La raison découvre le réel. Elle procure l’aliment au désir, le but à la volonté. Elle s’efforce de percer le voile d’ombres dont le temps, l’espace, la quantité et la qualité enrobent les choses. Au sein de notre vie, elle est un luminaire. Il attise l’instinct, prépare l’intuition, convie à l’activité.
Catégorie : M
André Miguel : Unitas
Vainquons nos préjugés, notre amour-propre ! Si actuellement nous contribuons quelque peu à la marche de l’histoire, durant des millénaires elle s’est faite et se fera sans nous. L’humilité est une vertu philosophique.
Nine Grandi : Alexandra David-Neel Telle que je l'ai connue
Qui était-elle ?…
On en a beaucoup parlé. Les grands hebdomadaires lui ont consacré des colonnes entières. La radio et même quelquefois la télévision lui réservaient de nombreuses séquences. Pourtant personne, ou très peu de personne, l’ont vraiment connue ; il est vrai qu’elle ne se livrait jamais — ou très rarement. J’ai eu le privilège de vivre auprès d’elle à diverses reprises ; c’est ainsi que j’ai pu quelques rares fois découvrir, à travers ses récits, ses expériences de tous ordres, l’Etre qui se cachait sous des dehors pas toujours aimables !…
Salim Michaël : La mort et le sens profond de la méditation
Il est nécessaire d’évoquer une nouvelle fois l’étrange phénomène existant dans l’Univers et dans toute la Création, qui consiste à vouloir répéter ou revivre ce qui s’est déjà produit ou qui a déjà été éprouvé à un moment donné. Ainsi, une fois qu’une sensation agréable, une quelconque action ou même une simple pensée ont eu lieu, un désir incontrôlable s’installe en l’homme de vouloir les reproduire. Et, au fur et à mesure qu’il les répète, il ne peut plus s’empêcher de chercher à les ré-éprouver ou à les re-penser, jusqu’à ce que ces actes, ces pensées et ces sensations finissent par devenir chez lui une impulsion irrésistible dont il ne peut plus se défaire — à moins qu’il ne se lance dans une pratique spirituelle sérieuse et ne parvienne à se connaître et à connaître l’aspect supérieur de sa double nature.
Aimé Michel : Les probabilités d'une vie universelle
Mais on peut parier à coup sûr que, comme les planètes exposées à l’ensemencement sont des milliards, la règle est qu’elles seront ensemencées. La règle, nous avertissent les grands nombres, c’est la totalité de l’ensemencement, et même de l’ensemencement immédiat et universel dès que les conditions propres à la vie apparaissent quelque part. Passer entre les gouttes, c’est le miracle arithmétique. Il peut se produire une fois, ce miracle, tant est immense l’univers, si même il n’est pas infini. Il est exclu que ce miracle soit la règle. Rien de plus certain que cela. Je l’entends littéralement : car nulle preuve n’est plus forte que celle des grands nombres.
Aimé Michel : Les « nouveaux » philosophes entre le goulag et la ciguë
Mais peut-être faudrait-il se demander ce que c’est qu’une idée ? Feynman, le physicien théoricien, affirme que c’est ce qu’il y a de moins cher, qu’on en fait en science une consommation énorme, qu’il faut en essayer mille pour en trouver une qui serve, et encore, pour un temps. Bien entendu, on jette au rebut les 999 autres, qui sont souvent très belles, très compliquées, et sur lesquelles un homme et généralement plusieurs ont médité des années durant. On se rappelle aussi Lorenz disant qu’en se levant chaque matin il commence, comme d’autres font leur gymnastique, par défenestrer ses deux ou trois dernières idées favorites…
Elisabeth Meichelbeck : Agir pour être
C’est une ébauche de l’évolution mondiale de l’homme — donc des sociétés — que nous tentons ici. Les profonds malaises relationnels, les inadaptations aux concepts sociaux en place, la crise peut-être aussi, qui s’étend à presque tout le monde libre sont les signes évidents d’une profonde modification des consciences.
Aimé Michel : Le mot de Cambronne ou deux mythes de la liberté
On pourrait appeler « maladie de l’Occident » cette folie de vouloir faire un homme qui existe déjà. Non qu’elle frappe l’Occident entier, qui au contraire n’a jamais cessé de rejeter — au prix de millions de morts — les projets qu’on voulait lui passer aux naseaux pour le dompter. Ce n’est pas une maladie où tombe l’Occident lui-même. C’est celle de certains hommes que, je ne sais pourquoi l’Occident ne cesse de produire de siècle en siècle, dont il souffre, et dont même il s’est mis à infester le reste du monde. Si vous voulez entendre la maladie de l’Occident rêver tout haut à perdre haleine, écoutez, sur les ondes courtes, les radios des pays d’Afrique et d’Asie politisés, politisés par nous. C’est toutes les nuits un cauchemar de mots s’efforçant de créer une réalité de théâtre et qui fait frémir quand on connaît la vraie condition des peuples censés s’y exprimer.
René Morichon : Les entraves conceptuelles à l'évolution humaine
L’idée de supériorité ethnique, de « peuple élu », de révélation exclusive nous vient du fond des âges. Il n’est pas de groupe, pas de clan, pas de tribu qui, chez les primitifs, ne s’estime en soi au-dessus des autres. Et il suffit de regarder autour de nous, y compris dans le sport, pour réaliser combien ce « gonflement » est encore vivace et dangereux, témoins ces résurgences provincialistes dont les chantres donnent l’impression de se percevoir différents du commun des mortels.
Jean Markale : L'itinéraire spirituel de l'occident : Du druidisme au christianisme
Cela dit, il importe de savoir ce qu’était exactement le druidisme et à quelle expérience spirituelle il pouvait correspondre. Le terme de druidisme est assez récent : il ne fait que recouvrir d’un nom l’organisation, le rituel et le dogme d’une religion qui était celle de tous les peuples celtes, au premier siècle avant notre ère, sur l’ensemble des territoires qu’ils occupaient, Gaule, île de Bretagne, Irlande, nord-ouest de l’Espagne, différents points de l’Europe centrale et royaume des Galates dans la Turquie actuelle, c’est-à-dire partout où l’on parlait une langue celtique. L’organisation druidique est nettement indo-européenne. Le rituel et le dogme, pour ce qu’on peut en savoir, le sont beaucoup moins : tout se passe comme si le druidisme avait, selon des modes de pensée indo-européens, opéré une synthèse entre les différentes religions des peuples autochtones soumis par les Celtes et codifié celles-ci jusqu’à parvenir à une doctrine cohérente et à un culte sinon unique, du moins de type universaliste.