Parmi les Vérités que nous propose Krishnamurti, il en est une qui, si elle nous semble juste du point de vue qu’il nous dit, présente apparemment quelque équivoque si, l’étendant au-delà du bon sens restreint qu’il lui assigne, nous voulions lui donner une portée absolue. Krishnamurti incrimine notre mémoire en tant que formatrice de notre mentalité et qui, à ce titre, déforme souvent notre jugement en l’empêchant de nous prononcer avec un esprit libre sur les problèmes toujours nouveaux avec lesquels la vie nous confronte journellement. C’est là un écueil sur lequel nous butons tous en effet, en raison de notre éducation même qui nous a rendus prisonniers des conventions familiales et sociales au sein desquelles nous vivons et qui déforment nos jugements. Ce serait une grave erreur toutefois d’en conclure que la mémoire est une faculté inutile et dangereuse : car la mémoire n’est pas le jugement et c’est le jugement qui doit précisément nous permettre de réagir, contre cette préformation ou cette déformation que la mémoire du passé tend à faire prévaloir dans nos jugements du présent. Cette déformation existe, et, de ce point de vue, la mémoire apparaît réellement comme un obstacle possible à une juste perception de la Vérité.
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René Fouéré : Krishnamurti et la liberté à l'occidentale
Des penseurs, des philosophes occidentaux, déjà anciens ou assez récents, tels Bossuet et Henri Bergson, attribuant à l’individu humain une sorte de solitude spirituelle totale, l’ont estimé capable d’une liberté psychologique ou métaphysique reposant sur une indétermination absolue. D’une liberté qui serait comme une sorte d’éclair, imprévisible et créateur, jaillissant du présent intemporel, de l’inconnu de l’être.
Robert Linssen : Le "Tout" et les parties
Il semble à priori contradictoire d’opposer le tout à ses parties. C’est pourtant à notre optique « partielle » du monde que sont dues toutes nos erreurs et nos souffrances. Krishnamurti et le Zen nous présentent fréquemment l’activité mentale de l’homme comme une fonction d’isolement. Nous nous proposons de montrer, au cours des lignes qui suivent, comment cette fonction d’isolement est génératrice de tous nos problèmes. Elle est l’expression de l’avidité fondamentale du « moi » qui cherche à s’éprouver en tant que réalité distincte de l’Univers.
Rohit Mehta : Krishnamurti et l’éducation créatrice
Dans l’éducation créative, l’intelligence prend la place de la médiocrité. La conformité et la sécurité produisent « la nébulosité du mental et du cœur. » Krishnamurti dit :
« Ce n’est que lorsque nous regardons en face l’expérience et ne cherchons pas à écarter les ennuis que nous gardons notre intelligence hautement éveillée ; l’intelligence hautement éveillée appelle l’intuition, laquelle est le guide réel de la vie ».
Robert Linssen : La pratique Spirituelle
Les enseignements spirituels les plus dépouillés, tels ceux de Krishnamurti, du bouddhisme Ch’an ou du zen, nous demandent d’accorder une grande attention au cours de toutes les circonstances de la vie quotidienne. Il ne s’agit donc pas de fuites ou d’évasions mais d’affrontements lucides et vigilants. Ainsi que l’exprime le savant japonais D.T. Suzuki : « Le zen est notre état ordinaire d’esprit, c’est-à-dire qu’il n’y a rien dans le zen qui soit surnaturel ou inusité ou hautement spéculatif qui dépasserait notre vie quotidienne. Le facteur déterminant de notre éveil intérieur dépend de notre attitude mentale d’approche des circonstances. »
Robert Linssen : De l'amour humain à l'amour Divin
Tout amour véritable se manifeste par le don de soi. Dans le don de soi il y a renaissance, recréation. Il faut mourir pour renaître, nous disent les Evangiles. Il nous faut mourir à nous-mêmes pour naître à la Plénitude du Pur Amour. La mise en évidence d’un tel processus nous étonne de prime abord. L’instinct de conservation de notre « moi » se rebiffe et tente de nous suggérer qu’il y a là quelque chose qui pèche contre les lois de la nature. Bien au contraire. Toute l’histoire de la vie dans les règnes successifs n’est-elle pas celle d’une recréation perpétuelle, d’une destruction continuelle de formes, d’un dépassement incessant de niveaux acquis. Le « don de soi » inhérent à tout véritable amour, constitue le prolongement sur le plan humain, de processus naturels observables sur le plan biologique parmi des êtres primaires en organisation.
Robert Linssen : Krishnamurti et la révolution fondamentale
L’inspiration essentielle du message de Krishnamurti résulte d’une réalité intensément vivante et créatrice s’imposant à son intériorité spirituelle. Il en a été durant plus de soixante années environ le porte parole fidèle et persévérant, écartant toute compromission avec les conditionnements de la plupart des enseignements religieux.
Robert Linssen : Krishnamurti, David Bohm et sri Nisargadatta
La confrontation des enseignements de Sri Nisargadatta (appelé souvent « Maharaj ») de David Bohm et de Krishnamurti révèle une complémentarité remarquable. Notre but dans cet exposé n’est pas la recherche de satisfactions intellectuelles. Celles-ci risqueraient de nous détourner de nos préoccupations spirituelles essentielles. Nous aborderons ici un niveau beaucoup plus profond, très différend de celui de commentaires ou de comparaisons d’un domaine conceptuel. Les trois enseignements évoqués dans la présente étude font appel au dépassement des concepts.
Robert Linssen : Krishnamurti & Carlo Suarès
Les naissances groupées à quelques années d’intervalle de personnages porteurs de messages spirituels importants, illustrent bien la loi de « sérialité » évoquée par le chercheur autrichien Kammerer dans son « Journal des coïncidences », auquel C.G. Jung et le Prix Nobel de Physique Pauli se sont fort intéressés. Arthur Koestler en soulignait l’importance dans son essai intitulé « Les Racines du Hasard » (éd. Calmann-Lévy, 1972).
Robert Linssen : Réponses a des questions concernant les apparentes contradictions de l’enseignement de Krishnamurti
La plupart des questions auxquelles des réponses seront données ici sont relatives aux contradictions apparentes existant entre des textes attribués à Krishnamurti avant 1926 et d’autres textes ou déclarations publiées entre 1929 et 1985. D’une façon générale, il faut établir une différence entre les écrits de Krishnamurti antérieurs à 1925-1926 et ceux publiés depuis lors. Krishnamurti a traversé une phase de mutation spirituelle intensive entre 1925 et 1929. Cette transformation se préparait depuis plusieurs années. Tout être humain réellement vivant réfléchit, doute, évolue et se transforme.