Paul Kolodjensky : Pouvoir contre nature

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Chacun d’entre nous, respire, mange, bouge, pense, perçoit ce qui l’environne d’une manière toute naturelle. Tous ceux qui nous ont précédé dans l’existence et qui, par conséquent ont sur les nouveaux-venus, le seul avantage de l’expérience, s’acharnent à nous faire accepter leurs conceptions de l’existence. Tous les moyens sont bons pour nous faire vivre selon des critères établis pour que nous devenions ce qu’ils veulent que nous devenions, et, en aucun cas, pour que nous puissions être ce que nous sommes : chacun est un être unique, aux perceptions propres, aux pulsions propres, aux capacité propres.


Albert Hildebrand : Au delà du mur, ou le yoga de celui qui ouvre les « yeux » dans la vie

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Le vrai yoga, le véritable zen, le taoïsme sont la vie de tous les jours. Le véritable maître est celui qui marche sans laisser de traces. C’est celui qui ne marche pas dans les traces (empreintes) laissées par ses prédécesseurs. Il y a deux sortes de races sur la terre. Celles qui commandent, et celles qui obéissent. Mais en vérité il existe une troisième race plus subtile ; beaucoup plus rare celle-là. Celle qui ne commande personne, et qui n’obéit à personne. C’est la race des êtres Libres…


René Morichon : Les entraves conceptuelles à l'évolution humaine

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L’idée de supériorité ethnique, de « peuple élu », de révélation exclusive nous vient du fond des âges. Il n’est pas de groupe, pas de clan, pas de tribu qui, chez les primitifs, ne s’estime en soi au-dessus des autres. Et il suffit de regarder autour de nous, y compris dans le sport, pour réaliser combien ce « gonflement » est encore vivace et dangereux, témoins ces résurgences provincialistes dont les chantres donnent l’impression de se percevoir différents du commun des mortels.


Jean Biès : L’Unité ne se laisse perdre que pour se laisser retrouver

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Mais il est deux manières d’envisager le champ des dualités : l’une consiste à voir dans les « pôles » des forces divergentes et contradictoires ; l’autre, à y voir des forces convergentes et complémentaires. En d’autres termes, les contraires peuvent être vus comme inconciliables, et cette perspective conduit au dualisme moderne, déjà en germe dans le radicalisme chrétien opposant Dieu et le Diable ; ou comme réconciliables parce que jamais vraiment séparés, tels que les considère le non-dualisme oriental. Toute l’ambiguïté de la contingence est là, qui permet soit d’accroître et d’accentuer les scissions jusqu’à pulvérisation de la réalité, soit de les dépasser et de les réintégrer dans l’Unité suprême.


L’espérance ultime d’Aurobindo selon la "Mère" de l'ashram de Pondichéry

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On peut dire, pour simplifier, que le travail de Mère et de Shrî Aurobindo consiste, plutôt que de faire un trou dans la coque qui nous enferme, que de faire un trou là-haut et partir dans la conscience soi-disant cosmique, lumineuse, libérée, qui n’est libérée de rien du tout (on nage là-haut, et puis, notre corps continue d’être ce qu’il était, il vieillit et il meurt, c’est toujours la même vieille bête qui est là) — au lieu de cela, ils ont cherché le chemin inverse : non plus monter, mais descendre, descendre vers cette matière, c’est-à-dire traverser toutes les couches de consciences et d’habitudes qui revêtent ce quelque chose de primordial qui est la matière vraie. Ils ont trouvé toutes ces couches et, tout au fond, une autre conscience, une conscience cellulaire.


Jean Markale : L'itinéraire spirituel de l'occident : Du druidisme au christianisme

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Cela dit, il importe de savoir ce qu’était exactement le druidisme et à quelle expérience spirituelle il pouvait correspondre. Le terme de druidisme est assez récent : il ne fait que recouvrir d’un nom l’organisation, le rituel et le dogme d’une religion qui était celle de tous les peuples celtes, au premier siècle avant notre ère, sur l’ensemble des territoires qu’ils occupaient, Gaule, île de Bretagne, Irlande, nord-ouest de l’Espagne, différents points de l’Europe centrale et royaume des Galates dans la Turquie actuelle, c’est-à-dire partout où l’on parlait une langue celtique. L’organisation druidique est nettement indo-européenne. Le rituel et le dogme, pour ce qu’on peut en savoir, le sont beaucoup moins : tout se passe comme si le druidisme avait, selon des modes de pensée indo-européens, opéré une synthèse entre les différentes religions des peuples autochtones soumis par les Celtes et codifié celles-ci jusqu’à parvenir à une doctrine cohérente et à un culte sinon unique, du moins de type universaliste.


Stéphane Lupasco : L’énergétique sociologique

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Aucune société, quelle qu’elle soit, ne peut exister sans ces paramètres de l’antagonisme énergétique : attraction et répulsion, homogénéité et hétérogénéité, avec propriété d’actualisation et de potentialisation respective, s’interdisant le passage à l’absolu, d’un côté comme de l’autre de ses constituants structuraux et systématisants


Jean E. Charon : L'univers, mon univers

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Nos physiciens modernes ne vont guère faire beaucoup mieux que l’ancienne pensée traditionnelle chinoise pour, à leur tour, justifier sans incohérence de l’existence d’un Univers empli d’énergie. Cette exigence de cohérence va se traduire par la manière dont ils vont cataloguer les faits observables, en établissant notamment deux types de matière : la matière ordinaire, qu’on rencontre le plus abondamment dans l’Univers, qui sera dite d’énergie positive ; et aussi la matière plus rare, d’énergie négative, qu’on désignera comme l’antimatière…


le Dr Jacques Oudot : Le concept de pluridisciplinarité ou les frontières vivantes

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La notion même de spécialisation est moderne et récente ; pendant des siècles on a donné en exemple gratifiant celui qui « avait des clartés de tout », ou celui dont on pouvait dire qu’il savait tout faire ; et jusqu’à René Descartes il était encore possible à un seul homme de posséder l’ensemble de la connaissance mondiale de son temps ; l’homme curieux trouvait son plaisir dans la familiarité d’un savoir étendu et varié, et même d’un minimum de compétence technique en tous les champs de la pragmatique ; ce n’est que depuis deux siècles que l’idée se développe parmi nous d’une nécessaire spécialisation comme garantie de valeur personnelle et sociale…


Jean Chevalier : L'islam 2e religion en France

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Dans tout discours, tout désir, toute sensation, ce qui compte, c’est l’intention, non pas la matérialité sensible. Grâce à l’intention seule, la dualité disparaît. Elle confère à l’acte son sens, très souvent caché par les apparences : « Dans le sens, tout s’accorde. » Penser et agir dans le même sens, c’est abolir les oppositions, même entre les dogmes et les éthiques différentes. A cet égard, le mystique est très libéral : on peut suivre, dit-il, la voie de Jésus (« s’abstenir de la satisfaction des désirs ») ou celle de Muhammad (« supporter la tyrannie, les soucis de la femme et du monde »). Atteindre au sens suprême, quelle que soit la voie, c’est l’essentiel, et c’est l’extase. Sortir de soi, c’est se trouver : c’est réaliser le sens de sa vie, s’unir dans l’amour.