Yves Christen : L'ADN entre ciel et terre

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Les historiens des sciences nous enseignent que la connaissance progresse surtout par les bonds que lui font accomplir quelques francs-tireurs pas toujours bien considérés de leur vivant. Réjouissons-nous donc car nous vivons, à cet égard, une époque agitée. En particulier si l’on considère avec attention toutes les idées soulevées par l’étude de l’ADN (l’acide désoxyribonucléique) vecteur des gènes et des potentialités héréditaires. Il y a tout d’abord le débat devenu classique en quelques années seulement, et par là même relativement peu révolutionnaire sur la sociobiologie…


Kenneth White : Vers un nouvel espace culturel

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La culture, c’est la manière dont l’être humain se conçoit, se travaille et se dirige. Une culture, c’est un ensemble de motifs et de motivations, une vue et une vie d’ensemble, telles que les connaissaient, par exemple, le Moyen Age ou, pour remonter dans le temps, une cité grecque, une tribu paléolithique. Nous ne pouvons guère prétendre, aujourd’hui, à une « culture » dans ce sens. Ce que nous avons c’est « de la culture », c’est-à-dire, un peu de ceci, un peu de cela : des restes de christianisme (réduit la plupart du temps à la platitude moralisante, au misérabilisme généralisé, au gnangnan sentimental), une dose d’humanisme gréco-latin (référence mythopoétique au 19e siècle, il ne nous sert plus guère que de structure grammaticale et de glossolalie byzantine), un peu de science (traduite d’un côté en science-fiction fantasmante, de l’autre, en scientisme universitaire) et quelques références exotiques et cosmopolites (depuis les Aztèques jusqu’au Zen) : « un plat dont même les chiens ne voudraient pas », disait sévèrement, Nietzsche.


Joseph Majault : Un témoin de la parole. Portrait de Jean Sulivan

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Passant, étranger, rebelle, Jean Sulivan se qualifie lui-même aussi. On ne s’étonnera donc pas qu’il ait été considéré par beaucoup comme en marge. De par sa vie. De par son œuvre. Libéré de tout service d’Église, hors hiérarchie et hors institution, voyageur et nomade dans le monde, analyste de l’ordre grec (L’obsession de Delphes), observateur des mystiques de l’Inde (Le plus petit abime), citoyen des temps modernes (Joie errante), ce prêtre n’a jamais cessé d’être l’homme de foi préoccupé de l’essentiel, ce «drôle d’apôtre hors propagande, qui renvoie chacun à lui-même», celui qui affirmant pour conviction la primauté de la révélation refuse le prêchi-prêcha des orateurs de chaire pour s’afficher dans son choix d’être libre et sa singularité d’auteur…


Le chemin de l'homme : Prise de conscience

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Adam se cache pour ne pas être obligé de rendre des comptes, pour échapper à la conscience de ses propres responsabilités; il se cache comme chacun de nous, car chaque personne est Adam et se trouve dans la situation d’Adam. Afin de ne pas voir en quoi il a failli, l’homme a transformé sa vie en une sorte de cache-cache, et à force de se dérober devant la face de Dieu et de se dérober encore, tout finit par s’embrouiller en lui jusqu’à l’absurde.


Michel Random : Le réalisme symbolique: ses peintres viennois

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Pourquoi sommes-nous ce que nous sommes ? Peut-on échapper à la course du temps, à la mort ? Comment mordre à ce qui est, à la nourriture d’une vie ou d’une renaissance infinie ? Avons-nous au fond de la poche la clef de l’immortalité sans le savoir ? Voilà en substance les interrogations qui définissent la peinture de l’Ecole de Vienne. Eros et Thanatos, oui, mais encore ?


Robert Faure : Disponibilité de l'homme et grâce de Dieu

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Or, pour ceux qui cherchent, confusément peut-être, un lieu de silence et de réconciliation avec soi, avec le monde, avec Dieu, où aller ? Un lieu où l’on puisse apprendre à accueillir cette présence vivante, à écouter cette parole intérieure, à respecter l’attente de son corps, la puissance à aimer de son cœur, la soif de son âme ? Et surtout lorsqu’on ne veut pas risquer de tomber dans les schémas intellectuels, dans les démonstrations verbales, dans les explications (psychanalytiques).


Celui qui nous nourrit

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L’aspect principiel que Tawhîd met en lumière contraste avec celui qui a été évoqué par le précédent. Alors qu’il y était question de la destruction et de la «transformation» de tout ce qui n’est pas la Face divine, c’est un principe «conservateur» des êtres qui est envisagé ici. La relation de ces deux tawhîd présente donc une analogie remarquable avec les deux voies de réalisation rapportées, dans l’Hindouisme, respectivement à Shiva et à Vishnu qui sont, eux aussi, dés aspects fondamentaux de la «Personnalité» divine…


Ananda Coomaraswamy : Image de l’homme et du monde

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Qu’il s’agisse de hutte ou de palais, aucune distinction fondamentale ne saurait être faite entre la maison des dieux et les habitations des hommes; le chef de famille hindou officie lui-même en tant que prêtre de la maison, accomplissant chaque jour l’Agnihôtra dans le cercle domestique. En Inde, comme ailleurs, ce ne sont pas seulement les temples qui sont à l’image de l’univers: l’homme lui-même est un microcosme, un «temple sacré» ou une «cité de Dieu» (Brahmapûra).


Marcel Clébant : Les prisons les plus proches

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La femme enfante, elle justifie sa présence. La vie qui avait un instant concentré ses forces dans son corps, repart pour se mouvoir seule. On l’appelle enfant, plus tard : homme ; mais cet être n’est pas entièrement lui. Il garde au plus intime de sa construction, le souvenir d’une prison chaude, où les problèmes ne vont pas loin. Vivre se déroulait sur une piste au diamètre restreint, où l’horizon « non-inconnu », puisqu’à portée de la main, empêchait d’avoir peur. Et tout a changé le jour où la prison a relaxé le prisonnier. Ce qui est en dehors de la mère était vaste et suspect.


Alan W. Watts : Peinture sans cadre

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Connaître l’univers uniquement en termes de nos catégories, de nos cadres de valeurs est exactement ce que la philosophie indienne désigne par « maya ». Elle nous enseigne qu’une telle connaissance est en un certain sens une illusion. Le terme « maya » est en relation avec nos mots « mètre », « matrix » et « matériel ». Il provient de la racine sanscrite « matr- » signifiant « mesurer ». Toute mensuration est une mise en catégorie, une limitation dans un cadre, une description, comme un cercle est décrit par un compas, comme les minutes sont marquées sur une horloge. Tout ceci constitue le réseau fragile des abstractions à l’aide desquelles l’esprit humain tente de saisir le monde, mais c’est finalement toujours en vain.