André A. Dumas : Cent ans de progrès scientifiques

(Extrait de La Science de l’Âme, 2e édition. Dervy-Livres 1980) Nous croyons qu’il serait mortel pour la Science de s’enfermer dans le cercle des phénomènes connus, admis, catalogués, classés. Pour progresser, elle doit, au contraire, sans quitter sa « voie royale » — sa méthode objective — affronter l’étude des phénomènes qui paraissent étranges et […]

Richard C. Lewontin : L'évolution du vivant : enjeux idéologiques

(Extrait du livre collectif : Les scientifiques parlent, dirigé par Albert Jacquard. Hachette 1987) Les théories et les concepts scientifiques sont largement utilisés pour justifier telle ou telle idéologie, tel ou tel programme, social ou politique ; cette évidence est facilement admise. Dans certains cas cette justification est fournie directement par la technologie issue de la […]

André Lichnerowicz : Universalité des mathématiques et compréhension du réel

(Extrait du livre collectif : Les scientifiques parlent, dirigé par Albert Jacquard. Hachette 1987) André Lichnerowicz (1915-1998) est un mathématicien français Le plus grand enjeu politique de notre science est sans doute l’unification de l’humanité à travers une aventure commune. Tout au long de sa constitution et de sa lente diffusion au sein de peuples aux […]

Albert Jacquard : Langage scientifique et discours politique

(Extrait du livre collectif : Les scientifiques parlent, dirigé par Albert Jacquard. Hachette 1987) A toutes les périodes, les hommes ont sans doute eu le sentiment qu’ils se trouvaient à un tournant de l’histoire. Avec le recul, nous constatons qu’en fait les réels tournants n’ont pas été tellement nombreux, et que les plus décisifs n’ont pas […]

le Dr Jacques M. Kalmar : Procédures biomédicales animales et non-animales en toxicologie

Robert Linssen & Jacques Kalmar (Revue Le chant de la licorne. No 10. Été 1985) Depuis que Claude Bernard a codifié la méthode expérimentale en biologie et en physiologie, l’animal est considéré comme le « matériel expérimental », l’« instrument », le « réactif » le plus adéquat pour la recherche biologique, biomédicale, bio-industrielle, bio-militaire. […]

Hubert Reeves : De l'univers à l'homme : l'aventure de la complexification

(Extrait du livre collectif : Les scientifiques parlent, dirigé par Albert Jacquard. Hachette 1987) Certaines découvertes scientifiques ont eu un impact profond sur toute la connaissance. Elles ont influencé notre façon de penser la réalité. Par exemple : la physique de Galilée. Mais les délais sont souvent longs. Il faut d’abord que la donnée nouvelle devienne […]

Charles Hirsch : Les soixante-dix faces de la science

Et la Kabbale ne met-elle pas justement sur la voie de cette évidence première en soulignant que Dieu se nomme ainsi « quand les sentiers sont barrés et ne conduisent nulle part », c’est-à-dire quand toute évidence banale, quand tout « cela va de soi » en vient à s’éva­nouir à la première réflexion critique ? Nous avons là un exemple particulièrement frappant des rapports de la Kabbale et de la phi­losophie : le philosophe, sachant par la Tora que Dieu fait l’homme à son image et, par le Zohar, que Je suis engendre toute chose, se voit, au commencement de sa philosophie, guidé vers son propre Je suis.

L'avènement de la pensée rationnelle, entretien avec Jean-Pierre Vernant

Il y a tou­jours eu, à la fois, rationalité et irratio­nalité, et de façon absolument solidaire, Les Babyloniens ont leur mode de ra­tionalité, les Chinois ont leur mode de rationalité. Bien sûr, la rationalité grec­que, que les Ioniens vont instituer, va permettre de progresser sur un certain plan. Elle va permettre, par exemple, à la science occidentale d’avancer dans des voies où les autres ne pouvaient pas aller. En revanche, comme Joseph Nee­dham l’a montré, certains domaines d’études ont été barrés, certaines hypo­thèses interdites.

Solange De Mailly-Nesle : Astrologie/science: chiens de faïence

L’astrologie est avant tout science de l’âme, science de l’être humain, et s’appuie sur le fait que l’image de l’homme est symbole à part entière ; elle ne se réduit pas à des concepts, des définitions, de longues chaînes de raison, car elle ne peut être sai­sie que par l’homme lui-même, l’homme de chair et de sang. Si elle se sert comme support de principes ou de corps physiques tels que les signes ou les planètes, elle ne les voit pas comme « objets » de démonstration, mais comme références de sens, d’abord collectif puis individuel. La plupart des personnes qui prennent rendez-vous avec un astrologue viennent quérir une assurance sur le destin, alors que l’événement extérieur n’a d’importance que dans la mesure où il nous renvoie à nous-mêmes, à la saisie de nous-mêmes dans notre rela­tion avec l’universel.