Aimé Michel : Le Kheder assassiné

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Je crois, mais ce serait repartir vers une autre idée, que la folie de notre temps est d’avoir voulu construire des sociétés et accessoirement des écoles adaptées à l’homme et à l’enfant moyens. Or il n’y a ni homme, ni femme, ni enfant « moyens ». Nous sommes tous des exceptions. Toute créature humaine est une exception, ou bien n’est pas humaine. Lieu commun, assommant à la fin, la crise de l’adolescent « en quête de son identité ». Ce n’est pas son identité qu’il cherche, c’est sa différence. Son identité l’accable, et il rue.


Maud Forget : Les maux de notre époque se forgent dans les écoles

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Le hatha-yoga est une véritable chiropractie lorsqu’il est pratiqué avec discernement. L’étude de cette discipline, les bienfaits que j’en ai ressentis m’ont incitée à créer une école de formation pédagogique pour que ne soit pas perdu ce que j’avais découvert. Ce sont les étudiants que j’avais initiés à leur demande à l’Université de Nanterre qui m’ont poussée à cette réalisation. J’ai été surprise par l’état de la colonne vertébrale d’êtres jeunes dont la santé semblait souvent compromise. Scolioses et lordoses se découvraient chez la plupart d’entre eux, des 89 élèves dont j’avais examiné le dos, 2 seulement étaient en parfait état.



Jean Klein : Qui connaît la personna­lité ?

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Le moins ne peut discerner le plus, la personne est dans l’impossibilité de comprendre étant elle-même une perception. Je me demanderais à votre place : Qui connaît la personna­lité ? Elle est en grande partie composée d’éléments qui assu­rent la survie en tant qu’individu, de choses apprises, d’édu­cation, d’expériences. C’est un produit de la société avec lequel vous vous identifiez. Je poserais plutôt la question d’une autre manière : Quelle est la lumière qui l’éclaire, qui est derrière toute représentation ? Vous ne trouverez jamais la réponse, mais vous serez saisi par un silence, présence ultime qui se suffit à elle-même.


le docteur Rosy Bruston : Une thérapie de la réconciliation

Quand moi je vois nos élèves qui sont bouleversés parce que il y a telle ou telle chose qui se passe, qui revient, moi je leur dis : « c’est un bienfait. Soyez contents, nous allons l’enlever, l’éliminer. Dîtes-vous que c’est un grand service que l’inconscient vous rend sinon vous allez vivre empoisonnés par toutes ces histoires. À quoi ça sert de penser toute sa vie que quand on avait tel âge il s’est passé ceci et cela. À quoi ça sert ? Votre inconscient vous dit mais enlève-le, allez désencom­bre-toi, purifie-toi, aère-toi, renouvelle-toi ».


Musluh-al-Dîn Saadi : Ode sur l'amour divin

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J’ai exposé au médecin la situation de mon cœur et la folie de ses emportements ; les soucis, lui ai-je dit, ne permettent pas à mes yeux de se clore un seul instant de la nuit. Saadi, m’a-t-il répondu, le mal que tu éprouves est l’amour : ce sont des dou­leurs pour lesquelles je ne possède aucun remède.


René Barbier : La création en éducation

| Catégories : Education | Mots-clés : , ,

L’impasse éducative prend sa source dans les fondements mêmes de la pensée occidentale depuis Aristote. Peu à peu, la richesse de l’imaginaire, qui s’exprimait encore chez les Grecs par la présence, en filigrane, d’une ingérence surnaturelle dans les affaires hu­maines (Dodds), a été réduite à la moindre expression par l’impérialisme d’une pensée logique dichotomique, non dialectique : dicho­tomies théorie/pratique ; agir/non-agir ; réel/imaginaire ; économie/idéologie ; scien­ce/poésie ; structure/changement ; expérimen­tal/clinique ; micro/macro, etc. Le sens de l’éducation, dans son déroulement historique, va de l’être au non-être comme le soutient Michel Juffe. Nous succombons sous le poids d’un mode d’existence psychique dominée par l’hémisphère gauche du cerveau qui impose les catégories du langage verbal, de la logique mathématique, du linéaire et du détaillé, du séquentiel, du contrôlé, de l’intellectuel, de la domination, du mondain, de l’analytique, du lire-écrire-nommer, de la sé­quence ordonnée, de la perception d’un ordre significatif, du complexe de séquences motrices.


Mohammad Iqbal : Prière

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Nous Te cherchons et Tu es loin de nos yeux ; mais non, nous sommes aveugles, et Tu es présent. Ou bien écarte ce voile du mystère, ou bien enlève-nous cette âme privée de vision. L’arbre de mon esprit désespère de porter des feuilles et des fruits : envoie donc une hache, ou alors la brise du matin. Tu m’as donné la raison, donne-moi aussi la folie, montre-moi la voie de l’extase intérieure. La science demeure dans la pensée ; l’amour fait son nid dans le cœur vigilant. Si la science ne bénéficie pas de l’amour, elle n’est qu’un théâtre d’idées : ce spectacle n’est qu’une magie…


XXX : Avec de gros sabots

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Si la nature humaine n’était que l’apparence extérieure d’une réalité-source, la folie ayant consisté jusqu’alors à pro­jeter l’intuition de cette nature-source soit à l’extérieur de soi-même et du monde en imaginant la divinité, soit sur les êtres et les choses en imaginant le sacré. Il suffit de s’installer comme gourou pour qu’en peu de temps des dévots vous canonisent ou, foin de cette limitation, ne fassent de vous un dieu vivant infaillible, c’est-à-dire une idole. Pourquoi projeter hors de soi ce qui se trouve en soi, à la source de soi. Pourquoi humilier jusqu’à l’autopunition sa nature humaine, comme si elle consti­tuait l’unique obstacle à retrouver un paradis. Pourquoi, en sens opposé, glorifier celle-ci en lui supposant un destin à part parmi les diverses formes du vivant, comme si les hommes, ainsi que toutes les autres espèces n’étaient pas soumis à la mort ?


Philippe Litzler : Isaac de l'Étoile et la connaissance de soi

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La pureté à laquelle Isaac aspire procède en grande partie de « la purification des phantasmes qui sont absorbés par les sens, habitent au-dedans l’imagination et, comme de petits nuages intermédiaires, nous cachent la clarté du soleil. » Il nous faut ainsi « dépasser toute l’agitation des pensées par la vigilance de l’âme », nous élever au-dessus de « la foule intérieure » comme Jésus gravissant la montagne, car tant que nous sommes immergés dans cette foule il nous est impossible de la contempler lucidement : « il est difficile, dans la foule, de voir la foule ; il est inévitable, dans la foule, d’éprouver du trouble. Aussi doit-on laisser la foule pour voir la foule elle-même, pour juger de la foule même ». Cette prise de recul s’effectue extérieurement, par un retrait dans la solitude, et intérieurement. L’enseignement d’Isaac de l’Étoile ne sépare d’ailleurs jamais ces deux plans. Ce sont plutôt pour lui des sphères concentriques dont le centre est la Réalité une et immuable.