Jean Klein : Une observation non sélective

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Pédagogiquement parlant, je vous conseillerais d’observer ce qui est perçu : votre corps, vos sensations, votre émotivité, vos pensées, votre entourage, tout ce qui fait partie de la mani­festation ; vous verrez qu’en réalité, votre attention est distraite, partielle, meublée par la mémoire, par vos insécurités, vos peurs, vos anxiétés, etc. Cette constatation va aiguiser votre lucidité qui, par la suite, perdra son caractère volitif. Une fusion s’élaborera, à ce moment-là, entre l’observateur et l’observé. Si vous regardez avec plus d’acuité, un peu plus en pro­fondeur, vous vous apercevrez que l’objet de votre intérêt existait uniquement parce qu’il était maintenu, alimenté par le méditant. Lorsque celui-ci perd sa qualité, l’objet en question ne trouve plus d’argument pour subsister et meurt en quelque sorte. Seule la disparition du contrôleur permet donc une véritable transformation.


Docteur Jacques Vigne : Violence et sacré

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Certes chez l’homme, il y a des pulsions comme chez l’animal. Mais ce qui fait que l’homme est homme, disait Aristote « c’est qu’il est plus apte à l’imitation. » (Poétique) Cette faculté d’imitation, Girard en fait un axe de sa pensée. Il l’appelle mimésis. Le singe en possède le germe, lui qui a la faculté précisément de « singer ». Mais c’est chez le petit de l’homme que le mimésis prend tout son développement. Quel appren­tissage culturel serait possible sans cette faculté ? Le bébé n’apprend-il pas déjà sa propre langue maternelle par imitation essentiellement ?


Jean-Gaston Bardet : Le symbole des symboles : le Tétragramme hébraïque

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Nous connaissons, désormais, la structure du Tétragramme et comprenons que ce n’est pas un mot humain à deux bouts pouvant se lire linéairement. Ne le traduit-on pas : l’Éternel !… Il ne peut avoir ni commencement, ni fin. Il ne doit donc pas se lire linéairement, mais se spirer circulairement, d’un seul souffle. Il est, d’ailleurs, interdit, aux copistes patentés, de s’arrêter en le graphiquant.


Vaghaspati Mishra : Introduction au Sankhya

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Comment obtient-on cette perception du pur Purusha distinct de tout autre chose ? Réponse : Par la connais­sance discriminative du manifesté, du non-manifesté et du Connaisseur. La connaissance du manifesté précède celle du non-manifesté qui est sa cause. Tous deux étant subordonnés à un autre (principe), le Soi est connu comme étant cet autre.


XXX : L'appel du dedans

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quel besoin y a-t-il de faire part à autrui de ce que l’on a pu ressentir, éprouver comme phénomènes qui, de toute façon, ne peuvent se situer qu’au niveau individuel. Quel besoin de confier à tout venant ce qui appartient au plus intime de soi-même, étant ce qui existe de plus simple et de plus naturel ? Ce déshabillage intérieur traduit d’abord un manque de retenue, et ensuite l’ignorance que les phéno­mènes ne sont que la manifestation sur le plan individuel physique ou affectif d’une Réalité qui jamais ne sera éprouvée de la même manière chez tout autre. En sorte qu’en incitant autrui à essayer de faire les mêmes expériences et de ressentir les mêmes choses que soi, en un mot à passer par le chas de la même aiguille, on le distrait et l’on risque de l’égarer et qu’il se tourne vers ses petites affaires personnelles, au lieu de l’inciter à regarder inlassablement vers le dedans de lui-même jusqu’à ce qu’il entende l’appel intérieur qui le mènera par la voie qui lui est propre, unique, sans référence à quoi que ce soit, vers son accomplissement…


docteur Jacques Vigne : Peut-on guérir un fanatique ?

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Le mécanisme le plus évident du fanatisme est la projection paranoïaque qui fait dire : « Moi, j’ai raison, tous les autres ont tort, moi je suis bon, tous les autres sont mauvais ». Le mental fonctionne en grande partie sur le non : il se pose en s’oppo­sant. Le fanatisme est l’exacerbation de ce non, non aux sentiments, non à la réalité qui peut faire passer du refoulement névrotique du monde intérieur au déni psychologique du monde extérieur. La dissociation manichéenne entre les bons et les mauvais est le meilleur signe de ce non.


Nisargadatta Maharaj - Un entretien en 1980

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La mort est considérée comme une expérience terrifiante,comprenez ce qui se passe réellement ! Ce qui est né – la connaissance « je suis » – va finir. Cette connaissance, qui a été limitée par le corps, va soudain devenir illimitée. Qu’y a-t-il là d’effrayant ?


Joël Thomas : La Croix : Quatre directions pour exalter le centre

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[…] la croix est loin d’être l’apanage du christia­nisme : partout dans le monde, et depuis fort longtemps, la croix est associée à ce que l’on s’accorde à considérer comme trois autres symboles fondamentaux, le cercle, le carré et le centre ; elle intègre leurs valeurs et les inscrit dans une dynamique de l’évolution ontologi­que ; c’est donc avant tout un symbole énergéti­que, d’une « charge » et d’une richesse peu communes, puisque les civilisations et les mouvements spirituels les plus divers peuvent se reconnaître en lui ; il prend alors, dans chaque situation, une coloration particulière, mais sa valeur fondamentale est inchangée, et on ne sera pas étonné de le retrouver, dans la cosmo­logie des Bantou, associé au symbolisme de la spirale…



Joël Thomas : La spirale, symbole de la vie et du temps

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En quoi la spirale est-elle un symbole aussi remarquable et aussi efficace ? C’est tout d’abord qu’elle introduit une dimension supplé­mentaire par rapport à la symbolique du cercle et du cycle : sa grande supériorité est de pouvoir transcrire la notion de mouvement et, partant, d’évolution. Sur la roue zodiacale, le printemps revient chaque année ; mais les printemps, l’un après l’autre, sont différents, et leur point de coïncidence est purement formel : ils sont sé­parés par l’épaisseur du temps écoulé, ce temps qui transforme le cycle en spirale. C’est pourquoi la spirale est sans doute le meilleur symbole de la vie, et de son corollaire, le temps. Elle nous rappelle que tout ce qui est manifesté se trouve à la fois en mouvement et en inachèvement…