Shankaracharya - La perception de la non-dualité

| Catégories : Shankaracharya | Mots-clés :

Bien qu’il n’y ait qu’un seul rayon de soleil, plusieurs semblent traverser les trous formés par la corde du lit [Le lit hindou est constitué par des cordes entrelacées et tendues sur un cadre] : ainsi, dans tous les champs de connaissance, Je parais indéfiniment multiple, étant omniprésent.


Michael Alwany : Je pense, donc je ne suis pas

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Je veux comprendre. Je veux comprendre ma pensée. Pas le contenu de ma pensée, ce qu’est la pensée. Je pense à propos de ma pensée avec ma pensée. Comment, alors, puis-je, être objectif ? Évidemment, ce n’est pas si facile. De même qu’il m’est difficile d’être objectif à propos de ma colère quand je suis en colère, de même il m’est difficile d’être objectif à propos de ma pensée quand je pense. Je peux l’analyser, bien sûr. Cela je peux. Je pour­rais citer des philosophes et des psycho­logues par douzaines si je voulais en faire la recherche. Mais cela ne m’inté­resse pas. Je ne m’intéresse pas aux théories sur la pensée, sur ce que disent les autres sur la pensée, sur l’acte de penser. Je répète : je ne veux pas l’ana­lyser. Je veux l’expérimenter. Je veux la voir — comment ça marche, ce qui la met en marche, en quoi elle consiste. Qu’est-ce que c’est la pensée ? Qu’est-ce que ça veut dire, penser ?


Jean Klein : L'état méditatif

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L’état méditatif, notre vraie nature, n’est pas à proprement parler un état, il est la substance, le support même de tout état, d’où rien ne s’anticipe, rien ne se projette, où il n’existe aucun dynamisme tendu vers un but, un résultat. Toute Présence silencieuse, il n’est ni intérieur, ni extérieur, il est non localisé physiquement ou psychiquement, hors de l’espace et du temps, il est Être.


Michel Random : Les contes de la sagesse merveilleuse

| Catégories : Arts Martiaux, Random Michel

Quand chez un grand maître l’unité est réalisée, alors c’est le Vide lui-même qui agit. Le moi est effacé, mais la force de l’univers, la force cosmique dans son mouvement éternel, qui n’est d’aucun temps et qui n’a aucunes limites, cette force que rien ne peut ni concevoir ni nommer agit souverainement. Tel est l’ultime secret de tous les secrets.


Paroles recueillies

À l’instant même où l’objet du désir est obtenu surgit une brève explosion de joie intense dont la cause est attribuée à tort à l’objet désiré, qu’il s’agisse d’une chose, d’un être, d’une situation ou d’une réussite. Mais cette joie s’émousse, alors qu’on la voudrait perma­nente. La répétition des conditions qui, croit-on, l’ont initialement procurée, n’apporte plus la même intensité, la même saveur exaltante. Ainsi est-on amené à chercher une autre source de joie. Ainsi s’égare-t-on dans la dans la poursuite sans fin des êtres et des choses.


Hazrat Inayat Khan : La pureté de la vie

| Catégories : Hazrat Inayat Khan

Lorsqu’on dit « pur d’esprit », quel sens cela a-t-il ? Cela signifie que ce qui est étranger à l’esprit ne lui appartient pas, mais que ce qui est naturel à l’esprit demeure. Et qu’est-ce donc qui est naturel à l’esprit ? C’est ce que l’on voit et admire chez le petit enfant, la disposition amicale, la promptitude à voir et à admirer quelque chose de beau plutôt qu’à critiquer, la disposition à sourire pour répondre à qui l’aime ou sourit, et à croire sans questionner « qu’est-ce ? » Un enfant est un croyant naturel, un ami naturel, complaisant et accommodant, un admirateur naturel de la beauté, ignorant la critique, négligeant tout ce qui ne l’attire pas, connaissant l’amour, non pas la haine. Voilà ce qui manifeste la condition originelle de l’esprit, naturelle à l’homme. Après que l’esprit de l’homme est entré dans ce monde, ce qui lui est ajouté est surcroît. Cela peut paraître bon momentanément, cela peut paraître utile momentanément, toutefois cela n’est pas pur. Quelqu’un peut être dit intel­ligent, quelqu’un peut être reconnu comme savant, quelqu’un peut être traité de spirituel, mais avec tous ces attributs, l’esprit n’est pas pur.


Michel Guillaume : Retrouver l'Esprit

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La spiritualité c’est la rencontre avec l’Esprit, et l’Esprit souffle où il veut, pas nécessairement là où l’on s’en réclame. L’Esprit vivifie, c’est-à-dire qu’il apporte toujours un air neuf, inattendu. Au besoin l’Esprit bouscule nos chers petits conformismes, les vérités que nous croyons tenir (« comme une brique », disait Hazrat Inayat) ; en bref, l’Esprit c’est toujours Autre Chose ; un Autre Chose qui nous comble et en même temps nous demande un effort de réajustement, de dépassement, d’adaptation.


Nargis : Extraits du disciple devant la porte

| Catégories : Spiritualité

La preuve des Vérités spirituelles ne peut être donnée par un homme à un autre parce que les choses appartenant à l’âme doivent être vues avec les yeux de l’âme et pour chaque homme la preuve lui appartient à lui seul ; il est impossible d’expliquer des vérités spirituelles à quelqu’un dont les yeux spirituels sont fermés. Ce serait exactement la même chose que d’expliquer la couleur à un aveugle né ; il pourrait bien croire ce qu’on lui dit mais on serait dans l’impossibilité de lui en apporter quelque preuve physique que ce soit, tandis que si ses yeux étaient ouverts, il verrait immédiatement pour lui-même. Il en est ainsi des choses appartenant à l’esprit ; rien sinon la vision spirituelle ne peut donner de preuve ; et on doit se souvenir qu’il y a des degrés de vision spirituelle comme il y en a de physiques. En vérité il y a beaucoup plus de choses invisibles que de visibles, même pour ceux dont les yeux sont ouverts, et même beaucoup de celles qui sont visibles ne seraient pas comprises sans instruction.


Kalou Rimpoché : Rites et enseignements du Bardo Thodol

| Catégories : Traditions | Mots-clés : , ,

Le Bardo, c’est-à-dire l’état post-mortem est très important car tous les êtres doivent passer par cet état. Il faut savoir comment se déroule la mort, et ensuite connaître les moyens d’action, les moyens d’aider le défunt dans cet état d’après vie. Dans le meilleur des cas, il faut développer certaines techniques spiri­tuelles qui nous seront utiles au moment de la mort et dans l’état post-mortem.


Jacques May : La philosophie bouddhique de la vacuité

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J’ai parlé tout à l’heure d’une exigence de réalité et d’une exigence de rationalité. Cette double exigence, qui détruit la réalité de surface, manifeste en elle la réalité absolue. Elle ne trouve pas son origine en l’homme, être pensant ; elle est dans la réalité, elle est la réalité même. En son essence, elle est impersonnelle, universelle. Elle parvient à son exaltation dans la connaissance de l’absolu, adéquate et homogène à son objet, et qui pourrait se définir : connaissance rationnelle abolie adéquate à un réel annulé. Double à son point de départ relatif, l’exigence est une à son terme : le réel et le rationnel fusionnent en s’effaçant, en « s’arrêtant », dit le sanscrit. C’est ainsi que le Mâdhyamika souscrirait, à sa manière, à l’axiome hégélien : « tout ce qui est rationnel est réel, et tout ce qui est réel est rationnel ».