Marc Froideval : Méditation et hatha yoga

« Je », c’est certain, se sent limité, contraint, menacé. « Je » est né. « Il » va mourir. « Je » frissonne, « Il a peur », « se » sent angoissé. Et pourtant, tout au-dessus de cette mêlée, de ce bourbier, il semble exister des zones du mental moins comprimées, plus libres, plus spacieuses, moins soumises que d’autres aux emprises de la vie matérielle, sociale et psycho-illogique. « Je » est capable de sourire, de chanter, de danser ! Mais cela ne dure pas. « Je » c’est certain est incertain. Ce qui est stable en lui, c’est l’instabilité. Alors, il se tourne vers ce qui pourra lui donner une certitude, une stabilité, une assise.

Jean-Claude See : Dix jours de méditation vipassana

Nous sommes venus ici cherchant la paix, la béatitude, et au terme de cette première journée nous avons mal partout ! Nous espérions des états de conscience supérieurs et nous avons récolté… des courbatures ! En fait, les douleurs physiques apparaissent en contraste avec l’esprit qui commence à se purifier. Il faut faire face à cette réalité, à cette vérité de notre corps, ici et maintenant, sans réagir. Développer l’équanimité

R. Linssen : La perception globale immédiate

A chaque instant, des pensées se présentent dans le champ de notre esprit. Elles se présentent sous forme de mots, d’images. Très souvent, ces pensées n’ont pas été choisies de propos délibéré pour répondre adéquatement aux circonstances. Ce sont les pensées que S. Freud et St. Zweig appelaient les pensées « intruses ». En bref, elles sont là. Elles sont là comme autant d’échos constants, automatiques, rapides du passé dont l’ombre portée masque la clarté du Présent

Robert Gouiran : Réflexions sur le voyage hors du corps

Lorsque le méditant, à son réveil, retourne dans le monde réel des vivants, il sait alors ce que peut être l’« illusion », la maya des Orientaux. Il a acquis cette connaissance qui lui permet de comprendre jusqu’à quel point la perception du monde qu’on dit réel n’est qu’une construction hallucinatoire, pas plus importante que les autres. Car c’est là une des clés des enseignements ésotériques. La vision rationnelle que nous croyons avoir du monde n’est que partielle et représente notre interprétation à un certain niveau de conscience. Mais la réalité des mondes derrière les choses est infinie, se découvrant par le dévoilement successif des réalités parallèles.

David Bohm : Ma rencontre avec Krishnamurti

L’œuvre de Krishnamurti est empreinte de ce que l’on peut appeler l’essence d’une approche scientifique des problèmes, sous sa forme la plus haute et la plus pure. Ainsi, il part d’un fait, ce fait concernant la nature du processus pensée. Ce fait est établi par une très grande attention sous-entendant l’observation soigneuse du processus de la conscience. En ceci, on apprend constamment et de cela vient la connaissance de la nature générale du processus de la pensée. Cette connaissance est ensuite mise à l’épreuve. D’abord on voit si elle est cohérente, rationnelle. Puis on voit si elle mène à l’ordre et à la cohérence, et ce qui en découle dans la vie est considéré comme un tout.

Robert Linssen : Krishnamurti

Comment arriver à la réalisation de cet état d’être naturel, extatique dans lequel l’individuel s’est peu à peu transmué en l’universel ? Comment le réaliser sans la méditation ? C’est la question qui se posent à tous ceux qui ont lu Krishnamurti. Cette question n’a pas à se poser. Krishnamurti ne nous a jamais dit de ne pas méditer. Mais sa position vis à vis de la méditation est différente des attitudes classiques. Et nous en déduisons arbitrairement qu’il s’oppose à la méditation. Bien au contraire. Pour lui, la vie doit être une méditation constante. Son appel continuel à un éveil de tous les instants, à une lucidité intensément éveillée à chaque seconde n’est-il pas la preuve d’une attention continuelle accordée au Réel.

Swami Hridayananda Sarasvati : Enseignements 4 : L’action

Nous avons un peu de libre-arbitre, nous devons nous en servir et guider nos actions grâce à notre pouvoir de discrimination, car ce pouvoir de discrimination n’existe qu’à partir du niveau humain. On nous a donné le libre-arbitre pour nous servir de ce pouvoir de discrimination. Et si vous ne vous en servez pas, vous créez du karma. Les animaux ne fabriquent pas de karma parce qu’ils n’agissent pas pour des motivations égoïstes. Donc, il faut faire très attention d’éviter les actions négatives, mauvaises et de ne pas faire, grâce à notre libre-arbitre, un mauvais usage de notre pouvoir de discrimination.

Swami Hridayananda Sarasvati : Enseignements 3 : Méditation

Que veut dire « initiation » ? Le Maître voit quel est l’état du mental du disciple et il choisit un mantra en conséquence. En général le mental du disciple est agité, dans un état vibratoire très dense. Donc le Maître se concentre sur le mental du disciple et il introduit les vibrations du mantra directement dans le mental du disciple. Ce faisant le Maître fait vibrer le mental à l’unisson des vibrations du mantra qu’il a introduit. Et à partir de là il est possible au disciple de continuer et de progresser avec les vibrations du mantra. Pensez à un ventilateur qui est trop huilé, graissé et qui est grippé. Vous mettez la prise, vous le faites démarrer, il est en bon état, mais il ne peut pas marcher. Or si vous prenez un bâton et si vous l’inclinez plusieurs fois, il se mettra en marche. C’est l’impulsion première qui est donnée et ensuite c’est au disciple de travailler sur son mantra. Il faut que le disciple travaille régulièrement, sinon à nouveau cela se grippera.

Swami Hridayananda Sarasvati : Enseignements 1 : Dieu

Dieu n’est pas une force assise quelque part. Cette force du Pouvoir Ultime, cette force qui est tout Amour, c’est celle que l’on appelle « Dieu ». « Dieu » est un nom que l’homme a donné à cette force, certains l’appellent « Dieu », certains l’appellent « Bhagavan », d’autres lui donnent d’autres noms encore, c’est toujours la même chose. Et cette Force, ce Pouvoir, peut faire absolument tout, le mot « impossible » n’existe pas dans le dictionnaire de Dieu, tout est possible.

Gabriel Monod-Herzen : Spiritualité et Méditation

Mais il y a des états de conscience, et c’est là où l’expérience entre en jeu, où ne jouent ni le corps, ni l’affectivité, ni la raison, et qui déclenchent en l’être un instant de connaissance d’autre chose. Ainsi, l’audition d’une très belle musique, la vue d’une très belle œuvre ou d’un très beau paysage, tout à coup vous saisit, vous fait vous exclamer, pousser un « Ah ! » A ce moment-là, on n’agit pas, on ne sent pas, on est. C’est un phénomène d’intuition. Pour les orientaux, c’est un quatrième niveau, au-delà des trois niveaux physique, vital et mental. Ce qui vient de ce quatrième niveau peut pénétrer dans notre conscience, c’est l’intuition, c’est une prise de contact directe avec une conscience qui dépasse la nôtre et qui fait que nous ne sommes plus liés à notre propre conscience dans ses trois plans.