D.E. Harding : Vision

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Une tranquillité singulière, une sorte anormale d’alerte légèreté ou d’impotence me submergea. La raison, l’imagination, toute agitation mentale s’évanouirent. Pour une fois les mots manquèrent. Le passé et l’avenir avaient disparu. J’oubliai qui j’étais, ce que j’étais, mon nom, ma nature humaine, animale, tout ce que je pouvais appeler mien. C’était comme si à cet instant je venais de naître, refait à neuf, sans pensée, innocent de tout souvenir. Seul existait le Maintenant, ce moment présent et ce qu’il contenait clairement.


Jean Klein : Au-delà du connu

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Comment faut-il concevoir le silence et son opposé ? Si vous voulez vous défaire de l’agitation en vue d’un état de silence, vous rejetez, vous agressez, vous vous défendez, par contre, si vous l’acceptez, l’agitation qui fait partie du silence se perd et se fond en lui; vous atteignez le silence du soi, au-delà du silence et de l’agitation. Il ne faut pas vouloir se défaire de l’agitation, en restant à son niveau, il faut en avoir une écoute totale, elle se meurt alors dans le silence, car elle n’est rien d’autre que silence.


Jean Markale : Un druidisme actuel est-il possible ?

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Dieu — peu importe le nom ou le sexe qu’on lui donne — est gênant. C’est la raison pour laquelle on l’enferme dans des sanctuaires. C’est la raison pour laquelle on a établi la distinction entre la vie religieuse et la vie profane. Il faut bien dire que Dieu est devenu gênant parce qu’on s’en est servi abondamment pour lui faire dire ce qu’il n’avait pas dit, pour opprimer tant et plus au nom du Ciel. Toutes les Eglises, toutes les religions institutionnalisées portent, dans ce domaine, une responsabilité accablante. Mais le fait est là : on a coupé l’être humain en deux, et il ne s’en est pas remis.


Jean Biès : La crise spirituelle : de la religion de Dieu à la religion l'homme

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La « mort de Dieu » a pour corrélatif la « divinisation » de l’homme, qui n’est que la contrefaçon de sa « déification » dans l’Esprit-Saint. Il s’agit bel et bien d’une substitution de l’humanité à la divinité, une humanité qui se prend elle-même pour objet de sa propre adoration, et où l’Homme, pour reprendre l’expression de Protagoras, est devenu la « mesure de toutes choses ». Tel un second Créateur, il repense et refait le monde ; s’enivrant de sa puissance, il s’applique à lui-même les paroles du Christ « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse, XXI, p. 5). L’animal raisonnable s’auto-divinise et s’absolutise dans un logos qui n’est plus le Verbe, mais la seule raison raisonnante ; son envol vers la Lune est pris pour l’Ascension de l’humanité. La « sainte Matière » nie Dieu en tant que « Moteur immobile » qui meut l’univers ; la « sainte Evolution » fait que Dieu se trouve lui-même entraîné par le « cyclone » montant de la Matière : il est un Dieu « cosmogénèse », captif de l’Existence et du Devenir qu’il a créés.


Georges Vallin : Difficultés d'approche de la non–dualité

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Le caractère fondamental des modèles théoriques que nous offrent les diverses formulations du Non-dualisme oriental consiste dans l’affirmation simultanée et paradoxale de la Transcendance radicale de l’Absolu et de son immanence intégrale au monde ou à la manifestation. Cette transcendance à la fois radicale et intégrative de l’Absolu nous paraît constituer l’expression la plus authentique et la plus achevée de ce que Nietzsche appelait « l’affirmation originaire », se situant au-delà du « nihilisme » et de la fuite vers les « arrière – mondes », mais dont la philosophie même de Nietzsche ne nous offre qu’une expression mutilée.


