Hervé Moskovakis - Acupuncture : le point-machine 1986

L’extraordinaire découverte de Völl résiderait dans le fait que l’homme a conservé une sorte d’« instinct énergétique », donnant alors au thérapeute la possibilité de connaître à l’avance le résultat de l’ingestion d’une substance chez son patient. « Tous les médicaments peuvent être mesurés ou « testés » de la sorte, tant au point de vue de leur effet que de leur concentration et de leur dose. Il est possible à un homéopathe de mesurer également la dilution nécessaire. La mesure des médicaments, que nous avons ainsi mise au point, est quelque chose de tout à fait nouveau en médecine et n’a été possible que grâce aux immenses progrès de l’électronique. »

Gustav Meyrink : Mon éveil à la voyance

Ayant appris que l’expérience vivante ne se trouve pas dans les livres morts, je me mis à la recherche d’hommes susceptibles de me donner quelque conseil. Le maître camouflé de mon destin prit l’initiative de m’en donner l’occasion : il réussit à me faire entrer en contact de la manière la plus curieuse avec des gens intéressants, pour la plupart des étrangers, des Asiatiques, — car en Allemagne, qui aurait bien pu posséder quelque expérience dans le domaine de l’occultisme ? — des voyants, de vrais et de faux prophètes, des extatiques et des médiums. Des « Loges occultes » plus ou moins secrètes, anciennes et nouvelles, me furent ouvertes. Et chaque fois au bout de quelques années, je les quittais sans en avoir été entamé, après la même expérience : rien ici non plus ! du temps perdu ! …

le docteur Billaud et le révérend Yukaï : L'offrande de la peur

Notre corps est une merveilleuse machine, et tout ce qui se manifeste en lui représente une tentative plus ou moins réussie de s’adapter au réel ; même si cela ne paraît pas être toujours le cas. Ainsi en est-il de la peur, qui à l’origine est une réaction physiologique de l’organisme pour l’aider à faire face à un danger immédiat et visible. Le cerveau enregistre le péril, émet alors un signal qui déclenche une libération de substances actives dans le sang…

Lama Denis Teundroup : Démons dieux et démons intérieurs

Dans cette expérience directe de la méditation, les situations deviennent moins conflictuelles et notre relation à celles-ci s’allège d’autant. Les luttes que nous entretenions font place à des relations de plus en plus souples ; émotions et situations deviennent transparentes ainsi que celui qui en est l’observateur ; l’expérience de la situation acquiert une qualité spacieuse et ouverte, en laquelle se révèle une intelligence fondamentale qui nous permet d’être en adéquation avec elle et d’y répondre pertinemment. Cette communication directe contient la possibilité d’une réponse intelligente et harmonieuse. Il s’y développe une « danse » avec l’énergie de la situation ; c’est une relation harmonique et spontanée qui est aussi la perfection de l’action.

Roland Rech : Tuer Bouddha

Que veut dire devenir Bouddha ? Est-ce devenir Bouddha par un Bouddha autre que notre ego ? Réaliser la nature de Bouddha qui est en vous ? Faire apparaître un Bouddha dans notre conscience durant zazen ? Devenir unité avec un autre Bouddha imaginé par notre ego ? Ces questions sont au cœur de toute pratique de méditation, de toute expérience spirituelle. Chaque pratiquant de zazen doit s’interroger : qu’est-ce qui est le plus important ? Devenir Bouddha ou faire zazen ?…

le professeur Aziz Lahbalei : Petite et grande guerre sainte

Le mot « islam » lui-même dérive de la racine qui a donné  »salâm » (salut, paix, bonne santé, calme…). Le mot djihâd, lui, vient de  »djuhd » qui signifie effort, tant physique que moral. Un soir, au retour d’une victoire sur leurs adversaires idolâtres, les Musulmans manifestèrent une certaine satisfaction. Mohammed leur lança : « Nous revenons du djihâd mineur, pour entreprendre le vrai djihâd, celui de l’âme. »

Le mouton et le loup conte soufi de Mohammed Iqbal

Une histoire dont la morale est que la négation du Soi est une doctrine inventée par les races soumises de l’humanité, afin que, grâce à elle, elles puissent affaiblir et ruiner le caractère de leurs dirigeants.

Sacha Nacht : Une rencontre privilégiée

Le « conscient » — ou ce que nous nommons ainsi par opposi­tion à l’inconscient — ne se construit que par son contact avec l’ex­térieur. Il reflète, par définition, ce qui est mouvant et changeant, et c’est pourquoi notre « courant mental » est aussi mouvant et changeant que la réalité extérieure. Si le seul destin de l’homme était de se laisser entraîner dans le flot du devenir, avec ce mi­nimum de liberté que lui laissent ses propres instincts, combien irrémédiablement pitoyable nous apparaîtrait sa condition ! Mais Roger Godel m’a appris comment l’homme pouvait, au plus pro­fond de lui-même, jeter l’ancre dans le port où se tient, tran­quille et sûre, l’immuable vérité.

Dominique Bertrand : Le cercle sonore

Tout au long de l’improvisation collective, de nombreux phénomènes de communication subtile surviennent, qu’il est difficile d’analyser. C’est en effet une expérience de la simultanéité que le langage, diachronique par nature, ne peut saisir sans émietter. Dans l’acte collectif, la frontière entre « moi » et « l’ensemble » s’efface pour un temps. Le déploiement sonore est doué d’une vie propre qui n’appartient à personne, et dont pourtant chacun est responsable ; cette vie-là, à la fois une et multiple, venant en même temps du fond de soi et d’ailleurs, est manifestation tangible de la globalité « qui est plus que l’ensemble de ses parties ».

Florence Trystram : XIIIe siècle pour la femme, les temps noirs commencent

Ceux qui forgèrent cette civilisation chré­tienne sur laquelle, en cette fin du XXe siècle, nous nous appuyons encore dans tellement de domaines, étaient des hommes, et des hommes d’Église, clercs ou moines. Seuls à fréquenter les écoles et les universi­tés, ils étaient seuls à détenir le savoir, donc seuls à imposer leurs images et leur univers mental. Dans ces images et dans cet univers, il n’y a strictement aucune place pour la femme. À tel point que ceux qui, au XIe siècle, ont déterminé dans leurs écrits les cadres de la société, l’ont tout simplement oubliée. Ils divisent le monde en trois catégo­ries : ceux qui prient, moines et prêtres, ceux qui combattent, princes et chevaliers, ceux qui travaillent, paysans ou artisans. Point de femme dans tout cela. Et l’idée nous poursuit encore aujourd’hui : sauf dans de rares ou­vrages spécifiquement centrés sur la femme, et généralement consacrés à faire le panégy­rique de celles qui firent exception ou scan­dale, tous les livres qui étudient la société ou les mœurs de cette époque reprennent immanquablement cette division en trois ordres et oublient allègrement une moitié de l’humanité. À moins que nos historiens, ayant quelques scrupules à rejeter ainsi la femme de leurs études, ne consacrent des développements plus conséquents… au couple.