(Extrait de Le Sceptique résolu 1979 ) Le vrai, le bon, le beau, et le culturel L’estimé Victor Cousin, grand maître de l’Université au siècle dernier, ne connaissait que les trois premiers termes, qui lui paraissaient couvrir l’idéal humain tout entier, ou du moins l’idéal de l’homme universitaire, sapientissime, maître ou élève. S’il ne pensait […]
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Albert Jacquard : Langage scientifique et discours politique
(Extrait du livre collectif : Les scientifiques parlent, dirigé par Albert Jacquard. Hachette 1987) A toutes les périodes, les hommes ont sans doute eu le sentiment qu’ils se trouvaient à un tournant de l’histoire. Avec le recul, nous constatons qu’en fait les réels tournants n’ont pas été tellement nombreux, et que les plus décisifs n’ont pas […]
Henri Janne : Le point de vue du rationalisme
L’humanisme s’oppose à l’autorité de l’Eglise au point de vue intellectuel. Bien que des princes de l’Eglise y aient participé, c’est un courant de laïcisation de la pensée. C’est aussi un anthropocentrisme de la vie, qui succède au théocentrisme médiéval, l’orgueil prend la place de l’humilité; les activités anonymes se raréfient. Dans ce contexte, l’humanisme est un mouvement d’émancipation et d’affirmation de l’individu. Les sociologues diraient que l’esprit sociétaire tend à remplacer l’esprit communautaire.
André Miguel : Savoir et sagesse
La raison découvre le réel. Elle procure l’aliment au désir, le but à la volonté. Elle s’efforce de percer le voile d’ombres dont le temps, l’espace, la quantité et la qualité enrobent les choses. Au sein de notre vie, elle est un luminaire. Il attise l’instinct, prépare l’intuition, convie à l’activité.
André Miguel : Unitas
Vainquons nos préjugés, notre amour-propre ! Si actuellement nous contribuons quelque peu à la marche de l’histoire, durant des millénaires elle s’est faite et se fera sans nous. L’humilité est une vertu philosophique.
Kenneth White : Vers un nouvel espace culturel
La culture, c’est la manière dont l’être humain se conçoit, se travaille et se dirige. Une culture, c’est un ensemble de motifs et de motivations, une vue et une vie d’ensemble, telles que les connaissaient, par exemple, le Moyen Age ou, pour remonter dans le temps, une cité grecque, une tribu paléolithique. Nous ne pouvons guère prétendre, aujourd’hui, à une « culture » dans ce sens. Ce que nous avons c’est « de la culture », c’est-à-dire, un peu de ceci, un peu de cela : des restes de christianisme (réduit la plupart du temps à la platitude moralisante, au misérabilisme généralisé, au gnangnan sentimental), une dose d’humanisme gréco-latin (référence mythopoétique au 19e siècle, il ne nous sert plus guère que de structure grammaticale et de glossolalie byzantine), un peu de science (traduite d’un côté en science-fiction fantasmante, de l’autre, en scientisme universitaire) et quelques références exotiques et cosmopolites (depuis les Aztèques jusqu’au Zen) : « un plat dont même les chiens ne voudraient pas », disait sévèrement, Nietzsche.
Konrad Lorenz : Les grandes étapes de ma carrière scientifique
Cinq étapes marquent mon histoire scientifique. J’ai abordé la théorie de l’évolution grâce au livre de Bölsche et de Selma Lagerlöf ; j’ai appliqué la méthode comparative au comportement avec l’aide d’Hochstetter, je me suis lancé dans l’éthologie, poussé par Bülher, tandis que le violoniste du quatuor d’Heidelberg me permettait d’aller plus avant dans la découverte de Kant ; puis je découvris la science des névroses par l’intermédiaire de la psychiatrie. Dans ma quatre-vingt unième année j’achève un ouvrage : La Destruction de l’humanité et ce que l’on pourrait faire pour l’éviter. Il constitue la somme de ces cinq étapes.