Étienne Guillé : Analyse systémique de l'induction du cancer

| Catégories : Guillé Étienne | Mots-clés : , , ,

Comment peut naître un foyer tumoral ? Par quel processus ? En quelles occasions ? Avec Etienne Guillé, descendons jusqu’aux cellules qui composent les différents règnes du vivant. Du végétal à l’animal et à l’homme, le même mécanisme se déclenche. Nous n’étudierons pas avec lui les différents cancers dus au tabac, à l’alcool, ou à toute autre matière cancérigène, mais seulement au passage subtil qui fait qu’une cellule saine devient cancéreuse. De ce processus peuvent néanmoins naître les méthodes de dépistage et, peut-être plus tard, de soins.


W.A. Keers - Ce que nous sommes - entretien à paris en octobre 1984

| Catégories : Entretien/Interview, Keers Wolter A. | Mots-clés : , , , , ,

C’est uniquement pour la personne qu’il y a progrès, pas pour votre vraie nature. La réalisation du Soi est immédiate, c’est l’axe. Si vous dites : « ah, ma maison est encore sale, je vais nettoyer le grenier » — tout en faisant le ménage vous serez naturellement maintenant, sans aucune progression. Donc pouvez-vous toujours faire votre toilette, vous modifier puisque vous êtes la deuxième Vénus de Botticelli et parvenir directement au septième ciel, mais ce que vous êtes, enregistrez bien ce mot : ce que vous « Êtes », vous ne pouvez pas l’atteindre puisque vous l’êtes ! Savez-vous qu’il existe un endroit, un drôle d’endroit — vous allez comprendre tout de suite — le seul lieu au monde d’où il soit impossible, par n’importe moyen de transport, d’aller à Paris ?… C’est la réponse ! Oui, la notion de progrès est contaminée par l’idée que le sentir et le penser pourraient comprendre quelque chose. Les pensées ne sont que des objets, comme les papillons, les chaises, comme l’Europe ; elles ne connaissent rien, elles sont connues. Vous êtes cette Connaissance dans laquelle paraissent les concepts et vous projetez celle-ci sur eux. Comment imaginer que ce soit la pensée qui sache quelque chose ? La pensée est objet, pas sujet !


Murshida Sharifa Goodenough : Le mysticisme du son

| Catégories : Goodenough Sharifa

Chez un être humain la voix fait plus d’impression que n’importe quoi; ce n’est pas un sujet auquel on donne généralement beaucoup d’attention. Chacun dit les mêmes mots ou pense ou sent les mêmes choses mais le timbre de la voix peut tout changer. Il dit la nature de l’être, son caractère, les conditions dans lesquelles il se trouve actuellement, même son avenir. On peut entendre s’il est calme. Par la voix d’un être, on peut savoir s’il est en voie d’avancement ou si un échec l’attend : si, malade, il est en voie de guérison ou si ses forces l’abandonnent; s’il a connu des sentiments profonds, s’il a été épris de quelque chose de grand, de très profond ou s’il vit à la surface…


Hazrat Inayat : Aristocratie et Démocratie

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Nous avons considéré l’aristocratie – le roi, gouvernant par droit divin, la noblesse autour de lui utilisant richesse et influence comme un don qui lui a été donné en dépôt à l’usage du pauvre et de l’ignorant, les marchands et les paysans servant chacun sa place propre pour le bien général. Mais avec le temps, l’aristocratie devient l’autocratie; le pouvoir aveuglant des richesses et de la grandeur incitèrent ceux qui en profitaient à oublier que ceux-ci ne devaient pas être utilisés à des fins égoïstes, mais pour le soulagement des faibles, des déshérités. Le but des riches devint luxe au lieu de raffinement, pouvoir au lieu de culture. Et à partir de ce changement de vue, d’autres suivirent, c’est ainsi que le grand seigneur devint tyran au lieu d’être le protecteur du peuple.


Laisser l’intérieur agir Jean Klein

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Ce silence intérieur fait accepter, aimer, comprendre ce qui se présente et que nous considérons à ce moment-là comme un cadeau. Toute perception, toute pensée est une énergie en mouvement, retournant automatiquement à son origine. Laissez donc l’objet s’épanouir, il se perdra et révélera votre conscience ultime, accueillez chaque rappel, qu’il soit sous une forme ou sous une autre, sans immixtion d’aucune sorte entre lui et votre présence.