A.M.J. Claessen : Le soufisme et la réalité

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Regardons le monde dans lequel nous vivons. Il n’y a aucun terrain où notre vie commune fonctionne convenablement. Qu’il s’agisse de religion, de science, d’éducation, de commerce, de l’argent, de l’industrie, de la santé, de la circulation ou des communications, du sport etc. etc. – l’homme a perdu la maîtrise. La politique, les impôts, l’aide sociale – tout est en proie au désordre, conséquence de cette perte de maîtrise. La nature est violée, l’environnement menacé. La seule chose qui échappe encore à notre connaissance est de savoir si nous n’avons pas atteint le point de non-retour.


Jean-Yves Leloup : Une immense nostalgie

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« Au moment de t’engager sur une voie, demande-toi si cette voie a un cœur », disait Don Juan, l’initiateur de Carlos Castaneda. Il ne s’agit pas ici du cœur physique, ni même du cœur affectif et émotionnel, mais du cœur comme centre d’intégration de toutes les facultés de la personne, ce cœur — « centre » de l’homme — dont témoignent à peu très toutes les grandes traditions religieuses de l’humanité.


Jean-Louis Victor : Le Spiritisme

Le mot « spiritisme » évoque pour beaucoup la possibilité d’entrer en communication avec les morts. Faire du spiritisme équivaut à faire parler une table, un soir avec quelques amis… Le spiritisme représente bien autre chose : c’est non seulement une science avec ses expériences et ses lois mais aussi une philosophie évolutionniste ; comme l’a montré le Dr Geley (ancien directeur de l’Institut métapsychique international) dans son remarquable exposé sur la Synthèse spirite dont nous extrayons quelques passages : « D’après ses adeptes, la doctrine spirite serait une science positive, basée sur l’étude expérimentale des phénomènes psychiques et les enseignements des esprits élevés. « Incessamment perfectible, elle ne doit avancer que pas à pas, réservant les déductions lointaines et les généralisations hâtives, et se bornant à l’exposition des points bien établis….


l'higoumène Chariton De Valamo : Le cœur fervent dans l'orthodoxie grecque

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Le monde spirituel est ouvert à celui qui vit au-dedans. En demeurant à l’intérieur de soi-même et en contem­plant cet autre monde, on éveille peu à peu en soi une chaleur spirituelle qui se fait sentir dans le cœur ; et, à son tour, cette chaleur nous incite à vivre davantage au-dedans et nous fait prendre une conscience de plus en plus nette de l’existence de ce royaume intérieur et spirituel.


Carlo Suarès : La première réponse au présent : Naissance d’un moi

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Ce que nous appelons conscience résulte donc d’un effort vers la conscience de soi : le moi graduellement devient conscient d’être lui-même, indépendamment de certains rôles qu’il joue, de leurs associations et dissociations ; en s’affranchis­sant de ces objets un à un, il affirme qu’il est un moi, même sans ces objets. Or, nous avons déjà vu, et nous reverrons en détail, que le moi n’est pas autre chose que des vibrations (associations-dissociations) entre deux pôles, qui ont pris le corps d’une entité ; donc plus le moi devient cons­cient de soi-même, plus il se défait : il se dévore véritablement. En effet la conscience de soi n’est qu’une illusion, l’affirmation « je suis moi indépendamment de mes rôles » émane de la per­ception de soi qui résulte de rôles sous-conscients, de rôles dont on ne sait pas qu’ils sont des rôles, c’est-à-dire encore que cette affirmation émane d’un personnage qui se compose de tout ce dont il n’a pas encore douté, d’un personnage qui n’est que partiellement défait. L’affirmation moi qui sub­siste, s’appuie sur ce qui reste encore debout de son édifice croulant…


Hazrat Inayat Khan : La résignation

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La nature d’un ego non évolué est de prendre en mauvaise part tout ce qui dans sa vie se met de travers de la route menant à l’accomplissement d’un objectif quelconque. Mais si l’on accepte de se résigner devant une difficulté et si cela procure une satisfaction, alors, étant résigné, même sans avoir rien accompli, on aura évolué. Et de cette façon même une défaite pour une âme vraiment résignée est un succès dans la vérité.


