Gérard Blanc : Comment organiser des recherches sur des savoirs empiriques

Ce qu’il faut retenir de ces exemples pour l’étude des médecines dites parallèles, c’est un certain nombre de points communs à la plupart des connaissances traditionnelles. Il faut arriver à démêler et à distinguer ce qui dans celles-ci est le fruit d’observations et de tâtonnements effectués pendant des siècles ou des millénaires. Bon nombre de ces connaissances se sont amassées de la même façon que l’expertise des laboratoires pharmaceutiques d’aujourd’hui, en essayant au hasard des substances « pour voir ce que ça donne ».

Jean-Gaston Bardet : Le nombre des élus. La série : 1 . 3 . 6 . 21 . 231

Aujourd’hui, dans toute grammaire hébraïque – qu’elle soit d’ailleurs juive, chrétienne ou agnostique –, on attribue aux 9 premières lettres de l’alephbeth les 9 premiers nombres naturels. Pour le 2ème novaire, cet ordre naturel est multiplié par 10 : pour le 3ème novaire, par 100. Cette classification en unités, dizaines, centaines, liée à l’usage du zéro, ne peut donc dater que d’un millénaire, époque où les « zéros » sont intervenus dans la numération de position (d’origine hindoue), par le canal des Arabes. Cette numération que vous retrouvez dans les grammaires grecques ou arabes, ne peut donc être le fait des Esdraïques.

La réalité de Satan, entretien avec le Dr. Alain Assailly

Envoûtement, j’y crois, mais auto-envoûtement d’abord. Je leur dis « Si vous n’entreteniez pas vous-même ce que vous êtes censé recevoir, vous pourriez commencer à lever la tête et à respirer. » Lorsqu’on leur fait comprendre cela, c’est considérable. Je précise bien que l’auto-envoûtement fait partie du mécanisme, mais qu’il n’est pas la cause. Puis, j’essaie de les mettre dans un état auquel me poussent mes convictions catholiques. Comment vous expliquer la chose ? Dans les Evangiles, le Christ dit bien que l’on doit pardonner aux ennemis, qu’on doit prier pour eux. Lorsqu’il s’adresse à ses apôtres, il leur dit cette phrase mystérieuse : « Quand vous entrez dans une maison, dites « La paix soit avec vous ». » Si cette paix n’est pas reçue ou acceptée, elle reviendra donc sur votre tête. Je vois là une espèce de choc en retour bénéfique pour les malades. Leur ayant parlé de ces questions, je les envoie à tel prêtre qui connaît ces problèmes et qui collabore avec moi…

Jacques Brosse : La mort cette inconnue

La mort redevient tout simplement l’exacte résultante de toute notre vie, nous mourons comme nous avons vécu. Et l’on sait que le bouddhisme fait l’économie d’un juge extérieur qui absout ou condamne, qui récompense ou qui punit ; il n’y a pas d’autre juge que nous-mêmes qui décidons de notre destin, pendant cette vie, mais aussi après la mort…

Zeno Bianu : Jeux de mots, jeux d'esprit

Née avec la conscience, avec la recherche du sens de notre insertion au monde, l’énigme est étroitement liée à l’initiation dès son origine. Par son truchement, devins, chamanes, alchimistes, kabbalistes, yogis, Maîtres zen, sorciers d’Afrique et d’ailleurs, chercheront à franchir le gué de l’évidence sensible, la multiplicité des apparences immédiates pour accéder à la transformation de soi. Alors, peut-on, tel Œdipe, vaincre le Sphinx dont le nom signifie je serre, j’étreins, j’embrasse.

Pierre Bour : L’apprivoisement de nos pulsions

Dans le timbre de notre voix, le parfum de notre peau, les traits de notre visage, les sillons de notre paume, dans un seul de nos cheveux réside « un petit quelque chose… » une réalité impondérable qui fait de nous cet être là, cet être unique… et pas un autre. Sans cette part inviolable infiniment tendre et vulnérable qui se rebiffe à tout inventaire et qui subsiste chez le plus chétif des hydrocéphales ou le plus apparemment déchu des malades mentaux quel serait le sens de notre vie, de notre vocation, de notre dignité ? Ainsi nous récusons toute position réductionniste limitant le psychisme humain à la seule psychologie en privant celle-ci soit de sa base corporelle soit de son ouverture spirituelle.

Le monde comme réseau de relations entretien avec Fritjof Capra

Il n’y a pas de haut et de bas, il n’y a pas de concept plus fondamental que les autres… Le monde est perçu comme un réseau où toutes les parties dépendent des autres parties et aucune n’est plus fondamentale que l’autre. Cette vision nous fait très peur parce qu’elle est très différente de notre tradition scientifique, intellectuelle, philosophique. Mais c’est la vision dominante dans des traditions telles que le Bouddhisme ou le Taoïsme ; beaucoup de traditions mystiques de l’Orient l’ont. C’est ce changement du bâtiment au réseau qui est en train de se produire maintenant.

Jacques Brosse : Alan Watts, histoire d'un échec

En effet, ce sursaut de révolte, commun à tous les adolescents, avait entraîné le jeune Watts dans une quête passionnée de connaissances essentielles — de la Connaissance tout court. Non seulement, à quatorze ans, il lit Lao Tseu et Vivekananda, les Upanishad et la Bhagavad-Gîta, mais, payant de sa personne, il pratique la respiration profonde du Yoga, puis s’engage même tout seul dans les périlleux exercices du Raja Yoga, lesquels le conduisent promptement à l’infirmerie de son collège. Il cherche et finalement, par hasard comme toujours, il trouve. Un livre sur l’enseignement du Bouddha l’éclaire ; entre les pages jaunies, il découvre un prospectus avec une adresse, celle de la Buddhist Society fondée en 1924 à Londres par Christmas Humphreys. Existait donc tout à côté de lui ce à quoi il aspirait, le lien avec le lointain Extrême-Orient.