Michel Random : Abdus Salam : L'unité des quatre énergies de l'univers

La physique du vingtième siècle a donc démontré que la vision organique du monde devient très utile au niveau subatomique. Il sera donc possible de démontrer l’unité organique du monde. Quelles sont les conséquences philosophiques et spirituelles d’une telle démonstration ? Nous avons une sorte de correspondance entre le plus grand et le plus petit. Il nous semble qu’on peut percevoir l’unité organique du monde.

Rémy Chauvin : Expériences de psychocinèse animale

Il est bien connu que certains animaux ont un sens de l’orientation très développé. Le retour au gîte d’animaux tels que chiens et chats séparés de leur maison par des centaines de kilomètres s’avère l’une des études les plus intéressantes. Or, il semble, après enquête, qu’une vingtaine de cas doivent être retenus où l’animal est sûrement authentifié et où le parcours de plusieurs centaines de kilomètres est certain. Dans ce cas, on ne voit pas à quelle faculté d’orientation faire appel sinon aux facultés « psi » . Malheureusement, une expérimentation plus poussée n’a pas encore été tentée jusqu’ici sur ces animaux spécialement doués, lorsqu’on les retrouve.

Aimé Michel : Une grande mutation - oui - mais vers quel insondable avenir ?

Je voudrais d’abord détromper le lecteur prêt à admettre que le Futur, certes, est imprévisible en politique à cause de la folie des hommes, mais qu’au moins en science, en technologie, en économie il peut se laisser entrevoir. Non ! Seul se laisse entrevoir ce que j’appellerai le moindre des possibles, celui qui se produirait si toute source de nouveauté se trouvait soudain tarie. C’est de ce moindre des possibles que je vais parler, sachant que ce qui sera ne peut franchir ma barre.

Aimé Michel : Le grand dessein ou une nouvelle vision de l'Homme dans l'univers

Laissons de côté le verbe « être », qui n’existe pas dans certaines langues pourtant hautement philosophiques (toutes les langues sémitiques, sauf erreur) et qui a inspiré une immense littérature dans d’autres (l’allemande, la grecque, toutes les langues indo-européennes). Tenons-nous-en à « toujours ». Dire par exemple de quelqu’un qu’il est « toujours » distrait, cela sous-entend qu’il le sera jusqu’à sa mort. Là, le sens est clair. Mais c’est un « toujours » limité à la vie d’un homme. Je constate simplement qu’il n’existe rien au monde dont on puisse dire « toujours » sans une limitation de cette sorte. Il n’existe rien au monde qui ne passe et disparaisse. Personne ne peut citer un objet quelconque à quoi l’on puisse appliquer le mot « toujours ». Il n’y en a tout simplement pas.

Aimé Michel : La gnose de Princeton ou la Science remise à l'endroit

Ainsi, disent les gnostiques de Ruyer, la connaissance par participation « à l’endroit » s’exalte dans des domaines de plus en plus vastes à mesure que le cheminement de l’évolution crée l’organisation de plus en plus complexe où ces domaines se développent. Ici se place l’expérience mystique, dont les gnostiques donnent la première interprétation, conciliant à la fois les affirmations réitérées de ceux qui la vivent et les données de la science. Pourquoi les mystiques s’effaroucheraient-ils que l’on donne de leur expérience une explication psychologique, voire biologique, puisque les faits de la biologie et de la psychologie recelèrent le grand dessein ? Si le mystique saisit parfois en lui-même ce grand dessein, il s’agit bel et bien, comme il l’affirme, du divin. Il participe bel et bien à la pensée qui, conformément à la thèse centrale de toute gnose, préexiste à tout ce qui est et que les religions appellent Dieu.

Paul Ehrlich – Coévolution et biologie des populations

Le système prédateur-proie est un système en coévolution homologue au système plante-herbivore. Comme ce dernier c’est essentiellement une course de sélection basée chez la proie sur l’aptitude à échapper au prédateur, et chez celui-ci sur l’habilité à capturer la proie. Ce système nous est beaucoup plus familier que le système plante-herbivore; pour quelque raison étrange, beaucoup de biologistes paraissent considérer que les plantes se contentent d’être là, sans défense, en attendant d’être dévorées! Pourtant, tous connaissent les sens aiguisés et la vitesse de l’antilope, les crocs du tigre, les épines du porc-épic, et les yeux et les serres du faucon. Je ne vais pas m’étendre ici sur la vaste littérature consacrée à ce sujet, mais je tiens à faire remarquer que la relation prédateur-proie est trop souvent considérée comme statique, en dépit des travaux effectués sur certains reptiles et sur les assemblages mimétiques. Il y a tout lieu de croire que la plupart des espèces sont en perpétuelle évolution pour échapper à leurs prédateurs, et que les prédateurs sont toujours en train d’essayer de rattraper leur retard ou de prendre de l’avance. L’extinction de l’une ou l’autre espèce peut être très souvent le résultat d’une « victoire » de l’un ou l’autre camp.

Patrick Blandin : Evolution, coévolution et approche systémique

Quand on étudie les relations plantes-papillons ou les complexes mimétiques on en arrive à se demander si c’est l’ensemble qui évolue en étant soumis à une sorte de sélection globale. Il y a un saut à faire ou à ne pas faire. Notre idée de stratégie cénotique se situe dans cette ligne; les écosystèmes ont-ils éventuellement une sorte de comportement d’ensemble face aux problèmes d’adaptation?

G. Bogdanski : Biophysique et cybernétique dans la recherche théosophique

Pendant des siècles de développement de la science — auparavant plus méditative qu’expérimentale — on a cherché intuitivement (mais en vain) à trouver un algorithme dit « universel », à partir duquel on pourrait déduire chaque existence. Nous trouvons des reflets d’une telle recherche encore au siècle passé dans l’affirmation de Faraday et à notre siècle dans les paroles d’Einstein…

De la physique à l'homme, entretien avec Basarab Nicolescu

Un des grands mystères de la physique actuelle est le passage de la physique quantique à la physique classique. Comme si le véritable mystère est notre monde, et non le monde quantique qui a une cohérence totale, théorique et expérimentale. Et lors du passage au niveau microphysique, on ne comprend pas, d’où sort la séparabilité, d’où sortent toutes les caractéristiques de ce monde. Comment se fait-il, par exemple, qu’on peut avoir dans le monde quantique une multiplicité de valeurs possible dune certaine observable physique, comme l’énergie par exemple, mais quand on passe au niveau macrophysique, un seul état, ou une seule valeur, se manifeste; c’est la réduction du paquet d’ondes, comme on dit. Comment s’opère cette réduction? Comment passe-t-on d’un monde non-séparable à un monde séparable? Comment se fait-il qu’en partant d’un monde, où coexistent des aspects mutuellement exclusifs, on aboutit à un monde, où ces aspects ne coexistent pas?

Konrad Lorenz : Les grandes étapes de ma carrière scientifique

Cinq étapes marquent mon histoire scientifique. J’ai abordé la théorie de l’évolution grâce au livre de Bölsche et de Selma Lagerlöf ; j’ai appliqué la méthode comparative au comportement avec l’aide d’Hochstetter, je me suis lancé dans l’éthologie, poussé par Bülher, tandis que le violoniste du quatuor d’Heidelberg me permettait d’aller plus avant dans la découverte de Kant ; puis je découvris la science des névroses par l’intermédiaire de la psychiatrie. Dans ma quatre-vingt unième année j’achève un ouvrage : La Destruction de l’humanité et ce que l’on pourrait faire pour l’éviter. Il constitue la somme de ces cinq étapes.