Elad Uzan : L’incomplétude de l’éthique

Les théorèmes d’incomplétude de Gödel s’appliquent non seulement à l’IA, mais à tout raisonnement éthique formulé dans un système formel. La différence clé est que les raisonneurs humains peuvent, du moins en principe, réviser leurs hypothèses, adopter de nouveaux principes et repenser le cadre lui-même. L’IA, en revanche, reste liée aux structures formelles qui lui sont données, ou n’opère que dans celles qu’elle peut modifier uniquement selon des contraintes prédéfinies. De cette façon, les théorèmes de Gödel posent une limite logique à ce que l’IA, si elle est construite sur des systèmes formels, pourra jamais pleinement prouver ou valider à propos de la moralité depuis l’intérieur de ces systèmes.

Michael Mendizza : « C’est tellement simple »

Il est relativement simple de voir comment la perception primaire, l’expérience de notre corps en mouvement et en interaction avec l’environnement, génère l’apparence ou le sentiment qu’il y a un « moi » séparé à l’intérieur, qui ressent et fait tout. Cette impression a été créée par la formidable puissance de traitement du néocortex. Tout comme nous avons accepté et nous nous sommes identifiés à notre expérience sensorielle et à nos sentiments émotionnels intérieurs subjectifs, nous avons accepté et nous nous sommes identifiés à l’image-pensée abstraite d’un « moi », en ignorant que ce « moi » n’est qu’une image.

Anil Seth : L’illusion d’une IA consciente

Le neuroscientifique Anil Seth expose trois raisons pour lesquelles les gens ont tendance à surestimer les chances que l’IA devienne consciente. Personne ne sait ce qu’il faudrait pour construire une machine consciente — mais comme le souligne Seth, on ne peut pas l’exclure. Étant donné les incertitudes, il met en garde contre toute tentative délibérée de créer une conscience artificielle.

Brandon Boesch : Une science plus qu’humaine

l’IA pourrait décider d’explorer des domaines scientifiques que les scientifiques humains ne sont pas incités ou motivés à poursuivre, ouvrant ainsi de nouvelles voies de découverte. Elle pourrait même acquérir des connaissances sur le monde qui dépassent ce que notre cerveau est capable de comprendre. Qu’en sera-t-il pour nous, les humains, et comment devrions-nous réagir ? Je pense que nous devons commencer à nous poser ces questions dès maintenant, car d’ici quelques décennies, la science telle que nous la connaissons pourrait être profondément transformée.

Bert Olivier : Nous avons oublié la leçon de morale de Kant

Traduction libre 19 avril 2024 Au XVIIIe siècle, Emmanuel Kant — sans doute le philosophe le plus important du siècle des Lumières en Europe — nous a donné ce qui est connu comme une philosophie morale « déontologique » (orientée vers le devoir), par opposition, par exemple, à une philosophie « conséquentialiste », ou à une qui évalue la justesse morale […]

William M. Briggs : Tout ce que vous croyez est faux 5 : Les nombreuses horreurs, conséquences involontaires et inconvénients du vote

Traduction libre Chapitre 5 : le vote. C’est le chapitre le plus long et le plus difficile. Gagner de justesse À quelques pas de là Avez-vous entendu parler de Mesd-su-Re ? Il s’agit d’un des protagonistes de la Grande Conspiration du Harem sous Ramsès III, vous savez ? Non ? Je suis étonné que vous n’en ayez pas connaissance. C’était un […]

Jean Bernard : La révolution thérapeutique et ses conséquences

Jean Bernard, né en 1907 à Paris et mort en 2006, était un médecin et professeur français, spécialiste d’hématologie et de cancérologie. Membre de l’Académie française, il fut le premier président du Comité consultatif national d’éthique, ainsi que président de l’Académie des sciences et de l’Académie nationale de médecine. Dans ce texte il décrit l’état […]

Z. William Wolkowski : De la responsabilité du chercheur

La tradition orientale, par exemple, ne leur attache que peu d’importance. Au mieux, elle suggère de les négliger et de les éviter, car il ne s’agit pour elle que de manifestations secondaires d’un cheminement de découverte, plein d’embûches et d’épreuves, jusqu’au moment où l’homme serait prêt à les assumer pleinement ; et elle souligne les dangers divers liés à leur développement désordonné. Dans cet esprit, elle fait une heureuse distinction entre les manifestations d’un maître spirituel, d’un envoyé de Dieu, même insignifiant, et celles d’un acteur PK utilisant ses pouvoirs comme magicien.