Devarao Kulkarni : Différents aspects des trois états suivant le vedanta

L’on croit communément être né dans ce monde en tel lieu, tel jour de telle année, qu’on a grandi dans un environnement spécifique. Le monde, ou univers, est dit exister depuis des temps immémoriaux et, pense-t-on, continuera d’exister à jamais. Toutes les créatures naissent puis meurent, et chacun de nous est destiné à mourir un jour ou l’autre. Nous possédons un corps, des organes sensoriels, un mental, etc. Nous sommes assoiffés de connaître les bienfaits que nous offre le monde extérieur, mais voulons échapper aux choses et aux circonstances indésirées de l’existence…

le Dr Thérèse Brosse : La conscience, apanage de la totalité des règnes de la nature

Nous avons dans ces réalisations un voile qui se soulève, non seulement pour l’exploration des innombrables manifestations de la Conscience Universelle, l’homme y compris, mais aussi l’apparition et la promesse d’une espèce nouvelle « l’homme après l’homme », qui doit être aussi différent de nous que nous le sommes actuellement du singe. La matière vit, la matière agit avec intelligence, son pouvoir est immense, sa conscience exprime le Divin, lorsqu’elle n’est pas asservie aux impositions restrictives d’un ego humain.

Aimé Michel : L'illumination ou l'œil de l'esprit

Comment l’homme est-il devenu, au moins partiellement, maître de ses représentations, c’est ce que nous ignorons. Mais le préhistorien suit au fil du temps la naissance de cette maîtrise, qui fut longue. Ramasser une pierre qui traîne et la tailler, c’est faire aussi bien que le pic épeiche qui taille une pièce de bois pour y caler sa noix et l’attaquer avec son bec. Aller chercher au loin une certaine qualité de pierre pour en faire plusieurs outils qu’ensuite on portera sur soi, cela suppose la représentation libérée qui est le propre de l’homme. Avant d’aller chercher cette pierre, il a fallu imaginer une longue série d’actes sans en faire aucun.

Les paradoxes de la complexité entretien avec Edgar Morin

Je suis parti de la théorie des systèmes et de la cybernétique en pensant que c’était nécessaire mais pas suffisant pour la théorie de l’organisation que je veux faire. Mais elle-même est nécessaire, comme théorie générale, mais insuffisante pour examiner une organisation spécifique comme le vivant. Il faut faire une théorie de l’auto-organisation. J’essaie de montrer à la fois l’unité et la diversité. Ensuite, certains phénomènes sont à la fois complémentaires et antagonistes.

Raymond Ruyer : La cosmologie néo-gnostique de Jean Charon

Si l’on est tellement choqué par l’« électron intelligent » de J. Charon, que l’on ose au moins regarder en face ce grand fait. Dans la formation génétique, puis embryonnaire, d’un être vivant et de son système nerveux, c’est un fait que les atomes ou plus exactement les électrons des couches superficielles des atomes cherchent et trouvent les atomes-partenaires adéquats, et conjuguent leurs actions. On aimerait que les réductionnistes nous expliquent la différence entre un phénomène d’organisation micro, puis macroscopique, et un phénomène de foule, où le temps désorganisateur règne seul. Il faut évidemment faire intervenir des facteurs d’organisation dès le niveau élémentaire, capables d’établir les canaux conducteurs et les relais énergétiques de la machine vivante, si l’on veut comprendre une grande organisation. La vie refait la complexité de l’individu à partir d’une cellule. Elle refait aussi un noyau cellulaire complet à partir d’un demi-noyau, une hélice d’A.D.N. à partir d’une demi-hélice

Robert Linssen : L'équilibre pensée-sentiment et la mutation

Comment déconditionner l’esprit ? C’est en cela que réside partiellement ce que Krishnamurti appelle une « impossible question » par le fait que la pensée qui tente d’opérer ce déconditionnement n’est elle-même dans son état actuel de fonctionnement que conditionnement et facteur de conditionnement. L’attention devrait s’appliquer à l’étude de la nature de la pensée elle-même.

Le processus de création selon S. Lupasco

Ainsi les procédures de toute connaissance ne révèlent pas un Moi conscient s’opposant à un Objet extrinsèque, mais une dynamique d’énergies antagonistes dont l’imbrication engendre des processus cognitifs multiples. C’est le monde qui se connaît lui-même, en même temps qu’il évolue et se crée.

Louis Pauwels : Etat de conscience et la possession de soi

Toutes les traditions spirituelles disent la même chose : qu’il faudrait avoir la puce à l’oreille et se réveiller. « Éveille-toi, dormeur, éveille-toi ! » Il faut aller contre cette nature lâcheuse qui ne nous a qu’ébauchés. Contre cette nature endormeuse qui nous rend contents de si peu. « Veiller est tout. » Il faut, avec une volonté de démiurge, essayer de changer d’état. Alors se dévoile le sens de la parole sibylline selon laquelle « être, c’est être différent ».

Yves Christen : Le cerveau humain peut-il comprendre le cerveau humain

L’étude du cerveau pose le même type de problème tant il est vrai qu’on a facilement l’impression qu’une sorte de personnage regarde, et interprète le monde dans notre tête. Le fait d’avoir vu décrit un peu partout dans les livres d’école l’œil comme un appareil photo ou une caméra a grandement facilité cette déviation intellectuelle. Le biologiste Francis Crick a, en termes fort simples, démontré pourquoi une telle explication ne pouvait satisfaire le chercheur : « Récemment, commente-t-il, j’essayais désespérément d’expliquer à une femme intelligente le problème de la perception. Comme elle ne parvenait pas à comprendre où il résidait, je finis par lui demander, en désespoir de cause, comment elle croyait voir le monde. Elle me répondit qu’elle pensait avoir à l’intérieur de la tête une sorte de récepteur de télévision. « Et alors, demandais je, qui le regarde ? Instantanément, elle comprit le problème. » « La plupart des neurobiologistes, poursuit Crick, sont d’accord sur le fait qu’il n’y a pas d’homoncule dans le cerveau. Malheureusement, il est plus facile de souligner une erreur que de l’éviter.