Gabriel Monod-Herzen : Conscience et inconscience

En Inde on m’a dit : Dans la quantité illimitée de vibrations sonores possibles nos organes des sens nous font découper un certain nombre d’octaves. C’est encore pire pour la lumière : dans cette immensité infinie des ondes électromagnétiques nous percevons en tout une octave, du rouge jusqu’au violet. Alors, dit cet oriental, vous êtes bien obligé d’admettre que ce que vous voyez est un monde que vous avez découpé dans un monde beaucoup plus ample que vous. Pourquoi voudriez-vous que votre conscience ne soit pas comme votre corps et que vous ayez des lucarnes dans votre conscience comme nous en avons dans notre corps, dans notre sensibilité ? Ce que vous appelez « vie intérieure » n’est qu’un petit aspect d’une réalité qui est totale, qui est universelle, dont nous ne concevons, même intellectuellement, qu’une partie. Le fait de ne pas connaître une chose, même en sciences, ne veut pas dire qu’elle n’existe pas !

Swami Hridayananda Sarasvati : Raja Yoga 1

Si vous êtes triste, vous produisez un certain type de vritti. Si vous êtes dans un état de conflit, d’agitation, c’est un autre type de vritti, si vous éprouvez de l’amour pour quelqu’un, c’en est encore un autre. Donc à chaque instant ces vritti agitent notre esprit et cela vous empêche de prendre conscience de ce qui est au-delà. Si on permet — notez bien que je dis « permet » je n’ai pas dit qu’on fasse cesser, il y a une différence entre les deux. En effet votre volonté peut faire un effort pour que ces fluctuations s’arrêtent. Mais cet effort devient alors une autre fluctuation mentale. Mais vous pouvez arriver à ce que ces vritti se calment, d’eux-mêmes et c’est ce que nous appelons « yoga ». C’est pour quoi l’aphorisme dit que « le yoga, c’est la cessation des fluctuations mentales ». Quand les fluctuations mentales se calment d’elles-mêmes, vous pouvez dire que vous êtes en yoga. Tout effort que vous faites, devient vritti. Toutefois, au début vous pouvez vous efforcer à ce que les différentes vritti n’en forment qu’une. Ce n’est pas facile de tenir le silence mental.

Gabriel Monod-Herzen : Commencer sur le chemin

On demanda à Sri Aurobindo : « Avez-vous suffisamment de bons disciples ? » A quoi il a répondu : « Je n’en sais rien ! Il y a des gens qui échouent dix fois et qui réussissent la onzième fois et il y en a qui font des merveilles dix fois et qui échouent à la onzième ». Ce qui signifie que chacun a des difficultés qui ont à peu près pour chacun de nous la même valeur, mais qu’on ne peut pas comparer les unes aux autres. Il ne faut pas se déprécier, se décourager. On ne peut pas demander à une personne de ressembler à une autre et de suivre le même chemin.

le docteur Thérèse Brosse : Yoga, science subjective d'une énergétique de l'Homme Intégral

En dépit de ces différents niveaux qui participent à la structure humaine, une unité fondamentale est préservée dans la complexité croissante des mécanismes nerveux hérités du règne animal grâce à une intégration hiérarchisée. Les éléments successifs ne sont pas surajoutés, ils sont « intégrés » progressivement en unités successives elles aussi. La loi de l’évolution biologique est la loi de l’unité par intégration. Si le Vishnou Purana nous en décrit le mécanisme dans sa doctrine des « tattvas », la physique énergétique nous informe de même que la logique même de l’énergie a constitué par emboîtements ce phénomène d’intégration anatomique qui aura pour corollaire fonctionnel la loi de subordination préservant elle aussi l’unité dans le dynamisme.

monseigneur Germain, évêque de Saint-Denis : Les hiérarchies angéliques

Ces neuf cercles ou cieux — et c’est là leur immense intérêt — peuvent être appliqués à l’homme. Car si on prend le corps de l’homme comme étant le Temple de tout ce monde angélique, le corps de l’homme, de même que le cosmos sont des Temples, on peut faire correspondre la première hiérarchie inférieure à l’âme tournée vers le monde. La deuxième hiérarchie médiane peut correspondre à l’esprit humain. La troisième au Divin ou à l’homme intérieur et Dieu.

Gabriel MONOD-HERZEN : États de conscience

Comment cet être psychique en nous agit-il ? Si l’activité mentale, affective et sensible relève de l’activité physique, de la partie naturelle, qu’est-ce qui se passe quand on a une aspiration très forte, à la beauté, par exemple ? C’est une question de goût et de choix que peut faire le psychique. Quand quelque chose entre dans notre conscience, nous pouvons librement l’accepter ou le refuser. Le résultat est extrêmement important, car si je dis non à une certaine aspiration intérieure ou à une certaine impulsion, l’expérience montre qu’elle perd alors de sa force. Et même si elle revenait, peu à peu, elle finirait par se stopper entièrement. Tandis qu’en disant oui, la chose s’intégrera dans la personnalité et deviendra une partie de nous-même. C’est cela la clef de la transformation de nous-mêmes que nous pouvons faire, cette sorte d’éducation permanente appelée Yoga en Inde.

Roger Sperry : L'hémisphère gauche parle, l'hémisphère droit pense

Du fait de ces nouvelles données, la conscience trouve enfin une raison d’être scientifique. On peut dire que non seulement la neurophysiologie du cerveau détermine les effets mentaux, mais aussi que les opérations mentales contrôlent à leur tour les phénomènes neurophysiologiques par l’intermédiaire de leurs propriétés d’organisation supérieure. Cela est conforme au principe universel suivant lequel c’est le tout qui détermine le destin de ses parties.

John Eccles : Plus j'étudie le cerveau, moins je suis matérialiste

Nous considérons comme allant de soi le fait que notre esprit agisse sur notre cerveau pour lui commander un mouvement voulu. La plupart des philosophes, des psychologues, et des neurophysiologistes rejettent pourtant cette évidence de bon sens. Ils affirment de manière dogmatique que ne faisant pas partie du monde matériel les événements mentaux comme la pensée et la préparation d’une action ne peuvent causer de changements nulle part dans le monde.

René Fouéré : Lucidité, analyse et jugement

Il nous faut inlassablement mettre en question cette mosaïque d’opinions reçues, tous les éléments de cette verrière colorée qui nous dérobe la lumière blanche, la lumière directe de l’expérience. Une telle mise en question ne peut être opérée que par un individu qui s’est « idéologiquement » détaché du milieu, qui a consenti à la solitude perplexe de sa propre pensée. La connaissance de soi, nous dit Krishnamurti, ne passe pas par « l’introspection » (Sur le sens donné par Krishnamurti au terme « introspection », des réserves s’imposent que nous préciserons plus loin.): en essayant d’analyser sur le vif un sentiment qu’on éprouve, on le détruit.