André Mahé : Une médecine de la mécanique humaine : la vertébrothérapie

Et il ne s’agit pas d’une connaissance théorique et livresque acquise en consultant des planches et en assi­milant une terminologie spéciale, ni même de celle qu’on croit posséder, pour avoir disséqué à l’amphithéâtre. Il s’agit de tout autre chose. Et, d’abord, de posséder instinctivement le sens du corps humain, de la mécanique humaine, dans sa statique et surtout dans sa dynamique. Sambucy a raison de distinguer à travers l’Histoire deux grandes lignées de thérapeutes, que l’on peut différencier non en gymnastes et conformistes, mais en biologistes et mécaniciens. De toute évidence, cette distinction corres­pond à deux types d’esprit, de sensibilité, de philosophie peut-être, encore que le mécanicien comprendra souvent les questions biologiques, tandis que le biologiste reste généralement fermé à toute véritable connaissance mécanicienne. Et depuis des siècles, la médecine occi­dentale a tourné le dos à ce qu’on appelle aujourd’hui la médecine physique, alors qu’elle était contenue dans l’enseignement hippocratique.


Robert Amadou : La science admirable – Art et Sciences hermétiques

| Catégories : Amadou Robert | Mots-clés : , ,

L’« incohérence interne » de Newton gê­nait Aldous Huxley. Non pas que l’ironiste tourné mystique s’offusquât des insuffisances d’une physique qui s’accomplirait au XXe siècle dans les théories de la relativité et des quantas, mais comment un maître fondateur de la science mo­derne avait-il pu admettre, en dépit de sa qualité, les sciences occultes don relève ou au moins participe sa théologie imprégnée d’hermétisme et millénariste toutes fausses sciences évidemment voire anti-sciences ?



Carlos Suarès : La dialectique du moi

| Catégories : Suarès Carlo | Mots-clés : ,

Par rapport à la Nature nous envisagerons le moi comme une crise qui se produit dans l’évolution naturelle des règnes, lorsque le sens subjectif (le je), après être devenu conscient et avoir augmenté d’intensité à travers les règnes inférieurs à l’homme, est devenu assez aigu pour assumer à sa propre perception la valeur d’entités isolées, de moi nettement séparés des autres moi. Nous reprendrons ainsi, dans le domaine psychologique, la méthode matérialiste, en faisant sauter ses propres cadres, et nous indiquerons par quelles voies le moi peut et doit parvenir à comprendre sa nature et sa raison d’être, passer de l’état d’isolement à l’état de connaissance.


Jean Markale : Y-a-t-il une tradition orientale ?

| Catégories : Markale Jean

D’autre part, privés de ces sources proprement « indi­gènes », ceux qui sont en recherche spirituelle se sont réfugiés dans l’orientalisme qui lui, au moins, présente une chaîne ininterrompue. Mais il y a des inconvénients : sommes-nous, oui ou non, nous autres, gens de l’Europe du nord et du nord-ouest, capables de pénétrer autrement que par goût de l’exotisme, dans un monde mental et spirituel qui n’est pas le nôtre, et qui, bien souvent, par différence de sensibilité et d’approche logique, se révèle d’un accès difficile ? Personnellement, tout en reconnais­sant les louables tentatives de certains esprits éclairés, je crois à l’impossibilité de communication absolue entre l’esprit occidental et l’univers mental de l’hindouisme et du bouddhisme. Et cette impossibilité est pour ainsi dire « naturelle ». Le droit à la différence, sur lequel on s’étend volontiers aujourd’hui, n’est-il pas la reconnaissance de cette différence fondamentale ?


Initiation au dharma non-duel

| Catégories : Traditions | Mots-clés : ,

Quand les Bodhisattvas eurent parlé, ils demandèrent à Manjoushri quelle était son opinion sur le Dharma non-duel. Manjoushri dit : « À mon avis, quand toutes choses ne sont plus accessibles à la parole ou au langage, à toute formulation et à tout savoir et au-delà de toute question et de toute réponse, ceci est une initiation au Dharma non-duel. »


Le dévoilement des sens supérieurs

| Catégories : Traditions | Mots-clés :

L’essence du dévoilement se trouve dans l’enlèvement des voiles. Le voyant perçoit des choses qu’il ne voyait pas auparavant. Par « voiles » on entend les obstacles qui retiennent l’être en deçà de la parfaite vision de la Beauté Divine ; ils sont faits des mondes divers appartenant tous à la constitution de l’homme. L’homme possède un œil en corrélation avec chacun de ces mondes par lequel il observe ce monde durant le dévoilement. Ces mondes s’inscrivent tous sous une division en deux : lumière et obscurité, ciel et terre, invisible et visible, spirituel et physique – chaque paire exprimant le même sens en termes différents.


Pierre Crépon : La guerre sacrée chez les Aztèques

| Catégories : Crépon Pierre, Traditions | Mots-clés : , ,

Le 13 août 1521, deux ans après avoir débarqué sur la côte mexicaine, Cortès et ses compagnons s’em­parent de la capitale de l’empire Aztèque, Mexico-­Tenochtilan. Ils pénètrent dans la ville après un siège de plusieurs mois : déjà plusieurs dizaines de milliers de Mexicains y sont morts de famine, et bien d’autres ne survivront pas à la frénésie meur­trière des assiégeants. Le reste sera marqué au fer rouge de l’esclavage, et la ville se verra détruite de fond en comble afin que ne subsistent aucun des mul­tiples temples qui s’élevaient à la gloire des dieux du Nouveau Monde. C’en était fini de Mexico, la cité royale, dont les Conquistadors eux-mêmes disaient qu’elle était « une ville plus belle que Grenade ou Venise ».


Louis Lallement : Les mystères du Christ

| Catégories : Lallement Louis | Mots-clés : , ,

Ce qu’on est convenu d’appeler la « vie mixte », définie idéalement comme faisant la synthèse de la contemplation et de l’action, trouve alors sa réalisation parfaite, les deux étant désormais aussi solidaires que la vie humaine et la vie divine en l’Homme-Dieu. Dans ces conditions, une pleine participation aux mystères du Christ peut être vécue au cours de la vie quotidienne et c’est ainsi qu’on en acquiert une pleine connaissance, recevant en même temps du Fils celle des secrets correspondants de la divine Sagesse.


Vincent Bardet : Discours du silence

| Catégories : Bardet Vincent | Mots-clés : ,

Derrière ce que l’écriture rend manifeste — la succession de phrases s’organisant dans l’espace de la page et dans le temps du livre — un « autre chose » se profile, que le phénomène du discours recouvre, sans le voiler complètement.
La pulsation essentielle au discours n’est pas à trouver dans l’univers clos des signes où il se meut, mais dans la démarche première du sujet qui parle.