François Durand Gasselin o.s.b. : Le cœur écoute

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À vrai dire, il ne semble pas que l’expression de « voie du cœur » puisse être consacrée à la désignation d’un mouve­ment spirituel particulier qui risquerait aussi d’être margi­nal. Au contraire, elle peut ra­mener les chrétiens, toutes confessions réunies, à leur ori­gine commune : la révélation biblique. La Bible, c’est déjà un peu l’Orient. Et l’Orient, sans nier les valeurs de l’occident mais en leur permettant de s’affiner pour parvenir à leur propre vérité, peut nous aider à équilibrer dialectiquement, dans une attitude juste, l’exer­cice du sentiment et celui de l’intellect. L’un et l’autre, en ef­fet, ne sont en vérité ce qu’ils sont que dans la rencontre où, mutuellement, ils se fécon­dent. L’intelligence ainsi re­jointe est alors celle du cœur, non pas celle des « intellec­tuels » mais des « sages ».


Gérard Simon : Quand la science était métaphysicienne

| Catégories : Science & Religion

Il s’en faut d’ailleurs que l’invocation métaphysique ait été simplement un pallia­tif. Bien au contraire : l’inquiétude philoso­phique et religieuse, l’angoisse devant l’ef­fondrement de vieilles certitudes, ont été une motivation essentielle pour nombre d’acteurs de premier plan de la révolution scientifique. Ce n’est pas un hasard si Lu­ther et Copernic sont contemporains. La crise de l’Église fut aussi celle de sa repré­sentation philosophique du monde. Devant cette crise, tous deux ont la même réac­tion : ils reviennent, par-delà toutes les in­terprétations, directement au message divin, le réformateur religieux aux Écritures, le réformateur de l’astronomie au grand livre de la Création. Comment au surplus, sans une profonde conviction mé­taphysique, faire le pari fou qu’il existe dans la nature, sous-jacent aux apparences, un ordre mathématique caché ?


Eva De Vitray Meyerovitch : Le chemin des contes

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Tout maître spirituel cherche à éveiller les âmes endormies à la Réalité ultime qu’elles possèdent, sans le savoir, au plus profond d’elles-mêmes. Les grands Soufis, notamment, ont mis en œuvre tous les moyens dont ils disposaient pour faire accéder leurs disciples à cette prise de conscience. Leur rôle est dès lors comparable à celui du guide qui vous prend par la main pour vous conduire le long du Chemin.


Stan Rougier : Comment réveiller l'archange qui dort sur son fumier ?

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Les humains n’habitent pas leur propre demeure. Fermé pour cause de surmenage. Ils ne s’aiment pas, ils n’ont pas le temps. Leurs activités ou ce qui leur arrive sont des perles répandues. Pas de fil qui puisse en faire un collier. Ils ne se parlent pas, ils bavardent. Les papotages s’annulent les uns les autres. Mis à la retraite, ils ne savent plus où ils en sont, ils s’ennuient. Ils tuent le temps en attendant que le temps les tue.


Vincent Bardet et Zeno Bianu : La voie du chamane

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Partout où l’on rencontre le chamanisme, deux conceptions quant à l’origine de la maladie prédominent ; soit le « rapt de l’âme » ou le vol du pouvoir, soit la possession ou l’intrusion d’entités malfaisantes dans le corps du malade. La cure chamanique se fonde donc soit sur un rappel, une chasse au pouvoir enfui, que le chamane rejoint en extase et rend au corps « despiritua­lisé », soit sur une expulsion/extraction du pouvoir per­turbateur. Quel que soit l’objet de la cure, celle-ci est subordonnée à une technique ancestrale qu’on retrouve à travers toute la planète, dans le temps comme dans l’espace : le voyage chamanique.


René Alleau : Les sociétés secrètes dans les sociétés primitives 1

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De nombreux exemples d’autres rites de passage ont été analysés par Van Gennep qui en propose cette définition : « Les rites de passage sont ceux qui accompagnent tout changement d’état, de place, de situation, d’âge. Les céré­monies auxquelles ces rites donnent lieu sont généralement calquées sur les passages matériels comme celui de la traver­sée d’un cours d’eau, du passage d’un pays dans un autre, de l’entrée dans un temple, etc. » Ces rites comprennent régulièrement trois stades successifs : celui de la séparation, celui de l’attente en marge, celui de l’agrégation à un nouvel état.


Carlo Suarès : L'enfance d'un moi : «Je suis un moi»

| Catégories : Suarès Carlo | Mots-clés :

La façon dont le je, non-conscient, de l’enfant parvient, lorsqu’il est mûr, à se détacher de l’univers subjectif qui l’a créé, et dont il ne s’était pas encore nettement différencié, est d’une importance extrême, car elle caractérise le moi qui surgit, ses tendances, ses possibilités, et nous révèle sa na­ture la plus intime. Ce phénomène d’individualisa­tion n’a cependant jamais été étudié, à notre con­naissance sous cet aspect. Ne pouvant nous ap­puyer ici que sur notre propre documentation, en­core très restreinte, nous nous bornerons à indiquer des voies de recherches, telles qu’elles se présen­tent en ce moment à nous.


Élisabeth Andrès : L'enseignement de demain

| Catégories : Education

L’éducation doit s’appuyer sur les vertus communes des enfants, leur faculté d’émotion, d’enthousiasme, d’amour (on ne peut séparer en eux intelligence, curiosité et affectivité), leur faculté d’intérêt non pas sous la forme d’une réussite codifiée, préalablement définie, visiblement ren­table, comme l’exige l’adulte, mais dont le critère est d’avoir compris quelque chose et d’y trouver du bonheur.


Éloi Leclerc : Les clartés de la nuit

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Cette signification cosmique et religieuse de la nuit nous in­troduit dans la dimension pro­prement psychique du sym­bole. Il est aisé de voir, en ef­fet, que, sous le symbole ma­ternel et nourricier de la nuit, l’âme a affaire à ses propres profondeurs nocturnes, celles de son inconscient et celles de son mystère total. L’homme se regarde et se retrouve dans l’image qu’il se fait de la nuit et de ses clartés. De ses clarté surtout. Elles sont un miroir…


Jean-Rémi Deléage : La logique des niveaux

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On a parlé le plus souvent en sciences humaines (et même physiques) d’« effet d’expérimentateur » quand ce dernier, pour étudier un phéno­mène, lui fait correspondre un modèle descriptif en énonçant des lois de comportement, issues d’inférences partiales. Il y a là expérimentation de façon orientée, subjective, ce qui modifie, voire fausse les résultats. Or comme on l’admet aujourd’hui, même l’acte d’observer qui se veut passif oriente le résultat dans un sens précis. Tout observateur observe à travers lui-même et sa structure nerveuse humaine. Tout schéma perceptif en est tributaire, et l’on trouve le plus souvent sur le terrain ce que l’on y a apporté.