Le « conscient » — ou ce que nous nommons ainsi par opposition à l’inconscient — ne se construit que par son contact avec l’extérieur. Il reflète, par définition, ce qui est mouvant et changeant, et c’est pourquoi notre « courant mental » est aussi mouvant et changeant que la réalité extérieure. Si le seul destin de l’homme était de se laisser entraîner dans le flot du devenir, avec ce minimum de liberté que lui laissent ses propres instincts, combien irrémédiablement pitoyable nous apparaîtrait sa condition ! Mais Roger Godel m’a appris comment l’homme pouvait, au plus profond de lui-même, jeter l’ancre dans le port où se tient, tranquille et sûre, l’immuable vérité.
Sacha Nacht : Une rencontre privilégiée