l’optique et la gravitation. Ainsi, il distinguait deux sortes de lumières : la lumière phénoménale qui faisait l’objet de son optique et la lumière nouménale qui devait jouer un rôle dans la pensée et dans les phénomènes du vivant, un rôle fondamental, donc. Or il est très curieux de voir ce que l’on formule maintenant dans le cadre d’un rapprochement entre l’esprit et la physique : que précisément dans les particules qui sont porteuses d’esprit, c’est-à-dire les électrons, cet esprit lui-même est porté par la lumière. Les électrons que l’on étudie en physique ont des caractéristiques spirituelles, et cela parce qu’ils sont de véritables micro-univers, tout semblables à notre immense univers, mais enfermant un espace et un temps particuliers où les phénomènes évoluent en allant vers l’ordre, au lieu d’aller vers le désordre, comme c’est le cas dans notre univers observable.
L'Esprit dans la Matière, entretien Jean Charon et Christine Hardy
