René Allar : L'initiation de Ramanuja

Toutes les « voies » hindoues, celles de l’amour (bhakti) comme celles de la connaissance (jnâna), sont des voies initia­tiques. En présence des preuves d’incompréhension que les Occidentaux ne cessent de donner à ce sujet, on ne saurait assez insister sur ce point qui conditionne toute étude sérieuse de l’Inde et de sa civilisation. Des manœuvres intéressées s’ajoutent ici à l’ignorance pure et simple mais la vérité conserve tous ses droits : la tradition vêdique n’est pas un amalgame de cultes religieux et de systèmes philosophiques augmenté de quelques sciences rudimentaires ; elle n’est pas davantage cela avec, en plus, comme d’autres le prétendent, un complément ésotérique ; la tradition vêdique est dans son essence et dans tous ses développements, par le fond aussi bien que par la forme, une tradition initiatique.

le docteur Rosy Bruston : Une thérapie de la réconciliation

Quand moi je vois nos élèves qui sont bouleversés parce que il y a telle ou telle chose qui se passe, qui revient, moi je leur dis : « c’est un bienfait. Soyez contents, nous allons l’enlever, l’éliminer. Dîtes-vous que c’est un grand service que l’inconscient vous rend sinon vous allez vivre empoisonnés par toutes ces histoires. À quoi ça sert de penser toute sa vie que quand on avait tel âge il s’est passé ceci et cela. À quoi ça sert ? Votre inconscient vous dit mais enlève-le, allez désencom­bre-toi, purifie-toi, aère-toi, renouvelle-toi ».

Musluh-al-Dîn Saadi : Ode sur l'amour divin

J’ai exposé au médecin la situation de mon cœur et la folie de ses emportements ; les soucis, lui ai-je dit, ne permettent pas à mes yeux de se clore un seul instant de la nuit. Saadi, m’a-t-il répondu, le mal que tu éprouves est l’amour : ce sont des dou­leurs pour lesquelles je ne possède aucun remède.

Mohammad Iqbal : Prière

Nous Te cherchons et Tu es loin de nos yeux ; mais non, nous sommes aveugles, et Tu es présent. Ou bien écarte ce voile du mystère, ou bien enlève-nous cette âme privée de vision. L’arbre de mon esprit désespère de porter des feuilles et des fruits : envoie donc une hache, ou alors la brise du matin. Tu m’as donné la raison, donne-moi aussi la folie, montre-moi la voie de l’extase intérieure. La science demeure dans la pensée ; l’amour fait son nid dans le cœur vigilant. Si la science ne bénéficie pas de l’amour, elle n’est qu’un théâtre d’idées : ce spectacle n’est qu’une magie…

Michel Triet : Échos d'ailleurs

Et soudain, stupéfait, j’ai la révélation : je n’ai envie de rien. Pas la moindre envie d’avoir, de connaître ; pas le moin­dre désir, le moindre souhait, le moindre espoir. Je n’ai pas faim, je n’ai pas soif. Je n’ai besoin de rien, je suis plein. Quel étonnement de vivre ce bonheur comme étant solidaire du détachement. Tout est là et j’ai tout. Quelle merveille !

Houei-Neng : La réalisation

En cherchant à comprendre, il faut faire l’introspection de votre propre esprit, indépendamment des choses et des phéno­mènes. La distinction de ces quatre véhicules n’existe pas dans le dharma lui-même, mais dans la différenciation que fait l’esprit des gens. Voir, entendre et réciter le sûtra, c’est le petit véhicule. Connaître le dharma et comprendre sa signification, c’est le véhicule moyen. Mettre le dharma en pratique, c’est le grand véhicule. Comprendre à fond tous les dharmas, les avoir complè­tement en nous, être libre de tous attachements, être au-dessus des choses et des phénomènes et n’être en possession de rien, c’est le suprême véhicule.

Ruysbroeck l'admirable : Cantiques

Celui qui connaît la vérité et qui a la science de l’habitation intérieure, indépendant des amours et des douleurs de la terre, celui-là est heureux, et il est préservé du mal, tant que ses sens extérieurs sont recueillis sur la montagne. Jouir de Dieu ! ô joie des joies ! Quant à moi, suivant les conseils du sublime amour, j’ai si profondément pénétré les choses accidentelles, que j’ai trouvé la liberté et l’absolution des liens. Gloire à l’amour ! Il délivre de la misère, il affranchit de l’extérieur. Il fait don de la nudité, de la flamme et de la fusion.

Autour de l'enseignement de Gurdjieff, entretien avec Henri Tracol

Le psychisme dont il parle est visiblement du domaine de la manifestation, alors que le spirituel relève de ce qu’il est réellement. Mais il n’y a pas là pour autant une condamnation de la manifestation au profit de l’essence. La perspective qu’il ouvre est celle d’un accomplissement, par la fusion du psychisme et du spirituel, en sorte que la manifestation de l’homme émane de son essence réelle, au lieu de s’imposer à lui du dehors.

Raymond Lambert : Conseils de yoga

La valeur thérapeutique des exercices a été prouvée devant un grand nombre d’autorités médicales et il est généralement reconnu que leur pratique triomphe des différentes maladies chroniques telles que la tuberculose, certains diabètes et l’arthrite. Raison pour laquelle des médecins, voyant dans le yoga une forme de thérapeutique, consentent à diriger certains de leurs malades vers des centres de yoga. C’est leur droit et quelquefois la santé du malade s’améliore ; toutefois, dans certains cas, son état peut s’aggraver, surtout lorsqu’il s’agit de problèmes vertébraux ou psychiques.