Tout est Dieu, et Dieu n’est rien. Depuis toujours, pour lui, il en sera ainsi. À jamais, il en sera ainsi. Le plus énorme nombre ne suffirait pas à définir sa durée, que la plus infime fraction contient aussi bien tout entière : n’importe quel instant, pour « cela », contient non seulement l’histoire de notre univers depuis sa naissance, il y a quinze milliards d’années, jusqu’à sa dissolution éventuelle, mais aussi la manifestation de tous les autres univers qui, pour une conscience temporelle, ont précédé le nôtre ou doivent lui succéder. Tout existe d’avance et à jamais. En Cela et pour Cela, toute vie, immesurablement grande ou incommensurablement petite, est une, est infinie, est éternelle, est à la fois radicalement illusoire et réelle. Rien n’existe vraiment. Et tout a toujours existé.