Roland Rech : Tuer Bouddha

Que veut dire devenir Bouddha ? Est-ce devenir Bouddha par un Bouddha autre que notre ego ? Réaliser la nature de Bouddha qui est en vous ? Faire apparaître un Bouddha dans notre conscience durant zazen ? Devenir unité avec un autre Bouddha imaginé par notre ego ? Ces questions sont au cœur de toute pratique de méditation, de toute expérience spirituelle. Chaque pratiquant de zazen doit s’interroger : qu’est-ce qui est le plus important ? Devenir Bouddha ou faire zazen ?…

le professeur Aziz Lahbalei : Petite et grande guerre sainte

Le mot « islam » lui-même dérive de la racine qui a donné  »salâm » (salut, paix, bonne santé, calme…). Le mot djihâd, lui, vient de  »djuhd » qui signifie effort, tant physique que moral. Un soir, au retour d’une victoire sur leurs adversaires idolâtres, les Musulmans manifestèrent une certaine satisfaction. Mohammed leur lança : « Nous revenons du djihâd mineur, pour entreprendre le vrai djihâd, celui de l’âme. »

Le mouton et le loup conte soufi de Mohammed Iqbal

Une histoire dont la morale est que la négation du Soi est une doctrine inventée par les races soumises de l’humanité, afin que, grâce à elle, elles puissent affaiblir et ruiner le caractère de leurs dirigeants.

Sacha Nacht : Une rencontre privilégiée

Le « conscient » — ou ce que nous nommons ainsi par opposi­tion à l’inconscient — ne se construit que par son contact avec l’ex­térieur. Il reflète, par définition, ce qui est mouvant et changeant, et c’est pourquoi notre « courant mental » est aussi mouvant et changeant que la réalité extérieure. Si le seul destin de l’homme était de se laisser entraîner dans le flot du devenir, avec ce mi­nimum de liberté que lui laissent ses propres instincts, combien irrémédiablement pitoyable nous apparaîtrait sa condition ! Mais Roger Godel m’a appris comment l’homme pouvait, au plus pro­fond de lui-même, jeter l’ancre dans le port où se tient, tran­quille et sûre, l’immuable vérité.

Dominique Bertrand : Le cercle sonore

Tout au long de l’improvisation collective, de nombreux phénomènes de communication subtile surviennent, qu’il est difficile d’analyser. C’est en effet une expérience de la simultanéité que le langage, diachronique par nature, ne peut saisir sans émietter. Dans l’acte collectif, la frontière entre « moi » et « l’ensemble » s’efface pour un temps. Le déploiement sonore est doué d’une vie propre qui n’appartient à personne, et dont pourtant chacun est responsable ; cette vie-là, à la fois une et multiple, venant en même temps du fond de soi et d’ailleurs, est manifestation tangible de la globalité « qui est plus que l’ensemble de ses parties ».

Florence Trystram : XIIIe siècle pour la femme, les temps noirs commencent

Ceux qui forgèrent cette civilisation chré­tienne sur laquelle, en cette fin du XXe siècle, nous nous appuyons encore dans tellement de domaines, étaient des hommes, et des hommes d’Église, clercs ou moines. Seuls à fréquenter les écoles et les universi­tés, ils étaient seuls à détenir le savoir, donc seuls à imposer leurs images et leur univers mental. Dans ces images et dans cet univers, il n’y a strictement aucune place pour la femme. À tel point que ceux qui, au XIe siècle, ont déterminé dans leurs écrits les cadres de la société, l’ont tout simplement oubliée. Ils divisent le monde en trois catégo­ries : ceux qui prient, moines et prêtres, ceux qui combattent, princes et chevaliers, ceux qui travaillent, paysans ou artisans. Point de femme dans tout cela. Et l’idée nous poursuit encore aujourd’hui : sauf dans de rares ou­vrages spécifiquement centrés sur la femme, et généralement consacrés à faire le panégy­rique de celles qui firent exception ou scan­dale, tous les livres qui étudient la société ou les mœurs de cette époque reprennent immanquablement cette division en trois ordres et oublient allègrement une moitié de l’humanité. À moins que nos historiens, ayant quelques scrupules à rejeter ainsi la femme de leurs études, ne consacrent des développements plus conséquents… au couple.

Vijnana Bhikshu : L'essence du yoga

Le yoga est l’arrêt des opérations de la pensée. Cet arrêt permet au Connaisseur (Purusha) de s’établir (consciem­ment et définitivement) dans son essence véritable et illimitée. Cette définition est commune aux deux sortes de yoga, celui de la cognition positive et celui de la cognition négative qui seront expliqués plus loin. Un arrêt quelconque de la pensée, dont la durée relève de l’état de conscience ordinaire, ne peut donner la Délivrance par laquelle l’être est réintégré définitivement dans son essence véritable. Un tel arrêt, en effet, ne détruit pas les imperfections qui constituent le germe d’une nouvelle naissance (dans un état conditionné) pas plus qu’il ne détruit les impressions latentes (sanskâra) que laissent les opérations de la pensée. C’est pour­quoi un arrêt de cette nature n’entre pas dans la définition ci-dessus.

Michel Triet : Meurtre à l'étouffée

Par une suite d’expériences directes, voici une mise en relief de peurs incarnées. Michel Triet est un artiste peintre : son œil sait observer la nature en œuvre. Au travers de son texte il souligne à quel point un exemple banal de prédation d’insectes peut réveiller chez les spectateurs la peur jusqu’à l’horreur.