le frère Antoine : Les fioretti panharmoniques

Je m’assis au pied d’un banian et dans ma méditation je découvris combien merveilleuse était cette histoire du seau percé appliqués au plan spirituel : Tout homme qui se dévoue pour autrui est comme ce seau. Je ne parle pas des sociaux qui s’agitent pour procurer des simplifications aux besoins matériels, mais de ceux qui s’imaginent augmenter la béatitude des autres en leur faisant part de leurs découvertes métaphysiques. Percés comme nous sommes, c’est nous qui revenons avec la bave de l’autre, insatisfaits et voilà que nous nous reprécipitons à la source, et ainsi de suite. Quiconque est percé et tout le monde l’est, n’a qu’un moyen de rester toujours plein, c’est de demeurer au fond du puits. On peut bien pendant quelques temps s’imaginer pouvoir boucher et réparer les trous du seau, mais plus tôt on aura compris qu’il vaut mieux les agrandir et le défoncer complètement, mieux ce sera. Inutile et immergé dans la plénitude.

Jacques De Marquette : Vers l'unité suprême - A travers les ascèses successives

Toutes les idées, toutes les théories sont utiles au moment où elles sont nouvelles et elles le sont pour tous les êtres qui n’y étaient pas encore arrivés. Mais elles deviennent dangereuses et néfastes Lorsqu’en s’y cramponnant on s’interdit de pousser plus avant dans la marche à la lumière. Ceci s’applique en particulier aux idées religieuses et aux visions de l’Univers qu’elles nous proposent.

Jacques de Marquette : Respectons et aimons la divine richesse de la vie

Cette nécessité de rester sur ses gardes pour échapper à la tentation des jugements hâtifs basés sur la simplicité superficielle, appauvrissante et destructrice du Réel, déjà évidente dans le domaine des recherches scientifiques dirigées vers un secteur particulier de l’univers, devient encore beaucoup plus impérieuse si on a en vue le domaine de la morale, c’est-à-dire de l’adaptation de nos actions aux lois des trois mondes si différents sur lesquels nous sommes appelés à agir.

Catherine Anne : Le symbolisme du tarot 11 : La Roue

Dans le tarot de Marseille, c’est un Sphinx, un singe et un chien, il y a le symbolisme du singe, du chien bien sûr, le Sphinx couronné ; il y a quand même la manivelle. D’un point de vue entièrement gnostique et d’un point de vue de la tradition, le Marseille a été déformé et quelques fois exprès pour échapper à l’inquisition, on ne peut pas leur en vouloir ils ont sauvé une partie de la connaissance, c’est à nous de rétablir les choses maintenant.

Iegor Reznikoff : Entrer dans la résonance... pour une écologie de la musique

Dans l’expression musique sacrée, le terme sacré est le plus important, la musique vient après. L’art sacré n’est pas un art en soi ; c’est un art fonctionnel, l’outil par excellence pour aider à la prière, pour entrer dans le monde de l’esprit, par définition difficile à aborder. Mais un outil de beauté, de cette beauté platonicienne qui aide à la contemplation. Alors que l’architecture romane influe par ses volumes, et l’icône par ses lignes et la vision, le son agit directement sur tout le corps, extérieur et intérieur, par la vibration. Le son fait vibrer la colonne vertébrale, la poitrine, la gorge, la région frontale, le sommet de la tête, tous ces lieux contemplatifs, ces lieux de la conscience profonde, qui constituent le corps contemplatif ou encore le corps de lumière.

Catherine Anne : Le symbolisme du tarot 10 : L’Hermite

L’Hermite est celui qui va enseigner. Devant le Pape, il y avait deux clercs à genoux, l’un priait, l’autre regardait le Pape et savait qu’il fallait aller plus loin dans la connaissance ; c’est celui-là qu’on retrouve ici. L’Hermite va reprendre à son compte tout ce que le Pape a donné en masse et il va le donner en particulier.

Marie-Madeleine Davy : Habiter avec soi-même

Dans mon extériorité, on peut me voler, m’aliéner, briser mon honneur, souiller en quelque sorte mon existence. Dans mon intériorité, personne n’a accès. Si je vis en plénitude dans mon intériorité, j’aurai un impact sur l’univers entier, sur le soleil, la lune, les étoiles, les pierres, les fleurs, les animaux, les hommes. Mon unité, mon renoncement se couvriront d’espace. L’espace sera ma demeure. Je serai l’espace. Je serai, en quelque sorte, non pas un citoyen du monde extérieur, mais l’éternel voyageur, ne cessant plus de parcourir l’immensité du dedans, le passionné de l’Infini.

Henri Mangin : Surréalisme et Spiritualité

Pour en revenir aux surréalistes, ce qui semble étrange c’est qu’après avoir « ouvert les vannes toutes grandes au flot du rêve » et avoir cru « à la primauté de l’esprit sur la matière », ils se soient ralliés aux doctrines matérialistes les plus orthodoxes, qu’ils aient aboutit « du moins théoriquement à un matérialisme de révolution dans les choses mêmes ».

Paul Carçan : Paix et spiritualité

Et n’allez surtout pas croire que vos petits conflits de voisinage et que vos querelles de famille n’ont aucune incidence sur les évènements collectifs! De même que les ruisseaux vont rejoindre les rivières, les dissentiments particuliers vont s’insérer dans des courants de guerre et de révolution. Et c’était un sage, celui qui, pour neutraliser la virulence de ces courants, a émis ce vœu : « Que chacun jette, chaque jour, dans le secret de sa conscience, une colère réprimée, une querelle éteinte, un dépit refoulé! Que chacun s’évertue à créer la paix en soi-même, à barrer la porte de sa maison aux médisances, aux calomnies, aux critiques, à l’amour-propre, à l’envie. »…

Hélène Barrère : L'éducation et le chemin de la sagesse, connaissance de la vie intérieure

Ceux qui soutiennent la notion d’incompatibilité entre la Sagesse et notre civilisation occidentale pensent que la Sagesse n’est pas adaptée à la modernité car elle ne peut se trouver que dans le retrait du monde. C’est faire peu de cas de la dimension de profondeur chez l’être humain ! Quand il veut se retirer du monde, l’homme peut aussi se « recentrer » en lui-même. Certes, il se doit d’être particulièrement vigilant aujourd’hui, car il n’a pas devant lui le modèle du « Sage », comme il a celui du « Businessman », de « l’athlète » ou du « Jeune cadre dynamique », tous tournés vers le monde extérieur… Mais on voit mal pourquoi l’occidental d’aujourd’hui ne pourrait pas tourner son regard à l’intérieur de lui-même !