Dr Yves Davrou : La sophrologie, démarche profane vers la vole initiatique

(Revue Question De. No 46. Février-Mars 1982) Il m’a toujours paru curieux de constater à quel point le silence entourait l’« initiation » à l’initiation. Certes, seul le vécu de chacun doit être à la base de l’initiation, mais encore faut-il avoir l’outil nécessaire. Le rituel est sensé, dit-on, être cet outil, mais combien de […]

Michel Carayon et Élisabeth de Saint-Basile : Comment appréhender la psychothérapie émotionnelle

Ce qui fait la richesse d’un travail de groupe, entre autres choses, c’est la possibilité de rencontrer des êtres humains dans une relation vraie. Nous découvrons que nous ne sommes pas les seuls à avoir des problèmes et qu’il n’est pas honteux de les exprimer. Le groupe est un moyen, non une fin, un instrument de travail qui permet de retrouver symboliquement et concrètement un passé (votre famille), le présent (vos relations difficiles avec votre entourage affectif et professionnel). Vous rejouez ici ce que vous avez fait ou ce que vous faites à l’exté­rieur ; vous le vivez, vous le sentez, vous l’exprimez pour vous en libérer, pour changer.

Shankaracharya - La perception de la non-dualité

Bien qu’il n’y ait qu’un seul rayon de soleil, plusieurs semblent traverser les trous formés par la corde du lit [Le lit hindou est constitué par des cordes entrelacées et tendues sur un cadre] : ainsi, dans tous les champs de connaissance, Je parais indéfiniment multiple, étant omniprésent.

Kalou Rimpoché : Rites et enseignements du Bardo Thodol

Le Bardo, c’est-à-dire l’état post-mortem est très important car tous les êtres doivent passer par cet état. Il faut savoir comment se déroule la mort, et ensuite connaître les moyens d’action, les moyens d’aider le défunt dans cet état d’après vie. Dans le meilleur des cas, il faut développer certaines techniques spiri­tuelles qui nous seront utiles au moment de la mort et dans l’état post-mortem.

Jacques May : La philosophie bouddhique de la vacuité

J’ai parlé tout à l’heure d’une exigence de réalité et d’une exigence de rationalité. Cette double exigence, qui détruit la réalité de surface, manifeste en elle la réalité absolue. Elle ne trouve pas son origine en l’homme, être pensant ; elle est dans la réalité, elle est la réalité même. En son essence, elle est impersonnelle, universelle. Elle parvient à son exaltation dans la connaissance de l’absolu, adéquate et homogène à son objet, et qui pourrait se définir : connaissance rationnelle abolie adéquate à un réel annulé. Double à son point de départ relatif, l’exigence est une à son terme : le réel et le rationnel fusionnent en s’effaçant, en « s’arrêtant », dit le sanscrit. C’est ainsi que le Mâdhyamika souscrirait, à sa manière, à l’axiome hégélien : « tout ce qui est rationnel est réel, et tout ce qui est réel est rationnel ».

Shankaracharya - La méditation du matin

Le matin je vénère Ce qui dépasse toutes les paroles et toutes les pensées, mais par la grâce de quoi sont manifestées toutes les paroles, Celui que l’on appelle le dieu des dieux, le sans-naissance, l’immua­ble, le premier, Ce que les Védas ont désigné par les mots : « pas ceci », « pas cela ».

Seng-Ts'an : Sin-sin-ming

Invulnérables à leurs atteintes, pour nous elles sont comme si elles n’existaient pas.
L’esprit immobile, où est l’esprit ?
Le sujet sans désir, où est l’objet ?
L’objet inexistant, l’esprit est inexistant.

Micheline Flak : Le Yoga à l'école pour développer l'attention

Sous couvert de vitesse et de consommation passive les jeunes se sont laissés dépouiller du temps du rêve et de l’aptitude à inventer. Les enseignants ont beau faire : ils affrontent des enfants qui ne peuvent plus tenir en place et qui rappellent immanquablement l’image symbolique du singe ivre, évoquée dans les textes tibétains comme parangon du mental débridé. La sagesse traditionnelle, comme nous le ver­rons, a toujours insisté sur la nécessité de reconditionner l’attention avant de songer à restructurer les couches profondes de la person­nalité.

Jacques Rauffet : Les remèdes floraux du docteur Edward Bach

Freud, certes, Jung surtout ou – mieux –, et les « entités viscérales » de la médecine chinoise nous ont familiarisés avec l’idée que nos troubles de santé tout physiologiques qu’ils soient, insomnie, asthme, ulcère d’estomac, etc., ont une cause réelle profonde non dans les seules agres­sions physiques, matérielles, volontaires ou non, qui assaillent notre organisme mais dans notre esprit, depuis l’énervement fortuit, mais violent, qui bloque la digestion d’un repas jusqu’au conflit « complexe » ancien et pro­fond qui ravage notre mental conscient, en l’obsédant, ou notre inconscient, en y drainant le plus clair de nos énergies. E. Bach fera rendre à cette vérité un son d’une étonnante générosité illuminée par un authentique mys­ticisme : pour être bien portant, l’homme doit être heu­reux, ou plus exactement, ceci ayant pour effet cela, de « bonne » humeur, de cette humeur irradiante de Joie et pleine de notre appartenance, même par un fil ténu, au Divin. E. Bach déchiffrera un vieux secret alchimique : recouvrer, ou affermir, la santé par une modification subtile de nos « humeurs ».

Michel Random : Mawlana Shams de Tabriz, les «gens du blâme» et Gurdjieff

De fait, Shams, dont le nom signifie « Soleil », est comme le feu. Il est celui par qui les choses arrivent, par qui l’être se consume, meurt et renaît. C’est le sens des paroles suivantes, rapportées par Aflaki et attribuées à Shams, alors qu’il parlait un jour dans le collège de Mawlana : « On lui demanda : « Qu’est-ce que la gnose ? » « C’est la vie du cœur par Dieu (qu’il soit exalté !), répondit-il ; ce qui est vivant, fais-le mourir : c’est ton corps que je veux dire ; ce qui est mort, vivifie-le ; c’est ton cœur que j’ai en vue ; ce qui est présent, cache-le : c’est le monde d’ici-bas ; ce qui est absent, fais-le venir : c’est le monde de la vie future, ce qui existe, anéantis-le : c’est la pas­sion ; ce qui n’existe pas, produis-le : c’est l’intention. La véritable connaissance est dans le cœur »