Par analogie, l’Adam de Moïse est formé directement de la Terre ; mais lorsque la femme Aischa ou Eve reçoit l’existence, elle est tirée de la substance même de l’homme, le principe masculin. Cette compagne, égale de l’homme, reste cependant dans un état d’infériorité. Dans les Cieux, la Vierge, épouse de la divinité, ne peut devenir son égale ; les kabbalistes la nomment la Nature Naturante. Elle est supérieure à tout, sauf à Dieu lui-même. Rien ne peut se faire sans elle. Génératrice de toutes choses, cet élément vierge et fécondateur produit la cohésion et détermine toutes les phases évolutives des substances. La Vierge féconde les semences au cœur de la terre ; elle préside à la germination et les mystères cosmiques se développent en son sein. Nous parvenons à la notion de la Mère supérieure régnant sur la profondeur.
Catégorie : T-U
N. Sri Ram : Le chant de la vie
C’est parce que la vie est essentiellement une unité, bien que les éléments et forces par lesquelles elle s’exprime soient multiples dans leur harmonie, qu’il y a tant de beauté dans la manifestation. Le sens de la beauté ne peut avoir sa source dans le raisonnement ou dans un processus purement mental. Il est plus inclusif et plus fondamental que ces processus. L’unité qui existe dans la Vie cherche à étendre son harmonie dans tout le cosmos, et dans chaque être individuel. Il y a, parmi les divers processus de la Nature, une tendance vers la beauté, une intelligence toujours présente qui opère de manière extrêmement subtile, et apporte, dès qu’une voie lui est ouverte, toute l’harmonie possible.
Antonio Girardi : Vivre au bénéfice de l'humanité
Aujourd’hui, pour l’être humain qui a du bon sens, il ne s’agit pas exactement de refuser ce qui existe pour atteindre un improbable état futur de perfection, mais plutôt d’accepter pleinement l’état actuel des choses, sur tous les plans (à commencer par sa propre réalité individuelle), pour exprimer dans le concept ici et maintenant les aspects lumineux de l’existence, ceux qui naissent de la réalisation d’un pont concret entre les émotions, les sentiments, la pensée et les idéaux. L’être humain récupère ainsi le sens de sa profonde unité et réalise en lui-même ce que nous pourrions définir comme la voie réelle, qui est liée à une acceptation totale de la vie et à une prise de conscience de la fausseté de la distinction rigide entre réalité matérielle et réalité spirituelle.
Jean Coulonval : Quand l'esprit explose dans le quotidien
L’infini ne peut s’atteindre par accumulation de morceaux. Cette démarche, en tant qu’ouvrier m’était profondément étrangère. C’est celle de l’étudiant et du chercheur, de l’«homme d’étude». Cependant, il m’était apparu que le fait d’être catholique, ou protestant, ou musulman, ou capitaliste, ou communiste, en religion, philosophie, science et tutti quanti, n’était que le résultat de conditionnements sociaux, géographiques, historiques, sentimentaux, scolaires etc. Et tous disent: «C’est ma vérité». Ça fait beaucoup trop de vérités alors que par définition il ne peut y en avoir qu’une. Tout cela n’est qu’«opinion», condensat psychique né de circonstances conditionnantes familiales, raciales, sociales, géographiques et autres. Et aucune opinion ne peut être «la vérité». Se casser la gueule pour défendre ce qui n’est qu’opinion c’est la connerie des conneries et pourtant c’est ainsi que le monde fonctionne.
