Charles D'Hooghvorst : La lettre et l'esprit

La lettre ne doit pas être rejetée, elle est nécessaire. Elle est comme le support de l’esprit, de même que le corps de l’homme sert de support à son esprit. Sans le corps, l’esprit ne peut s’exprimer. « L’esprit n’est pas séparé de la lettre », ont dit les Pères de l’église, fidèles à la tradition primitive, « il est contenu et d’abord caché en elle. La lettre est bonne et nécessaire parce qu’elle conduit à l’esprit, elle est son instrument et sa servante. »

Claude Barbat : De l'alchimie intérieure à l'alchimie extérieure

La différence entre un Chimiste et un Alchimiste devant le même sujet minéral c’est que le premier ne rêve plus et que cette « masse » matérielle, il la place (en esprit aussi bien qu’en opération) dans un milieu stérile, tandis que l’Alchimiste, lui, appartient à la famille des plus prodigieux rêveurs, parmi les « hommes de Désir »… (lisez les études de Gaston Bachelard à ce propos car ce philosophe a très utilement rêvé, en seconde main, sur ces rêveurs); et ce fragment de la chair de Mère Nature à partir de quoi va cristalliser son Œuvre, le Fils d’Hermès va le placer dans le lieu de son laboratoire le plus propice à la Vie : l’Œuf philosophique !…

Michel Random : Borobudur: le mandala, la vision, l'illumination

Le mandala est par excellence le support qui permet de transmettre la doctrine secrète. Il sert d’enseignement initiatique, il produit et conduit à l’état d’Eveil. Il est très probable que le monument a été construit sous la direction de moines bouddhistes et que son architecture revêt dans ses plus petites parties une science et une philosophie spirituelle cachée. L’influence et les emprunts à l’art Indou sont d’autant plus apparents que ce sont effectivement des hindouistes qui ont certainement achevé Borobudur après la brusque chute de la dynastie des Sailendra.

Michel Random : Borobudur, la montagne de la vacuité

Borobudur se présente donc comme un mandala exprimant les trois niveaux et les trois états de la réalité : le premier niveau est le monde du désir (Kamadhatu). C’est par lui que la matière se manifeste, que les joies et les souffrances apparaissent. En fait, ce premier degré de la manifestation est invisible. Cent soixante reliefs représentant l’enfer et les méfaits du désir ont été sculptés à la base, puis, nécessité architecturale ou volonté de cacher les images infernales, ces bas-reliefs furent recouverts d’une paroi de pierre, et ce n’est qu’à la suite de travaux de restauration en 1885 qu’ils furent découverts. Depuis inventoriés et photographiés, ils sont à nouveau recouverts de terre.

Daniel Giraud : La roue du Tarot

Le Tarot est support de voyance. Il est aussi support de voyage pour l’Homme intérieur. Aspect de la Voie où la réfraction du Principe UNiversel en un rayon céleste dans le cosmos fait que tout homme porte sa destinée en lui, en un état de conscience universelle… seul l’amor fati, l’acceptation de sa propre destinée, ouvre sur la Réalisation de Soi.

Jean Carteret : Les mystères du Tarot

Le Tarot est la translation d’une rotation tandis que l’Astrologie est la rotation d’une translation, la marche des astres. Disons que l’Astrologie est la carte du voyage tandis que le Tarot en décompose les étapes nécessaires comme sont nécessaires les étapes de l’alphabet pour l’apprentissage du verbe et la construction syntaxique de la phrase.

Yves Albert Dauge : Documents de travail élaborés

I. Tableau des Lettres-Nombres de l’alphabet hébraïque.

II. Interprétation dynamique du Nom divin sous sa double forme.

III. Tableau récapitulatif des plans ontologiques, des niveaux de conscience, et des phases de déchiffrement des ’symboles, d’après les données de la Tradition et des sciences.

IV. Structure générale de l’entité humaine, et ses correspondances dans la pensée romaine (Virgile en particulier).

Yves Albert Dauge : Entretiens sous le figuier ou initiation à l'ésotérisme

L’ésotérisme authentique, qui n’est ni exhibitionniste ni fréquent, exige non seulement de hautes qualités, mais une discipline fort rigoureuse; c’est une aventure pleine de périls, qui vous demande tout, pour vous donner le Tout. De quoi s’agit-il? De comprendre le réel dans son ensemble, de s’intégrer dans le circuit des Énergies créatrices, d’être capable de participer à la métamorphose universelle…

Jean Chevalier : Origène et le sens de la Pâque

Il décrit trois façons principales d’aborder la Bible. La première s’appuie sur la lettre seule ; c’est, selon Origène, celle des Juifs de son temps ; nous dirions aujourd’hui celle des fondamentalistes, comme les Témoins de Jéhovah. La seconde ne s’en tient pas à la lettre, mais prétend la comprendre à la lumière de philosophies en faveur à un moment donné ; elle mêle ainsi à la révélation des doctrines plus ou moins inconsistantes et éphémères et, sous prétexte d’adaptation à l’esprit d’une époque, elle provoque une séduction, qui n’hésite pas à frôler l’hérésie. La troisième, enfin, tend à discerner le sens spirituel des textes…

Theodore Roszak : Le vol visionnaire expérience et symbole

Mais objectiver la gravitation, c’était la séparer de l’expérience qui lui a millénairement donné son sens. Tout comme la chute des corps, la gravitation ne pouvait plus être rattachée symboliquement à une signification religieuse. Cela donna un caractère étrangement abstrait au débat scientifique sur la gravitation — Newton lui-même s’en inquiétait. Il pouvait formuler mathématiquement la gravitation comme un comportement des choses dans la nature. Mais il ne pouvait s’empêcher de se demander si ce comportement qu’il avait si ingénieusement mesuré ne devait pas avoir quelque réalité substantielle, une base plus solide que celle des mathématiques. Qu’était la gravitation en dehors d’une équation algébrique ?