Par sa base, l’enseignement de Krishnamurti repose, en effet, sur un art de découvrir ces propositions, ces « théorèmes » psychologiques, et d’en établir solidement, au jugement de tout observateur de soi honnête, lucide et attentif, la réalité ; sur une mise en lumière impitoyable et irrécusable de la structure et de l’inévitable fonctionnement de notre esprit au niveau de conscience qui est celui de l’immense majorité des êtres humains. Dans ces conditions, il n’est absolument pas concevable qu’un individu intelligent, s’observant honnêtement, puisse, dans son for intérieur, entrer en conflit avec un tel enseignement une fois qu’il en a bien compris la véritable nature. Cela reviendrait pour lui à entrer en conflit avec lui-même, à renier sa propre transparence.
Étiquette : connaissance de soi
René Fouéré : Lettre à Krishnamurti

Maintes fois, rencontrant le mot « conscience » dans vos causeries, je me suis demandé s’il voulait dire conscience en général ou soi-conscience. Il me semble que ce sont là deux choses distinctes. La perception banale d’un objet quelconque, les informations qui nous sont données par nos sens sur le monde dit extérieur ne me paraissent pas pouvoir être confondues avec la soi-conscience. Je pense que ces témoignages des sens subsistent chez l’homme libéré, qu’il est conscient de la fleur qui s’ouvre, du nuage qui passe ou même d’une image intérieure, d’un souvenir en d’autres termes, l’abolition de la soi-conscience ne doit pas entraîner celle de la conscience en général.