André Niel : Esquisse pour une biologie de la révolution

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Si l’homme veut donc conserver quelques chances d’accéder à un état biologiquement viable, garantissant peut-être par là à son espèce une destinée sans limites, il devra permettre à la vie d’accomplir en lui une dernière révolution, sociale par excellence, puisqu’elle aboutirait à la constitution d’une société universelle définitivement unifiée. Une telle révolution devrait résulter, logiquement, de la pure et simple substitution, par l’individu, du PRINCIPE D’UNITE DE L’HOMME au principe moral de division…


Bruno de Jesse : Bouddhisme et Vedanta : les deux faces du miroir

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L’on oppose parfois l’une à l’autre la doctrine bouddhique et la pensée védantique; certains vont même jusqu’à les considérer comme des démarches fort éloignées l’une de l’autre. L’une comme l’autre cependant proviennent d’une détermination à « retrouver le chemin oublié », à rendre sa complétude à la conscience humaine; l’une comme l’autre sont, à l’origine, influencées par la sagesse de la forêt, la pensée upanishadique. Nous allons essayer de voir comment ces deux courants, dont l’étude est l’un des instruments majeurs que nous ayons à notre disposition pour notre éclairement, sont difficilement séparables.


Claude Gregory : Illusions quant à la lumière

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Au lieu que les rayons lumineux venus frapper la chose, et réfléchis, réfractés ou diffusés par elle pénètrent dans l’œil, c’est ici le contraire qui se produit : la vision n’est nullement l’effet d’une propagation parvenue jusqu’à nous. Il n’y a de visuel que projeté. Et la lumière, milieu isotrope imperceptible, donne leur teinte au ciel et à la terre suivant la saison, le cours des astres et l’heure, conformément à l’ordre du monde. Ce lait cosmique invisible lui-même, qui nous abreuve et nous baigne, nous fournit la possibilité et les occasions de la vision que, pour ainsi dire, il porte.



Wolter A. Keers : Le rôle de la mémoire dans l'identification

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C’est en adoptant ce point de vue insoutenable que la mémoire réussit à se créer une réalité, à avoir une densité tout à fait imaginaire. Elle s’infiltre lentement et insidieusement dans la personnalité et devient une des ancres les plus solides de l’égo. Car… « c’est tout de même vrai que j’ai passé mes vacances à Nice cet été…, n’est-ce pas ? » Un tel raisonnement revient à vouloir prouver l’existence de la mémoire par le seul recours à la mémoire. C’est comme si, dans un rêve, on faisait apparaître un personnage pour prouver que tout ce qui se passe dans ce rêve est vrai, est réel. Au réveil on découvre que ce n’était qu’un rêve et que tout ce qu’on a vu et entendu se situait dans un monde imaginaire, n’ayant aucune existence autonome et dépendant uniquement de la conscience dans laquelle il se manifeste, qui en est toute la substance. La mémoire est comparable au déroulement d’un film cinématographique et consiste à projeter une série d’images sur l’écran de la conscience…


Charles D'Hooghvorst : La lettre et l'esprit

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La lettre ne doit pas être rejetée, elle est nécessaire. Elle est comme le support de l’esprit, de même que le corps de l’homme sert de support à son esprit. Sans le corps, l’esprit ne peut s’exprimer. « L’esprit n’est pas séparé de la lettre », ont dit les Pères de l’église, fidèles à la tradition primitive, « il est contenu et d’abord caché en elle. La lettre est bonne et nécessaire parce qu’elle conduit à l’esprit, elle est son instrument et sa servante. »


Claude Barbat : De l'alchimie intérieure à l'alchimie extérieure

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La différence entre un Chimiste et un Alchimiste devant le même sujet minéral c’est que le premier ne rêve plus et que cette « masse » matérielle, il la place (en esprit aussi bien qu’en opération) dans un milieu stérile, tandis que l’Alchimiste, lui, appartient à la famille des plus prodigieux rêveurs, parmi les « hommes de Désir »… (lisez les études de Gaston Bachelard à ce propos car ce philosophe a très utilement rêvé, en seconde main, sur ces rêveurs); et ce fragment de la chair de Mère Nature à partir de quoi va cristalliser son Œuvre, le Fils d’Hermès va le placer dans le lieu de son laboratoire le plus propice à la Vie : l’Œuf philosophique !…


Jean Klein : Dépasser la dualité

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Le corps et le mental ne contiennent jamais la réponse. Ce sont eux qui créent la question et ainsi nous ne pouvons jamais espérer une réponse de ce côté. Elle devient claire, lorsque ces derniers sont complètement résorbés dans le silence. Alors, le corps et le mental se sont intégrés dans le silence, il n’y a plus de question.


Patrick Lebail : Lumière de la Brihad -Aranyaka-Upanishad: Débat sur le Brahman

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L’Inde ancienne appréciait les joutes philosophiques, disputées en public par plusieurs maîtres de la pensée, ou, pour mieux dire, de la révélation. Il était coutumier qu’intervînt dès l’abord une convention, selon laquelle le perdant abandonne sa propre position, adhère à celle du vainqueur et se fasse désormais son disciple. La supériorité reconnue n’était pas alors celle de la pure dialectique, mais celle d’une saisie plus profonde portant sur les problèmes spirituels. Qui les résout le mieux de par sa pénétration due à son expérience est par là même qualifié pour conduire autrui sur la voie.


Maurice Auroux : Moi et l'autre

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Lorsque l’individu ne peut identifier l’Autre à lui-même, et si la situation dans laquelle il se trouve ne présente de risque ni pour sa vie ni pour ce qu’il croit être, il tend à s’identifier à l’Autre. Cette petite fuite est vraisemblablement un des facteurs de la mode ; sorte de soumission au groupe, elle aboutit à une neutralisation des tensions dans la mesure où les individus, s’assimilant les uns aux autres, finissent par acquérir une ressemblance qui sécurise chacun.