Henri Go : Célestin Freinet, l’éducation selon la vie

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On constate à quel point la visée de Freinet est AUTRE que toutes les visées communes en matière de « pédagogie ». On est confronté ici à une prise en compte globale de l’être : matériel (physique, psychique) et spirituel. C’est en fait que Freinet porte son attention sur ce qui peut opérer l’UNITÉ en l’individu, ce qui est partout dans les manifestations extérieures, ce qui n’est nulle part au plus profond : le principe énergétique. Ce principe est beaucoup plus que ce que la psychanalyse pourrait nommer, il dépasse aussi largement ce qui serait comme une « conscience de classe » chez les enfants du peuple… Il est cela, mais il est plus que tout cela : Freinet le nomme la vie. La vie cherche sa réalisation. C’est le principe. Toute la réalité extérieure n’est que le décor ou le prétexte du processus.


René Fouéré : Spiritualité et parapsychologie

Plusieurs d’entre eux furent, en certaines cir­constances, très péniblement affectés par ces forces inattendues et importunes, sinon indési­rables, qui, se manifestant en eux ou par eux, faisaient de leur personne un objet de curiosité, venaient les distraire ou les détourner, en quelque sorte, de leur recherche essentielle et risquaient de les faire trébucher sur le chemin simple et direct de leur accomplissement, ce che­min central et vertical qu’on voit sur le dessin de saint Jean de la Croix illustrant son livre La Montée du Carmel. Comme ils n’avaient nulle soif de l’empire de ce monde, les prodiges dont ils étaient l’objet ou la cause involontaires leur apparaissaient, au regard de leur entreprise cru­ciale, comme une sorte de divertissement futile ou comme le masque séduisant d’une tentation de puissance susceptible de compromettre ou même de ruiner irrémédiablement tous les résul­tats de leurs efforts antérieurs. Ils pouvaient voir encore dans ces phénomènes, par lesquels ils étaient parfois jetés dans un très cruel embar­ras, les brillantes scories de cette fusion de leur être qui devait les amener à leur transfiguration spirituelle.


Murshida Sharifa : Le message

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Lorsqu’il est en contact avec son propre âme l’homme est heureux. Il ne dépend pas des choses extérieures qui viennent et s’en vont. Il est avec le Divin, avec ce qu’il reconnaît être Divin dans son âme et dans celle des autres, Il en résulte pour lui un grand respect, de grands égards pour tout être humain, En tant qu’être humain, ayant quelque chose du Divin, chacun est digne de tout respect.


Vincent Monteil : L’Islam - La révélation du dernier Prophète

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La doctrine de l’islâm est contenue dans le Coran et dans la Sunna, c’est-à-dire la Tradition vécue et enseignée par le Prophète, autrement dit, l’ensemble des « dicts » ou logia ou hadith de Muhammad. Le mot Qur’ân signifie « récitation ». Le texte révélé à Muhammad est considéré, par les musulmans, comme le Verbe même de Dieu – selon l’expression de Louis Massignon, « comme une dictée surnaturelle enre­gistrée par le Prophète inspirées ». D’abord retenu par cœur, puis transcrit sur des fragments de poteries, des peaux, des palmes, des omoplates de mouton, une version définitive, la Vulgate », en fut établie après la mort du Prophète, puis fixée au IXe siècle, en notant les « points diacritiques » qui permettent de distinguer les consonnes au « squelette » com­mun, ainsi que les signes des voyelles brèves. Matériellement, c’est une suite de cent quatorze chapitres ou sourates, les plus longues au début, les plus courtes à la fin, subdivisées en plus de six mille versets. Vingt-neuf sourates commencent par des lettres isolées, dont le véritable sens est controversé (les mystiques en font grand cas). Les orientalistes ont cherché à classer les sourates en suivant l’ordre chronologique le plus vraisemblable, c’est ce qu’a fait, en particulier, Régis Bla­chère, en 1949-1950. Longtemps, les musulmans ont répugné à traduire le Coran arabe. Aujourd’hui, il en existe de nom­breuses versions dans les principales langues du monde de l’islâm, du wolof du Sénégal au swahili de l’Afrique orientale, du turc au malais-indonésien. Certaines de ces traductions sont peu satisfaisantes, soit que, pour mieux coller au texte original, elles se réduisent à un mot à mot incompréhensible, soit, au contraire, qu’elles l’interprètent de façon contestable. Il faut pourtant reconnaître qu’il est indispensable de traduire le Coran pour le rendre intelligible à la masse des fidèles, qui l’apprend par cœur sans le comprendre.