Radha Burnier : Apprendre à être satisfait
Nous pouvons admettre que, pour éviter les grandes souffrances, nous devons nous libérer du désir insatiable. Mais les grandes souffrances ne sont que les formes concentrées de tous les petits moments de tristesse, de mécontentement et de manque que nous expérimentons jour après jour. Accumulés, ils deviennent visibles, mais quand ils sont le tissu de la vie quotidienne, nous ne remarquons pas ces petites choses et ne sentons pas que nos petits manques causent tous les problèmes. Cela ne veut pas dire qu’on ne doive pas se procurer ce qui est nécessaire. Une nouvelle bouilloire dans la cuisine peut être nécessaire, et on peut se la procurer. Mais si nous croyons que le fait d’avoir cette bouilloire va nous rendre plus heureux, c’est une idée complètement fausse. C’est une forme d’ignorance d’associer la bouilloire ou tout autre chose avec notre bien-être.
N. Sri Ram : Manas et bouddhi
Le mental qui est en rapport avec la matière est appelé, dans la philosophie hindoue, MANAS ; mais le mental en rapport avec l’esprit est nommé BOUDDHI. C’est un seul mental, une seule conscience, mais avec deux aspects tournés dans deux directions. En général, « Bouddhi » est traduit par « Intuition spirituelle ». C’est la cause spirituelle qui connaît intuitivement. Le mot Bouddhi est apparenté à celui de Bouddha, qui signifie « l’illuminé » ou « éveillé ». Bouddhi donne l’illumination complète. Dans la philosophie hindoue il y a plusieurs systèmes, mais tous font cette distinction fondamentale entre Bouddhi et Manas. Ces deux principes sont toujours inclus dans la constitution de l’homme. La conscience en nous est une, il n’y a pas plusieurs consciences en nous. Mais il y a deux aspects, deux modes d’action de notre conscience.
N. Sri Ram : La véritable nature de l'homme
La nature de la conscience dans son essence, c’est de recevoir des impressions. Actuellement je ne pense pas du tout, je me borne à vous regarder. Je reçois des impressions de vous tous qui êtes là, de cette pièce, de sa forme, des couleurs qui y sont. Donc la conscience, à l’opposé de la pensée, n’est que la capacité de recevoir des impressions. Non seulement elle reçoit ces impressions, mais elle les retient et la conservation de ces impressions, de ce qui s’est produit, c’est la mémoire. J’ai reçu tant d’impressions de tellement de choses depuis ma naissance, mais, qu’est-ce qui maintient ces différentes impressions comme si elles étaient enfermées dans un sac ou dans une boîte au lieu de se dissiper ?
Hermine Sabetay : L'ésotérisme de l'art dramatique
Un artiste vraiment doué, qui est entièrement absorbé par le rôle auquel il prête vie, qui se sent complètement identifié avec l’être illusoire qui se meut et parle sur les planches, qui éprouve ses joies et chagrins, ses problèmes et conflits comme les siens propres, peut être comparé à un Ego totalement immergé dans sa personnalité éphémère. Telle est la condition psychologique de la majorité des hommes ; elle est poétisée dans la mythologie grecque par le joli mythe de Narcisse.
N. Sri Ram : L'expansion sans profondeur
Chercher le bonheur ne procure jamais le bonheur. L’image mentale vers laquelle on tend est rarement, ou jamais, atteinte. La recherche, à son début, vient d’un manque en nous. Le bonheur peut venir, mais pour quelle raison se met-on à sa recherche ? A cause d’un vide ressenti, et qui n’est du reste pas comblé par l’obtention de ce qu’on cherche. Plus intense est le désir d’une chose, moins son obtention a de chance d’apporter la satisfaction.
Sankara Menon : Données essentielles de la culture hindoue
Pour la plupart des Indiens, le concept de base qui a dominé la pensée et la vie hindoues est l’affirmation de l’unité de la vie ; je ne suis pas sans savoir que des systèmes dualistes ou pluralistes ont été connus dans l’Inde et y ont acquis un grand prestige. Mais tandis qu’on les respectait, leurs conclusions sur la Réalité Ultime n’ont pas été admises en définitive. La déclaration fameuse du Rig-Veda sur « L’Un auquel les Sages donnent bien des noms », montre que cette conviction se rencontre chez les Hindous dès l’aube de l’histoire.