Carlo Suarès : Joe Bousquet

| Catégories : Poésie, littérature et Spiritualité, Suarès Carlo

J’ai déjà dit qu’il ne s’agit pour Bousquet ni d’aspiration, ni de recherche spirituelle. Aspiration et recherche ne sont que les échecs de la poésie et du mysticisme. Elles sont l’artifice par lequel se voile leur défaite. Ne nous trompons point à leur accent touchant. Si le mou­vement humain qu’elles évoquent n’a jusqu’ici que très peu émergé de l’inconscient, s’il nous a légué plus de témoignages de faillites que de succès gardons-nous de le parer des attributs de ces faillites ! Gar­dons-nous ainsi d’évoquer Dieu à propos de mysticisme. Dieu en est l’échec, même dans l’union. Une véritable unification de l’individu dans sa propre essence doit éliminer toute idée de principe, de divinité, de cause. Ces précautions dont je m’entoure au sujet du mot mysti­cisme en ce qui concerne Bousquet sont essentielles.


Shankaracharya : L'enseignement méthodique de connaissance du Soi

| Catégories : Shankaracharya | Mots-clés : , , ,

Lorsque le Soi (en tant que jîvâtmâ ou être conscient) le pénètre tout entier, le corps se meut (avec l’apparence d’une activité spontanée), de même qu’une bûche enflammée (se confond avec le feu). Dès que le Soi le quitte, le corps est (inactif) comme une bûche et ainsi le Soi apparaît comme étant distinct du corps (qui alors se situe exclusivement dans la sphère objective des autres êtres conscients de l’état de veille).


Yvonne Duplessis : Spécificité de la perception dermo-optique

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Rappelons simplement en quoi cette faculté, que l’on peut aussi appeler paranormale, consiste : elle est la connaissance ou la réaction à une influence, une donnée, un événement non appréhendé par les voies sensorielles. Les expériences statistiques, pour démontrer qu’un facteur « psi » peut perturber les résultats du hasard, sont faites avec les cartes de Zener et sur des sujets très divers. La seconde, la perception dermo-optique, est développée au niveau des mains, par une prise de conscience que fait le sujet d’impressions non visuelles ressenties. Cette prise de conscience recouvre une sensibilité inhérente à tout être humain qui s’exprime par des réactions sensorielles, et motrices, aux variations surtout thermiques de l’environnement.

D’où vient qu’on ait pu faire des rapprochements, voire des confusions entre les deux phénomènes ?


Jean Klein : Être sans qualification

| Catégories : Entretien/Interview, Klein Jean | Mots-clés :

La première pensée est celle du « je ». Elle est sans objet, et si nous dirigeons notre attention sur elle, elle se résorbe immédiatement dans une lucidité silencieuse, ce qui signifie être, sans qualification, absolument non-duelle. Ce je est ce que nous sommes. Il est suprême sujet et absolument non saisissable, il n’est ni une image, ni un objet. La différence entre le sujet suprême conscience et l’objet est seulement apparente, elle est due à la dualité : percipient-perçu. Ce que nous croyons être, l’extension dans un espace-temps, le monde, les objets ne sont rien d’autre que des expressions, des prolongements de ce « je » ultime.


André Niel : La liberté créative

| Catégories : Niel André | Mots-clés : , , , ,

De deux choses l’une : ou bien ce « sentiment profond » que nous avons de notre liberté n’est qu’un leurre de la nature, ou bien notre liberté elle-même doit être considérée comme un agent néfaste de désordre et de misère. En fait, ces deux possibilités se conjuguent pour nous accabler. Nous allons voir comment, si notre liberté n’est qu’illusion, cette illusion est en outre assez virulente pour nous avoir amené dans l’état de malheur qui est le nôtre.


Edouard Finn : La dame à la licorne

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La licorne a donc acquis d’abord une réputation terrible à la suite d’une erreur de traduction et à leur tour les pères de l’église assimileraient à la licorne tout ce qui résiste à l’enseignement du Christ. Certains écrits patristiques font de la licorne le symbole du monothéisme austère des juifs (uni-corne) tandis que d’autres voient dans notre animal fabuleux le diable lui-même. Avec le pape Grégoire le Grand, la licorne allait, si j’ose dire, redorer son blason. En effet, bien qu’assimilant la licorne au prince des ténèbres, Grégoire, dans un long traité théologique, ravale Saül de Tarse au rang de licorne durant la partie de sa vie où il persécuta les chrétiens ; une fois devenu l’apôtre Paul, cette « furie » s’est assagie et Grégoire conclut : « Dieu a placé sa confiance dans cette licorne. » Plus tard saint Ambroise, avec des réserves et saint Augustin plus franchement allaient réhabiliter la licorne en en faisant un symbole d’unité de la foi.


Michel Jourdan : Voyage au Ladakh

| Catégories : Traditions | Mots-clés : ,

Comme l’enseignait Marpa, notre corps est notre monastère, le bouddhisme doit être vécu dans la vie même, et le monastère doit être la maison que l’on habite. Les Ladakhis nous montrent encore pour quelque temps, l’exemple d’un bouddhisme laïc et rural, très sincère, et incorporé à chacune de leur activité quotidienne. Ils ont trouvé un art de vivre en accord avec l’enseignement du grand sentier, formulé ainsi par Dvagpo Lharje : « un art de vivre qui permettra d’utiliser chaque activité (de corps, d’esprit et de parole) comme une aide sur le sentier, est indispensable ».


Jean Gontier : Connaissance et croyances

| Catégories : Gontier Jean | Mots-clés : ,

L’appréhension par la vision d’une certaine forme donne naissance à des images qui vont être désignées chacune par un mot : sapin, chêne, bouleau, par exemple. Mais le concept d’arbre n’a aucune existence en dehors du mental qui l’a conçu. On ne peut voir, toucher, mesurer un arbre, mais seulement l’élément sensoriel, qui, avec d’autres similaires, a donné naissance au concept d’arbre. Enfin, de la même manière, l’intellect, à partir des concepts issus des premiers phénomènes sensoriels, en élabore d’autres de plus en plus généralisateurs. Après le concept d’arbre, on passe à celui de végétal, à côté de ceux de minéral, d’animal, de liquide ou de gaz. A un niveau d’abstraction encore plus grand, on arrive au concept d’être vivant, à l’opposé d’être inanimé et en dernier lieu, de généralisation en généralisation, on parvient au concept d’élément universel qui suivant les temps et les civilisations aura un vocable différent. En sens inverse, à partir de cette source commune, on reconstruit logiquement tous les systèmes métaphysiques et cosmogoniques.


Jean Valnet : Résurrection de la médecine des simples : la phytothérapie et l'aromathérapie

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Pendant une période très longue de l’Histoire, les hommes n’avaient guère, pour se soigner, d’autres moyens que les plantes. De tous temps, ils se sont rendus dans les montagnes, dans les bois, dans les champs pour y trouver les végétaux, récolter les résines et les gommes. La simple observation, par quoi tout débute lorsqu’elle est au service d’hommes intelligents qui s’accordent le temps de méditer, a permis, voilà des millénaires, de dresser un bilan considérable des vertus offertes par les plantes dans la lutte contre la maladie, voire les épidémies…